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lundi, 24 janvier 2022

Crise gazière et esclavage politique : les États-Unis vont prendre le contrôle total de l'Europe

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Crise gazière et esclavage politique: les États-Unis vont prendre le contrôle total de l'Europe

Source: http://www.elespiadigital.com/index.php/noticias/politica/36560-2022-01-19-20-52-49

Le plan américain visant à empêcher la mise en oeuvre de Nord Stream 2 cache la volonté de l'establishment américain de regagner de l'influence en Europe. En témoigne la déclaration de la chef adjointe du département d'État, Victoria Nuland, sur le prétendu travail conjoint avec l'Union européenne et l'Allemagne, notamment, pour perturber lamiseen oeuvre du pipeline russe.

On ne peut s'attendre à un sabotage délibéré du lancement du gazoduc de la part des États-Unis. Une pression excessive sur les partenaires européens est un luxe inabordable pour la position actuelle de Washington sur la scène mondiale. Afin d'éviter un changement de vecteur de la politique étrangère de l'Europe à l'égard de la Russie, les Américains ont l'intention non pas d'interrompre, mais de reporter le lancement du gazoduc pour une période qui leur est favorable. Cette opinion a été exprimée par le politologue Rostislav Ishchenko.

"Le lancement de Nord Stream 2 en lui-même n'est pas en situation critique. Il est important de savoir quand et comment il sera mis en œuvre. Si ce processus est ralenti pendant un an, un an et demi, deux ans, alors avec la flambée actuelle des prix du gaz, l'économie européenne commencera à s'effondrer. Bien sûr, elle n'atteindra pas le niveau de l'Ukraine, mais l'Europe n'est pas non plus l'Ukraine. Les gens là-bas sont habitués à vivre différemment, et l'impact sur eux sera terrible. En fin de compte, ils seront obligés de jouer avec les Américains, car ils auront besoin du soutien politique et économique des États-Unis", explique l'expert.

La Russie réorientera ses exportations de gaz vers l'Asie si les problèmes liés au lancement du NS-2 persistent. Apparemment, les problèmes ne peuvent être évités vu la volonté de l'establishment américain de prendre littéralement l'Europe, et l'Allemagne en particulier, en otage de la géopolitique américaine.

"Les décisions peuvent être prises jusqu'à un certain point, puis la fenêtre d'opportunité se refermera. Et après un certain temps, il sera trop tard pour l'Allemagne pour la récupérer. Il est donc important que les États-Unis ne "tirent pas sur" le gazoduc Nord Stream 2, mais ralentissent sa mise en oeuvre pendant un certain temps, afin d'épuiser les chances de l'Allemagne de jouer contre les Américains. Ensuite, ils la "mangeront" froide ou même chaude", résume Ishchenko.

Le processus de négociation à Genève a révélé une division de l'Occident. La plupart des questions graves concernant le monde occidental étaient auparavant décidées par les représentants américains eux-mêmes, avec la pleine confiance de l'Union européenne. La situation actuelle démontre la perte d'influence de Washington et la volonté des puissances européennes de passer de la supervision américaine à un contrôle de soi en toute indépendance.

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La question de Nord Stream 2 pourrait diviser la coalition au pouvoir en Allemagne

En lien avec les tensions croissantes autour de l'Ukraine, la question du gazoduc Nord Stream 2 pourrait diviser la coalition au pouvoir en Allemagne. C'est ce que rapporte le Financial Times.

Selon la ministre allemande des affaires étrangères, Annalena Baerbock, qui représente le parti vert au pouvoir, en cas d'"invasion" russe de l'Ukraine, le Nord Stream 2 ne sera pas mis en état de fonctionnement. Selon elle, la certification du gazoduc a été suspendue, car l'exploitant du gazoduc Nord Stream 2 ne respecte pas encore totalement la législation européenne, rapporte Kommersant.

Dans le même temps, les sociaux-démocrates du gouvernement ne soutiennent pas les sanctions contre l'oléoduc. Selon le Financial Times, la ministre allemande de la défense, Christina Lambrecht, membre du parti social-démocrate, a déclaré que "le pipeline ne devrait pas être impliqué dans ce conflit". Le secrétaire général du SPD, Kevin Kühnert, a déclaré que les conflits internationaux sont délibérément fomentés "pour enterrer des projets qui ont toujours été une épine dans le pied de certaines personnes".

Le chancelier allemand Olaf Scholz, un social-démocrate, a refusé de soutenir publiquement les sanctions contre Nord Stream 2.

En même temps, comme le souligne le journal, tout le monde au sein du SPD ne partage pas la position du Chancelier. "L'ancien vice-ministre allemand des affaires étrangères, Michael Roth, qui dirige désormais l'influente commission parlementaire des affaires étrangères, a déclaré vendredi dernier que l'Allemagne devait envoyer un signal clair à la Russie : Nord Stream 2 ne fonctionnera pas en cas d'agression contre l'Ukraine", écrit le journal.

Dans le même temps, comme l'a déclaré le ministère russe des affaires étrangères, la procédure de certification du gazoduc Nord Stream 2 ne doit pas être artificiellement retardée et politisée par les régulateurs allemands et la Commission européenne.

"La construction du gazoduc Nord Stream 2 (NS-2) est l'un des plus grands projets de la dernière décennie, mis en œuvre par PJSC Gazprom en coopération avec des entreprises d'Allemagne et d'autres pays européens. La mise en service du NS-2 contribuera de manière significative à assurer la sécurité énergétique de l'ensemble de l'Union européenne. La procédure de certification par les régulateurs allemands et la Commission européenne ne doit pas être artificiellement retardée ou politisée", rapporte l'agence TASS .

Avant qu'il ne soit trop tard : l'ancien premier ministre polonais propose à Varsovie de négocier avec Gazprom

La société russe Gazprom a intenté une action en arbitrage international contre la société publique polonaise PGNiG, exigeant une révision rétroactive du prix du gaz à partir de novembre 2017. Nous parlons du contrat Yamal, qui est en vigueur depuis 1996. La demande de Gazprom était une réponse à la demande de PGNiG en octobre 2021 de baisser le prix du gaz, mais ce n'est pas tout.

En 2018, la société polonaise a pu engager une procédure d'arbitrage international sur la révision du prix du gaz dans le cadre du contrat Yamal. En 2020, Gazprom a été condamné à verser à la partie polonaise environ 6 milliards de PLN. Mais maintenant, cette "victoire" tourne le dos à la Pologne.

Comme l'a récemment déclaré l'ancien premier ministre polonais Waldemar Pawlak dans une interview accordée à un journal polonais faisant autorité, Varsovie a commis une erreur stratégique en modifiant la formule du prix du gaz. S'il était auparavant calculé comme un dérivé du coût des produits pétroliers, après cela, le carburant bleu a commencé à être négocié en bourse. En conséquence, explique M. Pawlak, l'ancienne méthode permettait d'acheter du gaz à 100 PLN/MWh, alors qu'aujourd'hui la Pologne est obligée d'acheter à 400 PLN/MWh.

"Passer exclusivement à une formule basée sur les prix de change nous expose à des "chocs de prix" similaires à ceux que nous connaissons actuellement", a déclaré l'ancien Premier ministre. "C'est une aventure qui pourrait nous coûter cher. Il s'agit d'un manque de professionnalisme de la part des autorités".

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Et voilà. Bien que Varsovie ait réussi à recevoir 6 milliards de PLN supplémentaires de la part de Gazprom en 2020, en raison de la hausse des prix du gaz sur les bourses européennes, elle subira une perte de 16 milliards de PLN. En d'autres termes, le solde négatif sera de 10 milliards de PLN.

En outre, Pawlak a critiqué un projet des autorités polonaises tel que la construction du gazoduc Baltic Pipe entre la Norvège, le Danemark et la Pologne. "À mon avis, il n'est pas nécessaire de construire un pipeline supplémentaire vers la Pologne", a-t-il déclaré. - En 2010, nous avons signé un avenant à l'accord avec la Russie, qui nous a permis de réaliser un investissement virtuel dans le gazoduc de Yamal. Nous avons la possibilité d'importer du gaz en provenance de l'ouest. Baltic Pipe deviendra un projet très coûteux pour le gouvernement polonais, et rien d'autre".

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Les experts et journalistes officiels ont donné à ce discours une teinte politique. Ils ont accusé M. Pawlak de participer à une campagne de pression sur le gouvernement "organisée par Moscou et les partis d'opposition" afin que "la Pologne, et avec elle l'Europe, oublie des décennies de dépendance décroissante vis-à-vis de la Russie". Comme le dit une publication, "la déclaration de Waldemar Pawlak est claire : il annonce qu'il est prêt à accomplir d'autres tâches. L'étau germano-russe se resserre".

D'autres y ont vu une tentative de forcer Varsovie à revenir sur sa décision de refuser de renouveler le contrat de Yamal après son expiration à la fin de 2022. L'utilisation de cette question dans "une autre guerre pourrait paralyser les décisions de PGNiG sur cette question au cours de l'année décisive 2022", déclare Wojciech Jakubik, un expert.

Il admet avec autocritique que la Pologne pourrait avoir besoin de gaz supplémentaire (2,1-3,8 milliards de mètres cubes) en 2023, que la Russie peut lui vendre. Toutefois, selon lui, cela ne nécessitera pas un nouveau contrat utilisant une formule de prix à long terme avec Moscou. Il suffira de "recourir à des contrats plus courts, conformément à la pratique européenne, y compris sur le marché spot, ce qui n'est pas par hasard méprisé par les Russes et certains publicistes en Pologne", écrit Yakubik.

L'attention est attirée sur le fait que ce raisonnement ne fait pratiquement pas appel à l'argumentation économique. Ils s'appuient principalement sur une plateforme idéologique anti-russe et font appel au sentiment de "patriotisme polonais". Mais c'est une maigre consolation pour les propriétaires et les entrepreneurs polonais qui doivent faire face à des prix du gaz qui ont augmenté plusieurs fois.

"J'ai reçu ma facture d'électricité aujourd'hui. Nous payions 450 PLN et maintenant 1500 PLN", a écrit le médecin de famille Joanna Zabielska-Ciechukh sur les médias sociaux le 17 janvier. Un nombre croissant de responsables de cliniques affirment que si les prix du gaz et de l'électricité restent aussi élevés qu'aujourd'hui, ils seront contraints de fermer leurs installations. Andrzej Wojciechowski, propriétaire d'une boulangerie à Szczecin, affirme qu'une augmentation de 400 % du prix de l'essence l'oblige à vendre le pain à 40 zł le kilo. "Mais alors qui m'achètera du pain ?" demande-t-il rhétoriquement.

Les autorités polonaises espèrent pouvoir maîtriser la situation et survivre jusqu'à ce que les ressources énergétiques deviennent moins chères. Mais c'est un jeu de roulette russe. La politique des autorités polonaises infectées par la russophobie peut conduire à l'effondrement de l'économie et du système social polonais. Et Varsovie devra alors négocier d'urgence avec Gazprom dans des conditions difficiles pour elle-même.

La Russie doit expliquer clairement sa politique énergétique à l'opinion publique européenne

Sur le travail en étroite collaboration avec le public dans les pays occidentaux. Une question importante dans ce domaine est la crise énergétique actuelle en Europe, due à l'approche non scientifique des énergies renouvelables et au rejet injustifié des énergies traditionnelles, ainsi qu'à la décision de l'UE de coter le gaz en bourse et d'abandonner les contrats à long terme pour son approvisionnement.

Cela pourrait se faire de la manière suivante. Tout d'abord, publier une analyse du ministère russe compétent, le ministère de l'énergie, décrivant deux scénarios : le scénario actuel, indiquant les prix du gaz à la bourse et pour les consommateurs ordinaires, les tarifs de l'électricité pour les entreprises et la population, et un scénario potentiel, indiquant les prix du gaz à la bourse et pour les consommateurs ordinaires, les tarifs de l'électricité pour les entreprises et la population, qui pourrait être si les contrats à long terme pour l'approvisionnement en gaz de l'Europe à partir de la Russie étaient maintenus, ainsi que pendant la mise en service de Nord Stream 2 et Nord Stream 1 charge à pleine capacité.

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Cette analyse serait également diffusée par les médias russes à l'étranger et les ambassades russes par le biais de leurs sites web, de leurs comptes de médias sociaux et de nombreuses interviews de presse.

Ce serait un travail d'information très efficace, car vous comprenez rapidement ce qui fait les poches d'un homme d'affaires occidental et de la personne moyenne. Cette opération d'information pourrait contribuer à créer une image positive de la Russie aux yeux du public européen, ainsi qu'à lui ouvrir les yeux sur une politique énergétique éloignée de la réalité et néfaste du point de vue des intérêts nationaux de l'Union européenne et des autres pays européens.

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Analyse : Que se passe-t-il avec les prix de l'énergie ?

Konrad Rekas

La hausse des prix de l'électricité est souvent présentée aujourd'hui comme un nouveau choc dans l'approvisionnement, ce qui n'est pas exact. Pour les ménages britanniques, la hausse des prix observée, la plus élevée depuis 2018, signifie une baisse du revenu disponible et donc de la consommation et de la demande globale. C'est également l'un des principaux catalyseurs de la hausse de l'inflation, que nous observons dans toute l'Europe.

Cependant, étant donné que nous savons que la production d'électricité elle-même doit constamment s'adapter à la demande et que la nature du choc est son imprévisibilité, son caractère aléatoire et son immédiateté, nous devons souligner que nous avons affaire à un risque stratégique de marché plutôt qu'à quelque chose présenté aujourd'hui comme une catastrophe quasi imprévisible.

La frayeur que tout le monde avait prédite

Il est difficile d'appeler une situation un "choc" lorsque la hausse des prix est une tendance reconnue. Lorsqu'au moins certaines des conditions externes affectant le mix énergétique sont prévisibles (force du vent en hiver) et lorsque des mesures de protection ont été prises il y a quelques mois (Ofgem 2021). La question de savoir si ces mécanismes se sont avérés efficaces est une autre question, mais étant donné qu'ils ont été préparés, les histoires d'aujourd'hui sur "le méchant Poutine et les encore pires spéculateurs européens" ne semblent plus aussi crédibles. La menace était connue, elle a été provoquée intentionnellement et artificiellement par des politiciens, des idéologues et le grand capital qui les soutient. Et seuls les citoyens ordinaires n'y étaient pas correctement préparés, sans parler de toute tentative d'éviter le danger.

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La question n'est pas de savoir si la hausse des prix aurait pu être prévue, car nous savons qu'elle a été prévue et assumée, c'est-à-dire dans le cadre de la discussion sur le projet Fit for 55. Il semble plus important de savoir s'il a été possible de définir correctement l'ampleur de la croissance attendue et si nous comprenons ses causes et comment elle se traduit dans les stratégies mises en œuvre. Il convient de déterminer si la situation actuelle du côté de l'offre peut constituer un élément de gestion de la demande permettant principalement d'atteindre les objectifs climatiques et socio-économiques supposés. Et aussi de vérifier si, premièrement, ces objectifs ne sont pas contradictoires entre eux, et deuxièmement, si la forme actuelle de la transformation énergétique ne coïncide pas avec les problèmes actuels. Il est certain que le consommateur moyen d'énergie, surtout s'il n'est pas économiste, s'intéresse avant tout à la question de savoir si les prix vont baisser.

Les trois cavaliers de l'Apocalypse : libéralisation, changement climatique, COVID

Chaque marché doit être analysé en tenant compte de son paradigme et de ses caractéristiques générales. Dans une mesure plus ou moins grande, mais le marché européen de l'énergie a été largement libéralisé au cours des dernières décennies, de l'exemple britannique, pionnier et exemplaire, à la situation du Danemark, déjà largement basé sur les sources renouvelables, avec un système décentralisé basé sur des subventions, et de l'Allemagne, également avec un système décentralisé avec, toutefois, une forte implication de l'État et un facteur civique important et une pression sur la taxe énergétique. En général, tous les pays européens (UE et hors UE) se sont efforcés de faire en sorte qu'une libéralisation intense s'accompagne d'une implication non moins grande dans des mécanismes sophistiqués de régulation des subventions et des tarifs.

Au Royaume-Uni, même les partisans de cette transformation, suivant la conception de l'"environnementalisme de marché libre" dans le cadre d'un vaste programme libéral dans l'économie, combiné à une transformation sociale et consciente, ont fini par s'écarter de l'orthodoxie. Les réformes mises en œuvre étaient en effet descendantes, sans base sociale, ce qui a finalement eu un impact sur la politique du secteur, organisée autour de plusieurs entités principales. Malgré cela, notamment grâce à une politique fiscale favorable (taux de TVA réduit sur l'énergie), une augmentation très régulière des prix de l'électricité au Royaume-Uni a été réalisée sur la période 1991-2018 (6,75% pour les ménages et 5,38% pour les prix à la consommation hors ménages). Toutefois, les critiques ont souligné que la mise en œuvre des technologies d'énergie renouvelable (ER) était moins avancée que dans les pays européens. Le gouvernement britannique s'est efforcé de combler cette lacune en recourant plus intensivement aux subventions et à la réglementation des tarifs, ainsi qu'en introduisant des réglementations permettant aux petites entités d'entrer plus largement sur le marché.

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Dans la pratique, cependant, la tendance aux énergies renouvelables (ER), toujours présentée comme une révolution post-hippie ascendante, n'a été, presque dès le début, qu'un secteur parmi d'autres des grandes entreprises et de la spéculation financière mondiale. Et maintenant, nous en ressentons les effets. Les problèmes énergétiques de l'Europe ne viennent pas du fait qu'il n'y a pas assez d'installations ER, mais qu'il y en a trop entre les mains des spéculateurs, de sorte que les augmentations de prix et même les coupures de courant peuvent être justifiées, tout cela dans le but idéologique d'atteindre une croissance économique zéro dans l'économie réelle et productive.

Un bouquet énergétique moins diversifié, qui s'est arrêté à la transition du charbon au gaz avec une dépendance croissante simultanée aux énergies renouvelables et une approche incohérente de l'énergie nucléaire, a renforcé la sensibilité du marché européen de l'énergie à la situation du marché international du gaz et du système communautaire d'échange de quotas d'émission.  Ces deux facteurs sont d'une importance capitale pour l'évolution des prix de l'électricité. Et la situation s'est encore compliquée avec la pandémie de COVID-19.

Selon les données de l'Office des statistiques nationales, la tendance à la baisse des prix de l'électricité a déjà commencé en 2019 avec une augmentation au troisième trimestre. Malgré des fluctuations périodiques, les prix ont baissé jusqu'au premier trimestre 2021, ce qui s'explique par l'impact de la pandémie, les confinements, l'affaiblissement de l'activité humaine publique et professionnelle, entraînant une réduction de la demande d'énergie. Cela s'est avéré être un défi pour les petites entités de vente au détail qui essayaient auparavant de rivaliser sur les prix. En conséquence, ils ont commencé à quitter le marché, où, avec la reprise, sont apparues des attentes de demande qui ne pouvaient être satisfaites à court terme, intensifiant l'impression d'instabilité. Dans les réalités de l'économie de la pénurie (dans ce cas, avant tout, la pénurie de gaz) et l'absence de capacités excédentaires correctement gérées qui seraient rapidement mises en service : dès le deuxième trimestre 2021, on constate une légère tendance à la hausse des prix de l'électricité, avec un saut net à la fin du mois de septembre 2021. Depuis lors, les hommes politiques, notamment, se disputent sur la raison principale d'un changement aussi rapide. La Commission européenne, suivant la position de la plupart des experts, facture principalement les prix du gaz. Mais certains analystes proposent de ne pas sous-estimer l'importance de la hausse des prix du SCEQE, soulignée par les gouvernements espagnol et polonais.

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Il y a beaucoup de gaz naturel, mais...

En analysant les deux positions, il est nécessaire d'étudier les mouvements de prix sur ces deux marchés complémentaires. Comme le confirme le rapport de l'Agence internationale de l'énergie, l'augmentation supérieure à la moyenne du prix du gaz naturel TTF par rapport aux années précédentes a été enregistrée dès le mois d'avril 2021, et les experts ont directement décrit la poursuite de son augmentation comme "rapide et furieuse" (Agence internationale de l'énergie, 2021, p.68). Il est toutefois intéressant de noter, comme nous le savons de la même source, que cette augmentation ne pourrait pas être uniquement due à une diminution de la production, car la production pour la zone eurasienne, y compris la Russie, qui est le principal fournisseur de l'Europe, a augmenté après la diminution réelle en 2020, dépassant le niveau pré-pandémique.

Production de gaz naturel en Eurasie : 2019 - 941 (738) bcm, 2020 - 884 (692) bcm, 2021 - 968 (761) bcm. En revanche, la tendance à la baisse s'applique à l'Europe elle-même : 2019 - 246, 2020 - 211, 2021 - 204 (Agence internationale de l'énergie, 2021, p. 94). Dans une telle situation, la position des États-Unis en matière d'importation de GNL a également été renforcée malgré les problèmes susmentionnés.

Toutefois, ce qui a eu un impact beaucoup plus important, c'est le fait que, malgré la réduction de sa propre production, l'Europe a maintenu des niveaux de stocks inférieurs de 16 % à la moyenne quinquennale et de 22 % à celle du quatrième trimestre de 2020 (Agence internationale de l'énergie, 2021, p. 91). Cette évolution va clairement à l'encontre des prévisions de croissance de la demande, ce qui s'explique aussi par les performances saisonnières plus faibles de l'énergie onshore et offshore. Les prévisions disponibles (par exemple, celles de la Banque mondiale) supposaient toutefois une très légère tendance à la hausse des prix. Toutefois, l'analyse des contrats à terme sur le gaz pourrait déjà suggérer que les mouvements de prix seront beaucoup plus marqués, ce qui s'est également produit, avec un pic entre septembre et novembre 2021.  Et c'est le marché à terme qui semble revêtir une importance particulière pour le niveau actuel des prix du gaz. Donc, pour répondre à la question qui préoccupe tout le monde : oui, en regardant la situation sur le marché du gaz, on peut prévoir l'augmentation des prix de l'électricité au moins à partir du deuxième trimestre 2021, même sans préciser son rythme. Et il était possible d'agir suffisamment tôt pour sécuriser le marché.

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Spéculation climatique

Mais les prix de l'électricité ont également été influencés par un autre facteur : la situation du marché ETS de l'UE. Son impact sur le niveau des prix de l'électricité a été étudié et décrit (Bunn et Fezzi 2008). Les exigences auxquelles ce système doit répondre afin de remplir son rôle stratégique dans le cadre de l'objectif "zéro émission" étaient également connues. Et même de réaliser des économies dans des conditions de marché relativement sûres. Le problème est que les menaces visant à garantir un niveau de rareté adéquat ont également été constatées dès le départ. Par conséquent, même les partisans du système, étendu et renforcé dans le cadre du projet "Fit for 55", ont dû constater ses faiblesses évidentes, principalement en raison de l'allocation initiale et de la politique des gouvernements visant à atteindre leurs propres objectifs budgétaires grâce aux enchères.  L'augmentation des prix à terme de l'EU ETS est observée tout au long de l'année en cours : 4 janvier : 33,69 € par tonne, 7 décembre : 84,91 € par tonne.

L'activité sur le marché des prix à terme de l'UKA (UK ETS) est également remarquable, puisqu'entre le 21 et le 29 septembre, le prix a bondi au Royaume-Uni de 55,78 £ la tonne à 75,56 £ la tonne. L'augmentation des prix était, entre autres, le résultat des modifications apportées au paquet "Fit for 55", qui s'étendaient directement au chauffage domestique et au transport routier, et ne gênaient en rien les gouvernements. Au contraire, les prix élevés du SCEQE leur permettent de limiter leurs propres subventions, les CFD. Il est important de noter que les gouvernements qui demandent aujourd'hui une intervention urgente et des changements sur le marché européen des quotas d'émission l'ont fait aussi. La Commission européenne réagit alors avec colère, en niant catégoriquement que le marché du SCEQE ait un impact décisif sur le marché de l'électricité et que les mouvements des prix à terme du SCEQE soient largement dus à des activités spéculatives.

Toutefois, le rapport de l'Autorité européenne des marchés financiers (2021) convoqué par la CE ne fait pas directement référence à l'interdépendance entre l'échange de droits d'émission de carbone et le marché de l'électricité. Elle confirme également l'intérêt croissant des institutions financières. Leur présence a augmenté de 77,3 % par rapport à 2018 en ce qui concerne les contrats à terme de l'EUA. Certains analystes soulignent que sur l'offre excédentaire totale de quotas d'émission, seuls 3,3 % environ sont détenus par des fonds et d'autres institutions financières. Bien qu'en fait, l'ampleur de l'activité spéculative, avec la participation d'entités de l'industrie également, puisse atteindre 7 %. Tout cela reste cependant à une échelle trop réduite pour que ce facteur puisse être considéré comme décisif ou même significatif. Cela ne signifie pas pour autant que le risque spéculatif n'augmentera pas avec le temps, par exemple avec le développement des fonds négociés en bourse. Et cela soulève la question d'éviter une éventuelle bulle spéculative sur le marché des quotas d'émission de l'UE.

Dans une version radicale, ces préoccupations ont été exprimées par le Parlement polonais, qui a voté le 9 décembre en faveur d'une résolution exhortant l'UE à suspendre l'ensemble du système d'échange de quotas d'émission. Cette proposition sera certainement rejetée, mais elle confirme la controverse politique soulevée par la question de l'absence ou de l'insuffisance d'analyse économique qui permettrait aux Européens de se préparer à temps à un choc de prix non pas inattendu, mais préparé directement par les politiciens.

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Nord Stream 2 : un renflouement pour l'Europe ?

Alors, était-il possible de prévoir cette tendance à la hausse des prix de l'électricité et d'éviter des situations comme celles décrites par Ambrose ? Oui, au moins partiellement, dans la mesure où elle est stimulée de manière systémique par le paquet "Fit for 55", qui comprend le renforcement et l'extension du SCEQE et la mise à jour de la directive sur la taxation de l'énergie. Et en comprenant les conséquences pratiques de ce changement de paradigme, c'est-à-dire en plaçant l'objectif climatique clairement au-dessus de l'objectif économique et social. Tout en reconnaissant le fait que l'un des instruments importants du nouvel accord sur l'énergie verte est la gestion de la demande énergétique, c'est-à-dire la réduction de la demande énergétique. Considérant que l'impact de la spéculation actuellement observée sur les marchés du gaz et le SCEQE était prévisible dans la mesure où le système actuel est ouvert à cette possibilité, on peut considérer qu'il est inévitable que les acteurs du marché y aient recours. La reconnaissance du gaz comme principale matière première de la période de transition et l'admission d'acteurs financiers externes dans le secteur ont rendu ces deux éléments particulièrement vulnérables aux pressions spéculatives et politiques. Cependant, comme pour la bulle du marché, il est plus difficile de prédire quand exactement elle se produira, ainsi que le niveau auquel elle se développera.

La question est de savoir si, dans la situation actuelle, il est seulement nécessaire de se prémunir contre les effets de la dynamique du marché de l'énergie ou de l'influencer et de la réguler et, si oui, dans quelle mesure. Il comprend également une réflexion sur les changements possibles du côté de l'offre énergétique, au-delà de ceux décrits par les analystes classiques. La tendance actuelle à la financiarisation exclut pratiquement la possibilité d'exclure les entités non industrielles des échanges du SCEQE. Toutefois, il serait peut-être judicieux de taxer davantage les transactions sur le marché secondaire, où les spéculateurs sont actifs. En ce qui concerne le gaz, il semble nécessaire d'accroître le transport de gaz vers le marché européen, tant sous la forme d'importations de GNL que du lancement de Nord Stream 2.

Pour l'ensemble de l'Europe, il faudrait diversifier davantage le bouquet énergétique, à la fois en admettant davantage de petites entités sur le marché et en promouvant davantage l'énergie distribuée par rapport aux oligopoles privés, et en suspendant temporairement le démantèlement des centrales nucléaires, au moins pendant toute la période de transition. La réponse à court terme en 2022 devrait être une augmentation supplémentaire et plus nette de l'écart des prix de détail de l'électricité et la réduction de la pauvreté énergétique. Et pour éviter les chocs à l'avenir, il semble judicieux de centraliser davantage le mécanisme de capacité entre les mains de l'État, ce qui est également une leçon de gestion de crise tirée de COVID-19. La diversification de la production et la centralisation de la gestion stratégique sont les réponses privilégiées. Pour les mettre pleinement en œuvre, il faudrait également partir de la libéralisation et reprendre aux États la pleine responsabilité de la politique énergétique, et non la ruiner avec des objectifs idéologiques imaginaires et des interventions non pas contre, mais dans l'intérêt des marchés spéculatifs.

Extinction des feux !

Bien sûr, surtout pour les petits pays, le choix serait théoriquement encore plus facile. Le fait est que dans presque toutes les versions, cela signifierait quitter l'Union européenne dans sa forme actuelle. Ce n'est qu'en dehors d'elle que nous pourrions nous sauver de la même manière que les Chinois, c'est-à-dire en restaurant la capacité de nos mines et de nos centrales au charbon. Dans le même temps, l'espoir pour l'ensemble de l'UE reste le pacte gazier russo-allemand. Toutefois, nous savons aussi que nous ne pouvons compter sur aucune avancée politique, de sorte que la vie ne peut que devenir de plus en plus chère.

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D'un point de vue réaliste, cependant, nous devons partir du principe que même si, selon les prévisions à long terme, nous avons déjà atteint le sommet de la tendance, et que les prix des facteurs influençant l'augmentation des prix de l'électricité vont maintenant diminuer jusqu'à se stabiliser en 2023 à un niveau similaire à celui de 2018, cela ne change toujours pas le paradigme fondamental de toute la transition. Quelles que soient les mesures de protection que nous prenons, nous devons apprendre à vivre en consommant moins d'énergie. Et les prix élevés sont l'un des supports pédagogiques de cette leçon. Vous connaissez ces rues fermées pour vous décourager de conduire des voitures ? Les prix élevés sont censés vous décourager d'utiliser l'électricité, sérieusement. Sérieusement. Et que quelqu'un d'autre fasse des bénéfices en plus de ça? Cela doit aussi être bon pour la planète. Fin de l'article. Vous feriez mieux d'éteindre votre ordinateur.

dimanche, 23 janvier 2022

La revue de presse de CD - 23 janvier 2022

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La revue de presse de CD

23 janvier 2022

DÉSINFORMATION/CORRUPTION

La complaisante interview du PDG de Pfizer sur BFMTV

La neutralité d’un journaliste peut se déterminer au travers des questions posées à l’invité et des réactions à ses propos. Si celui-ci n’adresse aucune question sensible ou n’oppose aucune réaction aux affirmations de son invité, il est raisonnable d’en déduire un parti pris. L’entretien du PDG de Pfizer, Albert Bourla, sur BFMTV ce lundi, est un cas d’école de ces pratiques qui contreviennent à la déontologie journalistique. Au cours de son interview, celui-ci a pourtant fait plusieurs déclarations de poids qui auraient mérité d’être traitées de façon critique, sur le fond comme sur la forme.

Francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/opinions-tribunes/interview-pdg...

ÉCOLOGIE DESTRUCTRICE

Contre Bruxelles, Carlos Tavares annonce le chaos social. Et s’il avait raison ?

Ce 18 janvier, le patron du jeune groupe automobile Stellantis n’a pas mâché ses mots à l’encontre de la politique industrielle imposée de la Commission européenne. Il lui adresse – par le biais d’une interview faite à Paris et publiée simultanément par quatre journaux européens (Les Échos, Handelsblatt, Corriere della Sera, El Mundo) - une sévère mise en garde quant aux conséquences sociales graves que risque d’entraîner son plan de décarbonation de l’industrie automobile par le tout électrique.

Boulevard Voltaire

https://www.bvoltaire.fr/contre-bruxelles-carlos-tavares-...

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Les véhicules hybrides rechargeables sont une arnaque, affirme une étude valaisanne

Et si les véhicules hybrides rechargeables n'étaient pas aussi verts qu'on le pense ? C'est ce que montre une étude publiée mardi et réalisée par Impact Living sur mandat du canton du Valais. Ce dernier réagit en supprimant les subventions pour ce type de propulsion. Ce rapport d'Impact Living, une entreprise qui vise l'accélération de la transition énergétique, se concentre sur les véhicules équipés d'un moteur thermique traditionnel et d'un moteur électrique, avec une batterie rechargeable à la prise. Il conclut que ces voitures, présentées comme un premier pas vers l'électrique, constituent en réalité un "piège climatique", puisqu'elles augmentent les émissions au lieu de les réduire.

rts.ch

https://www.rts.ch/info/economie/12780853-les-vehicules-h...

ÉCONOMIE

Réindustrialisation : comment impliquer les multinationales françaises ?

Le tissu économique français se caractérise par le poids de ses grandes firmes internationales qui ont davantage délocalisé leur production à l’étranger ces dernières années que leurs homologues européennes. Comment, dès lors, les associer au mouvement de réindustrialisation souhaité par les pouvoirs publics ? Vincent Vicard, adjoint au directeur du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII), détaille les leviers à disposition en répondant aux questions d’Isabelle Bensidoun, économiste et adjointe au directeur du CEPII.

The Conversation

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Puissance et économie : les impasses de la France

Il n’y a pas de puissance sans économie forte. Non seulement celle-ci assure une place mondiale aux pays qui affichent de bonnes dispositions économiques, mais la vitalité économique permet de financer les attributs de la puissance, notamment l’armée. En s’enferrant dans une impasse économique constante, la France se condamne donc à amollir sa puissance.

Conflits

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ÉNERGIE

EDF va racheter son électricité jusqu'à 300 euros le MWh… et la revendre à 46,20 euros à ses concurrents

Les circonvolutions du gouvernement autour du protocole sanitaire applicable dans les écoles ne pourraient être qu’une aimable mise en jambes. Son plan pour limiter la hausse de l’électricité à 4 % en 2022, promesse de Jean Castex faite septembre, risque lui d'être un véritable marathon pour la communication gouvernementale. Il va devoir expliquer qu’il demande à EDF de racheter aux prix vertigineux de 2022 l’électricité qu’il a déjà vendue pas cher, pour ensuite la brader à ses concurrents à un prix six fois inférieur.

Marianne

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ÉTATS-UNIS

L’intervention humanitaire est un faux nez de l’agression militaire

À la fin des années 1990 et au début des années 2000, la doctrine de « l’intervention humanitaire » a été mise en avant pour justifier les aventures militaires menées par les États-Unis dans les Balkans et au Moyen-Orient. Le souvenir de ces débats a été ravivé par un certain nombre d’événements récents, qu’il s’agisse du retrait ignominieux des États-Unis d’Afghanistan, alors même que la date du vingtième anniversaire des attentats du 11 Septembre était imminente, ou de la mort de hauts responsables de l’administration Bush Donald Rumsfeld et Colin Powell pour ne pas les nommer.

Les-crises.fr

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FRANCE

L'appel solennel du "Collectif des maires résistants"

"L'heure est grave", lance le "Collectif des maires résistants" en introduction d'un appel solennel qu'ils lancent aux Français. Fabrice Marchand et Thierry Renaux sont tous deux maires de petites communes rurales dans les Ardennes. Aujourd'hui, le projet gouvernemental de pass vaccinal les conduit à passer la vitesse supérieure. Leur constat d'une démocratie confisquée, et même "trahie", d'un pays dans lequel Emmanuel Macron instaure un "pouvoir absolu", avec le concours d'une partie des médias qui alimentent une "vérité sous influence", les conduit à appeler leurs concitoyens à "redevenir les maîtres de leur destin, les capitaines de leurs âmes".

Francesoir.fr

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Pécresse n’est pas un clone de Macron. Elle est bien pire

Bénéficiant du soutien qu’on devine déjà servile et obséquieux d’une presse qui a amplement démontré tout l’aplaventrisme dont elle était capable sous Macron, elle aura aussi l’immense avantage de bien mieux connaître les rouages politiciens et administratifs du pays pour les avoir longuement pratiqués (au contraire du blanc-bec qui guignolise à l’Élysée actuellement). N’ayant aucun frein ni à la Chambre basse, ni à la Chambre haute, les médias devenus inféodés lui mangeant dans la main, les administrations l’acceptant sans mal plutôt que tout autre candidat, elle aura un boulevard pour faire absolument n’importe quoi, le pire inclus.

Contrepoints

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GAFAM

TMTG : Trump attaque les GAFAM sur leur propre terrain

Oui, Trump veut concurrencer Facebook, Twitter, YouTube. Il espère pénétrer le cloud en certains domaines, et a un œil sur les monnaies virtuelles numériques, et les activités d’édition/distribution, voire aussi la téléphonie. Bref, en ces périodes de purge politique orwellienne, cela peut avoir un effet d’entraînement considérable. Il va de soi cette initiative est déjà harcelée. Ainsi, parmi d’autres, la sénatrice Elizabeth Warren a demandé à la SEC (l’équivalent de la commission des opérations de bourse), d’enquêter sur le projet afin de vérifier si Trump a bien respecté la loi. Afin de faire durer le doute pendant suffisamment longtemps pour le rendre obsolète : une sorte de Nordstream2, en somme.

OJIM

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GÉOPOLITIQUE

Le retour des talibans : répercussions pour l’Asie du Sud

20 ans de guerre, 2 000 milliards de dollars dépensés et près de 2 400 soldats morts, pour une sorte de retour à la case départ. Le retour des talibans en Afghanistan touche l’ensemble de l’Asie du sud-est. En réorganisant les relations avec le Pakistan et la Chine, ce retour oblige aussi l’Inde à se repositionner.

Conflits

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Asie du Sud et de l'Est : tendances et perspectives pour 2022

Le 24 septembre 2021, la première réunion en face à face du dialogue de sécurité quadrilatéral (États-Unis, Japon, Inde et Australie) s'est tenue à Washington et une nouvelle alliance (Australie, Royaume-Uni, États-Unis) a été formée - toutes deux dirigées contre la Chine. "Le Quatuor (Quad) a été créé il y a relativement longtemps - en 2007 - mais jusqu'à récemment, il était peu actif. Ce n'est qu'en 2020 que l'alliance a été relancée et que de nouvelles réunions et de nouveaux accords ont été prévus.

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/01/13/a...

SANTÉ/LIBERTÉ

Dites « Non ! », « Espace numérique de santé » : comment refuser le pillage automatisé de vos données

Tandis que le Covid-19 sature notre attention, la technocratie accélère la virtualisation et la déshumanisation de nos vies en toute discrétion. Depuis le début janvier 2022, l’administration française1 ouvre automatiquement un « Espace numérique de santé » (ENS) à chaque usager du système de soin. Cet espace virtuel, nommé « Mon espace santé » donne accès à votre « dossier médical partagé » (DMP). Celui-ci est disponible, pour les usagers volontaires, depuis la « loi de modernisation du système de santé » de Marisol Touraine, ministre de François Hollande (janvier 2016).

Pièces et Main d’oeuvre

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Covid et vaccins : ce qu’il ne faut pas voir

Le Sars-Cov-2 aura rendu idiot un pays tout entier, du haut en bas de l’échelle. Guignol et le sapeur Camembert, personnages de comédies bien français, sont devenus réalités et ne font plus rire. Le pays des lumières est devenu celui de l’obscurantisme. Les décisions actuelles, notamment celles de l’impasse vaccinale, évoquent celles des personnages du sapeur Camembert, simplet qui s’illustrait par exemple en creusant un trou pour y mettre la terre d’un premier trou, et qui était alors dépassé en bêtise par son supérieur, le sergent Bitur, qui lui reprochait de ne pas avoir fait le deuxième trou assez grand pour qu’on puisse y mettre sa terre avec celle du premier. Le vaccin ne marche pas assez bien car vous n’en avez pas fait assez.

covid-factuel

https://www.covid-factuel.fr/2022/01/18/covid-et-vaccins-...

La fiche wikipedia du président de Pfizer

Sans commentaire…

Wikipedia.org

https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Bourla

Covid et "Spike syndrome" : à ne pas confondre !

Le présent article a pour but de préciser la "maladie" qui est inoculée par la production de la protéine Spike, induite par les vaccins. Il fait suite à un précédent article du 7 octobre 2021 : « En faisant produire la protéine Spike par les cellules, vacciner revient à inoculer la maladie ». Sans oublier un point important : l’absence de reconnaissance des test PCR.

francesoir.fr

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UNION EUROPÉENNE

En 2021, l’immigration clandestine vers l’UE en hausse de 57 % !

Une déferlante : voilà comment on pourrait qualifier la vague d’immigration clandestine à destination des pays de l’Union européenne. En 2021, l’agence Frontex a recensé pas moins de 200 000 franchissements illégaux des frontières extérieures de l’Union européenne, soit une augmentation de 57 % par rapport à 2020.

Polémia

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samedi, 22 janvier 2022

Des tsars aux héros nationaux : la "Russie éternelle" dans la politique culturelle de Poutine

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Des tsars aux héros nationaux : la "Russie éternelle" dans la politique culturelle de Poutine

Par Tommaso Minotti

Source: https://osservatorioglobalizzazione.it/osservatorio/dagli-zar-agli-eroi-nazionali-la-russia-eterna-nella-politica-culturale-di-putin/

L'une des pierres angulaires d'un État-nation est sa conscience historique. Celle-ci se construit en partie à travers l'étude, la reconstruction et, surtout, la célébration du passé. Cela nécessite une politique culturelle. C'est essentiel si la nation ne veut pas perdre l'idée de l'histoire. Vladimir Poutine et ses collaborateurs ont développé au fil des ans une politique culturelle très intéressante. Le Moscou contemporain s'inscrit en fait dans une très longue tradition d'attention à la culture de la part des autorités qui ont gouverné l'immense territoire eurasien. Malgré l'oppression des tsars, la grande littérature russe s'est épanouie, incarnée par Alexandre Pouchkine parmi de nombreuses autres figures illustres. Après la révolution de 1917, l'Union soviétique a accordé une attention particulière au monde de la culture et, malgré des désaccords avec certains intellectuels, a essayé de faire connaître ce dernier au peuple.

Poutine et la stratégie culturelle du Kremlin

Poutine, qui est arrivé au pouvoir à la fin de la période confuse d'Eltsine, a ravivé l'intérêt de l'État pour cette question cruciale. Le leader de la Russie unie a agi ainsi en sachant que sa nation ne devait pas s'effondrer sous l'effet des forces centrifuges. Il était donc crucial de renforcer le patriotisme des citoyens russes grâce également à des choix de mémoire historique et culturelle. Poutine poursuit ses initiatives en mettant l'accent sur les musées et le cinéma. Mais sa politique culturelle comprend également un travail monumental intensif, notamment la construction de statues. 

Aux États-Unis, la destruction de monuments célébrant des esclavagistes, des explorateurs et des personnages clés de l'histoire américaine a suscité une vive controverse. Il s'agit également d'une politique culturelle grossière, menée directement par une partie du peuple. Le but est de cacher un certain type de passé. En Turquie, de plus en plus d'églises ou de musées sont transformés en mosquées, un cas célèbre étant celui de Sainte-Sophie. Ce ne sont là que quelques exemples de politiques culturelles. La Russie a vu à la fois des monuments détruits par des foules en colère et, surtout au cours de la dernière période, une nouvelle politique culturelle plus constructive. Poutine est parmi ceux qui accordent le plus d'attention à cet aspect fondamental et le font de manière raffinée. 

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Financement et musées 

Lors de son discours du 21 avril 2021, M. Poutine a affirmé sa volonté d'allouer des fonds aux musées et aux lieux de culture de la Russie rurale. On peut dire qu'il s'agit de la dernière étape d'un processus de longue haleine visant à mettre en œuvre une politique culturelle minutieuse. L'ancien officier du KGB a voulu aborder la question différemment de ses prédécesseurs immédiats. Jusque dans les années 1970, l'intelligentsia soviétique considérait la culture comme un moyen d'ennoblir la vie sociale. Au cours de la décennie susmentionnée, la conception a changé et les processus de démocratisation ont pris le dessus. Poutine, quant à lui, considère la culture comme un soutien aux programmes politiques et un moyen de développement social. Et c'est précisément dans le sillage de cette réflexion que se greffe le document publié en 2014 intitulé "Les fondamentaux de la politique culturelle de l'État".

Les idées principales embrassent la thèse très correcte que l'industrie de la culture est centrale à la société moderne. Par conséquent, le développement humanitaire et culturel est perçu comme la base de la prospérité économique et de la souveraineté de l'État, le fondement de l'identité civile et de l'unité nationale. Pour mieux comprendre ce que cela signifie, il y a les propres mots de Poutine: "Préserver notre identité est extrêmement important dans l'ère turbulente du changement technologique, il est impossible de surestimer le rôle de la culture, qui est notre code de civilisation nationale qui débloque le potentiel créatif humain". La dernière partie est un héritage clair de la volonté soviétique de déployer pleinement les capacités de l'individu. Poutine déclare à nouveau: "dans le but de consolider les efforts de l'État et de la société civile pour créer les conditions permettant d'encourager les gens à réaliser leur potentiel créatif, de préserver les valeurs culturelles, d'assurer la diffusion de la culture russe et de contribuer au développement du potentiel culturel des régions russes".

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Mais les manifestes idéologiques ne suffisent pas à soutenir la culture, il faut aussi des fonds. En plus des investissements susmentionnés dans les musées et les sites culturels ruraux, Poutine a créé en 2016 un fonds destiné à soutenir des activités, des initiatives et des projets dans divers domaines. De nombreux documents officiels circulant au sein du ministère russe de la culture et du gouvernement lui-même expriment la volonté d'augmenter les fonds alloués à la culture. L'objectif est de porter les dépenses culturelles à 1,4 % du PIB d'ici à 2030. Toutefois, l'augmentation des fonds alloués à ce domaine n'est pas la seule manœuvre prévue par le gouvernement russe. Poutine prévoit des réductions d'impôts, des budgets et des capitaux dédiés à toutes les activités culturelles : cinéma, théâtre, musées et expositions. 

Statues et monuments 

Ces dernières années, la Russie a connu une vague de nouvelles statues et de nouveaux monuments. Et grâce à eux, nous pouvons voir qui Poutine choisit pour façonner une nouvelle identité pour son pays, vieux et jeune à la fois. Le choix des héros nationaux n'est en rien anodin et, à travers l'analyse de leur vie et de leurs actions, on peut déterminer l'orientation de la Russie elle-même. Poutine porte une attention particulière au tsar Alexandre III, qui est considéré par beaucoup comme une sorte d'exemple dont l'ancien membre du KGB s'inspire souvent. Alexandre III a été tsar de 1881 à l'année de sa mort en 1894. Il a succédé à son père, Alexandre II, qui avait été tué par les populistes du mouvement Narodjana Volja. Alexandre III abroge toutes les timides ouvertures de son prédécesseur. Surnommé "le pacificateur", il poursuit des projets de russification de vastes territoires non russes et est un fervent partisan de la religion orthodoxe. Alexandre III a des vues panslaves et exploite la faiblesse de l'Empire ottoman pour protéger, ou influencer, les populations orthodoxes vivant dans la grande maladie de l'Europe. En politique étrangère, il est très proche de la France de la Troisième République. Sous son règne, le gigantesque projet de chemin de fer transsibérien a également été achevé.

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La figure d'Alexandre III fait l'objet d'un processus de réévaluation depuis le début des années 1990, notamment grâce à l'opinion favorable de Poutine. Poutine l'a décrit comme un exemple de combinaison harmonieuse entre la modernisation du système de production et la fidélité à la tradition. Poutine a inauguré pas moins de deux monuments dédiés au Tsar. Le premier a été dévoilé en novembre 2017 en Crimée, ce qui n'est pas un hasard, et le second en juin 2021 à Gatchina, au sud de Saint-Pétersbourg. 

Un autre épisode significatif s'est produit le 4 novembre 2021, jour de l'unité nationale. À cette date, M. Poutine a déposé des fleurs devant le monument à la fin de la guerre civile construit à Sébastopol, en Crimée. Un autre choix mûrement réfléchi. Pour Poutine, les morts des affrontements entre Blancs et Rouges sont parfaitement égaux, car ce sont des Russes. L'intention est de donner une interprétation unifiée de l'histoire russe, sans divisions considérées comme des accidents de l'histoire et sans l'influence néfaste de l'idéologie. 

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Un autre monument dédié aux soldats russes tombés au combat est celui inauguré à Vladivostok le 27 avril 2021. Les protagonistes de l'œuvre, financée par l'appareil d'État, sont les soldats morts dans le conflit contre la Chine sur l'île Damansky en 1969 (photo, ci-dessus). Il y a quelques années encore, on ne parlait pas de ces affrontements, mais on les redécouvre aujourd'hui sur un ton patriotique. De même, le monument d'Archangelsk dédié aux courageux géologues qui ont exploré le nord-ouest inhospitalier de la Russie est inspiré par le désir d'insuffler un sentiment d'unité à la population. L'URSS l'avait mis "entre parenthèses".

Une unité qui semble se briser lorsque les citoyens russes sont confrontés à leur passé soviétique. Selon un sondage Levada, 48% des habitants de la Russie sont favorables à un monument à Staline. Ce chiffre est le plus élevé depuis que la Russie contemporaine existe.  Pas moins de 60 % des personnes interrogées souhaitent la création d'un musée consacré à Koba. À Bor, près de Nijni Novgorod, un centre de loisirs a été dédié à Staline, à l'incrédulité de quelques-uns et à la satisfaction de beaucoup de ceux qui se souviennent de la lutte titanesque de la Grande Guerre patriotique. Les habitants de Moscou sont beaucoup plus divisés, puisqu'ils ont été invités ces derniers mois à décider quelle statue placer sur la place centrale de la Loubianka. Le choix était entre un nouveau monument à Nevksy ou la reconstruction de celui démoli en 1991 représentant Feliks Dzerzinsky. Il est le fondateur de la Tcheka, surnommé "Feliks de fer" pour son honnêteté ou "Jacobin prolétarien" pour sa célèbre incorruptibilité, ce qui le rapproche de Robespierre. Le référendum a donné 55% des voix au héros russe, mais Dzerzinsky a obtenu un solide 45%. Cela a conduit le maire de Moscou, M. Sobjanin, à déclarer la consultation nulle et non avenue, l'incertitude étant trop grande parmi les Moscovites. La place de la Loubianka reste sans monument alors que les Russes sont divisés sur ce qu'il faut sauver, et qui, de leur encombrant passé soviétique.

Le panthéon de Poutine

Mais de nombreuses autres statues ont été dédiées à des personnages cruciaux de l'histoire russe, Nevsky en tête. Le dernier monument a été inauguré le 11 septembre 2021 sur le lac Chudskoe par M. Poutine et le patriarche Kirill. Nevsky était prince de Novgorod et de Vladimir. Il a porté ses principautés à leur plus grande splendeur. En 1240, il a vaincu les catholiques suédois, en infériorité numérique. Puis il s'est exilé pour avoir été trop puissant. Fervent défenseur de l'orthodoxie russe, Nevsky retourne à Novgorod. Il a été rappelé de son buen retiro, un peu comme Cincinnatus, pour sauver son peuple. Il a réussi à vaincre les chevaliers teutoniques lors de la légendaire bataille du lac gelé en 1242. Grâce à son succès décisif, Nevsky a préservé la religion orthodoxe, qui avait été mise en danger par la volonté de conversion des Allemands. Sa mémoire a été utilisée par Pierre le Grand et Staline comme un symbole de la Russie. Le cas de l'Ordre Nevsky est particulier. C'est un honneur conçu par les tsars, aboli par Lénine et recréé par Koba. Poutine l'a conservé, en le rapprochant du symbolisme tsariste. Le président russe considère Nevsky comme l'un des plus grands exemples de patriotisme et de dévouement à la patrie. 

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Un autre personnage auquel un monument a été dédié en octobre 2016 est Ivan IV, le Terrible. Sa statue se dresse au sud de Moscou. Il est le premier à se faire appeler "tsar" et prône une politique très centralisée. Ivan IV réorganise l'économie, l'administration publique et l'armée. Il a vaincu et subjugué les Tatars à plusieurs reprises et a conquis Kazan. Un mois après la statue du Terrible, une statue de Vladimir Ier le Grand a également été dévoilée. Le monument se trouve près du Kremlin et célèbre un prince de Kiev. Le signal est clair : l'Ukraine et la Russie ont une même origine. Vladimir a porté sa principauté au plus haut niveau et a même réussi à convertir son peuple au christianisme en 988. Son mariage avec la princesse byzantine Anna, sœur de Constantin VIII et de Basile III, est un grand succès. Grâce à cette démarche, la Russie s'est rapprochée de la religion orthodoxe et a revendiqué, sur le plan idéologique, d'être reconnue comme la "troisième Rome". 

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Conclusion

Ce n'est pas une coïncidence si le personnage historique qui inspire le plus Poutine est Alexandre III. Empereur autocratique mais modernisateur, il a pu diriger ses vastes territoires avec confiance, en laissant de côté les influences extérieures. Le leitmotiv qui lie toute la politique culturelle de Poutine est la volonté de souligner l'importance cruciale de l'unité, du patriotisme, du sens de la continuité historique et de la religion orthodoxe. L'unité est cruciale car la Russie a subi, et subit toujours, des pressions centrifuges. Le patriotisme, quant à lui, adopte l'héritage du marxisme-léninisme comme idéologie directrice de l'État. La continuité historique légitime le nouvel ordre, lui donne une solidité et le place en lien direct avec les grandes figures du passé. La nécessité, dans ce cas, est de faire comprendre aux Russes que leur nation a une histoire millénaire derrière elle, et non trente ans. Enfin, la religion orthodoxe est perçue comme l'instrumentum regni par excellence, une sorte d'allié indispensable de l'État. La relation symbiotique entre "le trône et l'autel" est un héritage partiel du césaropapisme tsariste, lui-même issu d'influences byzantines déterminantes. En ce sens, la période soviétique est une parenthèse. Le travail que Poutine mène avec beaucoup d'attention est en fait une re-nationalisation des masses qui se sont égarées après les turbulences des années 1990. Le fait est que la complexité du défi auquel la classe dirigeante russe est confrontée est énorme.

jeudi, 20 janvier 2022

Le plan américain pour un Afghanistan en Europe & Que vise la stratégie américaine en Ukraine?

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Deux textes sur les dangers qui pointent aujourd'hui en Ukraine

Le plan américain pour un Afghanistan en Europe

par Manlio Dinucci

Source : The Manifesto & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/il-piano-usa-di-un-afghanistan-dentro-l-europa

Des soldats en tenue de combat et des véhicules de combat blindés ont été déployés par la Suède à Gotland, l'île de la mer Baltique située à 90 km de sa côte orientale. Le ministère de la défense affirme avoir agi ainsi pour défendre l'île contre les navires de débarquement russes menaçants qui traversent la mer Baltique. Ainsi, la Suède contribue également, en tant que partenaire, à la campagne frénétique des États-Unis et de l'OTAN qui, en inversant la réalité, présente la Russie comme une puissance agressive se préparant à envahir l'Europe.  

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À 130 km à l'est de Gotland, la Lettonie est en alerte, ainsi que la Lituanie et l'Estonie, contre l'ennemi inventé qui est sur le point d'envahir. En guise de "défense contre la menace russe", l'OTAN a déployé quatre bataillons multinationaux dans les trois républiques baltes et en Pologne. L'Italie participe au bataillon en Lettonie avec des centaines de soldats et des véhicules blindés.

L'Italie est également le seul pays à avoir participé à toutes les missions de "police du ciel" de l'OTAN à partir de bases situées en Lituanie et en Estonie, et le premier à utiliser des avions de combat F-35 pour intercepter des avions russes en vol dans le couloir aérien international au-dessus de la Baltique. Les F-35 et autres avions de chasse déployés dans cette région proche du territoire russe sont des appareils dotés d'une double capacité conventionnelle et nucléaire.

Cependant, les trois républiques baltes ne se sentent pas suffisamment "protégées par la présence renforcée de l'OTAN". Le ministre letton de la défense, Artis Pabriks, a demandé une présence militaire américaine permanente dans son pays : les forces américaines - dont les experts expliquent qu'elles sont basées sur un scénario de film hollywoodien - n'arriveraient pas à temps d'Allemagne pour arrêter les forces blindées russes qui, après avoir submergé les trois républiques baltes, les couperaient de l'Union européenne et de l'OTAN, en occupant le corridor de Suwalki entre la Pologne et la Lituanie.

L'Ukraine, partenaire mais de facto déjà membre de l'OTAN, a le rôle de premier acteur en tant que pays attaqué. Le gouvernement dénonce, sur sa parole d'honneur, qu'il a été frappé par une cyberattaque, attribuée bien sûr à la Russie, et l'OTAN se précipite, avec l'UE, pour aider l'Ukraine à combattre la cyber-guerre. Washington dénonce le fait que l'Ukraine est désormais encerclée de trois côtés par les forces russes et, en prévision du blocage des livraisons de gaz russe à l'Europe, se prépare généreusement à les remplacer par des livraisons massives de gaz naturel liquéfié américain.

L'attaque russe - informe la Maison Blanche sur la base de nouvelles dont la véracité est garantie par la CIA - serait préparée par une opération false flag : des agents russes, infiltrés dans l'est de l'Ukraine, mèneraient des attaques sanglantes contre les habitants russes du Donbass, attribuant la responsabilité à Kiev comme prétexte à l'invasion. La Maison Blanche ne se souvient pas qu'en décembre, le ministre russe de la Défense, Sergei Shoigu, a dénoncé la présence de mercenaires américains munis d'armes chimiques dans l'est de l'Ukraine.

Les États-Unis - rapporte le New York Times - ont déclaré aux Alliés que "toute victoire rapide de la Russie en Ukraine serait suivie d'une insurrection sanglante semblable à celle qui a contraint l'Union soviétique à se retirer d'Afghanistan" et que "la CIA (secrètement) et le Pentagone (ouvertement) la soutiendraient". Les États-Unis - rappelle James Stavridis, ancien commandant suprême des forces alliées en Europe - savent comment s'y prendre : à la fin des années 1970 et dans les années 1980, ils ont armé et entraîné les moudjahidines contre les troupes soviétiques en Afghanistan, mais "le niveau de soutien militaire américain à une insurrection ukrainienne ferait passer pour une bagatelle ce que nous avons fait en Afghanistan contre l'Union soviétique".

Le dessein stratégique de Washington est évident : précipiter la crise ukrainienne, délibérément provoquée en 2014, afin de forcer la Russie à intervenir militairement pour défendre les Russes du Donbass, pour aboutir à une situation similaire à celle de l'Afghanistan dans laquelle l'URSS s'est enlisée.  Un Afghanistan à l'intérieur de l'Europe, qui provoquerait un état de crise permanent, à l'avantage des États-Unis qui renforceraient leur influence et leur présence dans la région.

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Que vise la stratégie américaine en Ukraine ?

par Fabio Falchi 

Source : Fabio Falchi & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/a-che-mira-la-strategia-americana-in-ucraina

Quel est l'objectif de la stratégie américaine en Ukraine ? Il peut y avoir de nombreuses raisons pour lesquelles les États-Unis exercent une pression aussi forte sur la Russie. Certes, pour l'Amérique, afin de justifier son hégémonie sur l'Europe, il est nécessaire que la Russie soit considérée comme un ennemi dangereux du Vieux Continent.

Néanmoins, il faut également garder à l'esprit que plusieurs analystes et politiciens américains sont convaincus qu'il est possible aujourd'hui de répéter, mutatis mutandis, ce qui s'est passé dans les années 1980, lorsque le bras de fer entre l'Amérique et l'Union soviétique s'est terminé par la défaite de l'Union soviétique.

En d'autres termes, on pense que la Russie de Poutine est lourdement pénalisée par les sanctions économiques, entourée de voisins hostiles et contrainte à des dépenses militaires excessives en raison des politiques de Poutine, de sorte qu'il suffirait d'une "pression" continue contre la Russie pour provoquer une crise sociale et politique qui obligerait le Kremlin à jeter l'éponge.

En bref, on pense que la pression exercée sur la Russie pourrait conduire à un changement de régime, car la Russie ne peut pas risquer une confrontation avec l'OTAN ni "réagir militairement" aux provocations de l'Ukraine sans subir de nouvelles sanctions, qui auraient des conséquences désastreuses pour l'économie russe. De ce point de vue, Poutine serait pratiquement "tombé dans un piège", également parce qu'il ne peut pas compter sur la Chine pour gagner la partie qui se joue en Europe de l'Est (une zone géopolitique, par ailleurs, très différente de celle du Moyen-Orient, également du point de vue militaire).

Toutefois, la comparaison entre l'Union soviétique des années 80 et la Russie de Poutine est sans fondement. L'Union soviétique des années 1980 était peut-être plus forte militairement que la Russie d'aujourd'hui, mais c'était une puissance en déclin, déchirée par des conflits internes et des "poussées centrifuges" de toutes sortes que Moscou n'était plus en mesure de contrôler. C'est donc un empire qui s'effondre, et non un État qui se défend contre une agression extérieure ou, en tout cas, contre une menace étrangère. En outre, il est très difficile de croire que les conditions sont désormais réunies pour l'établissement d'un régime pro-occidental en Russie. Il existe sans aucun doute des cinquièmes colonnes pro-occidentales en Russie, mais à l'heure actuelle, elles ne comptent pas ou peu sur le plan politique et social.

Par conséquent, coincer Poutine - en supposant que Washington y parvienne - signifie coincer la Russie elle-même, c'est-à-dire à la fois les Russes qui soutiennent Poutine et la grande majorité des Russes qui sont les opposants politiques de Poutine. Et quiconque connaît l'histoire de la Russie devrait savoir comment celle-ci "réagit" lorsque sa sécurité nationale est en jeu, ou croit qu'elle est en jeu.

 

 

dimanche, 16 janvier 2022

L'attitude tacite de Biden : ce qui change en Méditerranée

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L'attitude tacite de Biden : ce qui change en Méditerranée

Lorenzo Vita

Ex: https://it.insideover.com/politica/mossa-silenziosa-biden-cosa-cambia-mediterraneo-east-med-gas.html

Le gaz est un problème qui touche non seulement l'Europe orientale, mais aussi la Méditerranée orientale. Les routes de l'or bleu, en effet, dessinent des lignes géopolitiques qui touchent le Vieux Continent sous différents angles. Et l'une d'entre elles, d'une importance fondamentale bien que récemment oubliée, est celle qui relie le Moyen-Orient à l'Union européenne. Ou plutôt, qui devrait connecter ces deux espaces géographiques. Pour le rêve d'East-Med, c'est-à-dire le projet de gazoduc qui devrait relier les gisements du Levant à l'Europe via Chypre et la Grèce, il n'y a pour l'instant aucune trace. Et ces derniers jours, malgré les différents mémorandums qui ont sanctionné l'axe entre Israël et ses deux partenaires européens, une douche glacée est arrivée directement des Etats-Unis.

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Les médias grecs avaient parlé d'un document officieux circulant dans les couloirs de la diplomatie américaine et montrant le désintérêt de Washington pour le projet. Selon ceux qui ont vu le document, East Med est considéré comme un projet excessivement coûteux et peu pratique, qui commence à déplaire même à Jérusalem. L'hypothèse avait suscité de l'inquiétude à Athènes, convaincue de l'importance du projet également comme symbole de sa propre position cruciale en tant que plaque tournante énergétique aux yeux de l'Union européenne et des États-Unis. Et quelques jours plus tard, un autre document, une déclaration parue sur le site web de l'ambassade américaine en Grèce, semble avoir confirmé les craintes des Grecs et des Chypriotes.

Dans cette "déclaration", le gouvernement américain, en plus de réitérer son intérêt pour la sécurité énergétique de l'Europe et d'exprimer son implication dans la coopération entre Chypre, la Grèce et Israël, fait une distinction. D'une part, il rassure que Washington s'engage "à connecter physiquement l'énergie de la Méditerranée orientale à l'Europe", mais d'autre part, il révèle que "notre attention", c'est-à-dire celle du département d'État, "se déplace vers les interconnexions électriques capables de supporter à la fois le gaz et les sources d'énergie renouvelables". D'où la référence explicite à l'interconnecteur EuroAfrica, un câble sous-marin destiné à transporter l'électricité de l'Égypte vers la Grèce via la Crète, et au projet d'interconnecteur EuroAsia destiné à relier les réseaux électriques israélien, chypriote et grec.

L'administration américaine met l'accent sur la question de la transition énergétique. Mais c'est un profil qui pour l'instant semble plutôt en retrait, puisque le gaz serait encore une source majeure d'énergie. Comme l'a montré l'affrontement autour de Nord Stream 2, le gazoduc reliant l'Allemagne à la Russie et évitant les pays baltes tout en les longeant, la question des routes du gaz est purement politique. Il est donc tout à fait clair que la stratégie énergétique de l'Amérique en Méditerranée orientale repose sur des hypothèses qui dépassent la question de la transition et sont plutôt d'ordre géopolitique.

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Le projet East-Med est l'un des éléments qui pourraient créer des problèmes de stabilité dans une zone aussi délicate pour les Etats-Unis que la Méditerranée orientale.

La Turquie, en particulier, a depuis longtemps fait savoir qu'elle considérait cette ligne de gazoducs sous-marins comme un objet de conflit avec ses partenaires du Moyen-Orient et d'Europe.

Le fait d'être "contourné" par rapport aux routes énergétiques du Levant et d'être exclu de la diversification énergétique de l'Europe est une question très importante pour la stratégie de Recep Tayyip Erdogan. Et la Turquie, avec le passage sur son territoire des gazoducs du Caucase et de la mer Noire, a toujours tenu à souligner son propre rôle de plaque tournante énergétique pour l'Europe qu'elle entend réaffirmer à l'avenir. Le fait d'avoir coupé Ankara de ces routes, qui passent par l'île de Chypre, occupée dans sa partie septentrionale par les troupes turques, bouleverse l'agenda du sultan, mais représente également un danger pour divers stratèges turcs en dehors du circuit Erdogan.

Cette décision de l'ambassade des États-Unis en Grèce d'éviter de parler d'East-Med mais de se concentrer sur les interconnexions électriques - qui excluent également la Turquie, mais n'ont jamais été considérées comme une priorité de la politique turque - pourrait donc être lue comme un signe de stabilisation des relations avec Ankara. Une lecture qui ne plaît pas aux Grecs en particulier, qui craignent que la Turquie ne se repositionne sur la liste des alliés des États-Unis après les nombreux accrochages qu'elle a eus tant sur le plan militaire que diplomatique.

La revue de presse de CD - 16 janvier 2022

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La revue de presse de CD

16 janvier 2022

DÉSINFORMATION/CORRUPTION

Immigration clandestine : éloge des passeurs dans Le Monde (1/2)

Nous publions aujourd’hui un article en deux parties, consacré à l’immigration clandestine en mer Méditerranée. La première partie évoque une tribune assez incroyable parue dans le journal Le Monde, faisant l’apologie des passeurs. La deuxième partie de l’article présente par contraste une enquête du journal suisse Sonntagszeitung consacrée aux suspicions de collusions entre O.N.G. et passeurs.

OJIM

https://www.ojim.fr/immigration-clandestine-eloge-des-pas...

Vaccins Covid, 200 000 morts ? Vraie ou fausse False News ?

Comme il ne faut pas parler de chiffres qui pourraient fâcher, il est difficile d’obtenir ces vrais chiffres chez nous. Allez sur le site de l’ANSM, ce n’est pas toujours évident pour trouver ces fake news, elles sont de plus incomplètes, et sont souvent élastiques, des « ajustements » permettant d’enlever régulièrement des décès dans toutes les statistiques officielles. Alors il faut chercher sur les statistiques étrangères, plus accessible et plus claires.

Covid-factuel.fr

https://www.covid-factuel.fr/2022/01/11/vaccins-covid-200...

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Affaire Assange : Le verdict en appel est un précédent dangereux pour les journalistes

La Haute Cour anglaise a ouvert la voie à l’extradition du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, vers les États-Unis et à son procès pour la publication de centaines de milliers de documents, dont certains contenaient des preuves de crimes de guerre commis par les États-Unis et la Grande-Bretagne en Irak et en Afghanistan. La décision a annulé un jugement rendu en janvier par une juridiction inférieure qui avait bloqué l’extradition, mais uniquement pour des raisons humanitaires : Assange courrait un risque grave de suicide en raison des conditions oppressives de sa détention aux États-Unis. L’Australien de 50 ans risque une peine pouvant aller jusqu’à 175 ans d’emprisonnement s’il est reconnu coupable.

les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/affaire-assange-le-verdict-en-a...

Mafias”, “déconstruction” : mots et concepts massacrés par les médias d’information

Tordre en tous sens les mots et concepts c’est, à terme, l’assurance que nul ne s’entendra sur rien. Or, quoiqu’à l’origine in-former signifie donner une forme, des médias “d’information” massacrent allègrement, par sensationnalisme ou ignorance, des termes importants — certes, en criminologie ; mais aussi, en philosophie et pour les sciences humaines au sens large. À titre d’alerte, voici deux de ces termes utilisés à tort et à travers, générant de ce fait de pénibles confusions : “mafia” et “déconstruction”. Pour “mafia”, la critique sera factuelle, donc brève ; mais “déconstruction” nécessitera d’avancer un peu dans le conceptuel.

OJIM

https://www.ojim.fr/mafias-deconstruction-mots-et-concept...

CSA + HADOPI = ARCOM

C’est le cadeau du premier janvier 2022 (sic) : le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) et la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur intenet (Hadopi) fusionnent pour devenir l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom). Que faut-il en penser ?

OJIM

https://www.ojim.fr/csa-hadopi-arcom/?utm_source=newslett...

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"Nous avons échoué" : un grand titre danois présente ses excuses et charge les autorités

Le 7 janvier dernier, l'un des plus grands journaux danois (Ekstra Bladet) a présenté des excuses à son lectorat, avouant avoir été « absorbés de façon presque hypnotique » par les discours des autorités pendant près de deux ans, et n'avoir pas fait preuve d'assez de vigilance. Une repentance qui contraste avec les récentes mesures prises par le royaume.

francesoir.fr

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ÉCONOMIE

De la démocratie bidon au techno-féodalisme

La nouvelle autocratie émergera d'une centralisation économique impitoyable. Il y a cinq ans, quelque quatre cents milliardaires possédaient jusqu'à la moitié de la richesse mondiale. Aujourd'hui, seuls une centaine de milliardaires possèdent cette part. Oxfam, une organisation caritative d'aide au développement, réduit la taille de la classe possédante à seulement vingt-six personnes.

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/01/10/d...

FRANCE

« L’État de droit » contre la démocratie

Le moment électoral et en particulier celui de la présidentielle sous la Ve République voit se dérouler le débat démocratique avec l’affrontement des personnes et des programmes. C’est par conséquent celui de la prise en charge par le peuple de l’exercice de sa souveraineté. Or celle-ci est désormais bridée, limitée, voire anéantie et les candidats qui souhaitent proposer un programme à partir de leur analyse des besoins de la Nation sont immédiatement confrontés au fait que la France ne disposant plus de la liberté souveraine nécessaire ne pourra pas le mettre en œuvre.

On sait déjà qu’une partie de cette souveraineté relève désormais de l’UE à qui elle a été déléguée, mais également, et il ne faut pas l’oublier, parce qu’un fonctionnement institutionnel interne l’a confisqué au profit de structures non élues. Qui remplissent ainsi une double fonction : d’une part produire des normes à la place du législateur, comme le font les quatre cours suprêmes de notre pays : Conseil constitutionnel, Conseil d’État, Cour de cassation, et Cour des Comptes. Et ensuite de veiller au respect intangible de celles-ci.

Vu du Droit

https://www.vududroit.com/2022/01/letat-de-droit-contre-l...

La scandaleuse mascarade du débat parlementaire et du prétendu "contrôle" du Conseil constitutionnel

Au lieu d’engager sa responsabilité avec l’article 49.3 pour faire passer ses lois liberticides et illégales vis-à-vis de notre bloc constitutionnel et/ou les traités et conventions internationales signées par la France, notre « malin » gouvernement a choisi une nouvelle procédure créée lors de la modification constitutionnelle de Nicolas Sarkozy en 2008, appelée « procédure législative d’urgence » (procédure détaillée à la fin du document).

francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/opinions-tribunes/la-scandaleus...

GAFAM

Québec envisage d'inclure des documents financiers à votre identifiant numérique

Québec envisage la possibilité d’inclure des documents délivrés par des entreprises privées, comme des preuves d’assurances, à son portefeuille d’identité numérique dont le lancement est prévu pour 2025.

Le Soleil

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GÉOPOLITIQUE

Malacca, Sonde et Lombok: trois détroits-clés pour deux océans 

Depuis quelques décennies, l'Asie est devenue le pivot de l'économie mondiale. L'axe du commerce mondial, porté par les géants chinois et indiens, s'est déplacé vers le continent qui surplombe deux océans (l'Indien et le Pacifique) plus l'océan Arctique. En conséquence, l'axe géopolitique a également abandonné en grande partie l'Europe pour se déplacer vers l'Extrême-Orient, qui est devenu le théâtre de diatribes enflammées concernant des revendications territoriales intimement liées à des questions économiques/stratégiques plutôt que de prestige national. Dans ce secteur du globe, qui porte le nom d'Indo-Pacifique, les deux puissances mondiales actuelles - les États-Unis et la Chine - s'affrontent de manière de plus en plus explicite depuis trois décennies, précisément en raison de l'importance stratégique des mers qui entourent le continent asiatique, du Pacifique à l'océan Indien.

Euro-synergies

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LECTURE

L’uniformisation du monde, de Stefan Zweig. Allia, 2021, édition bilingue.48 pages.

Présentation : Cet article a paru pour la première fois dans le Berliner Börsen-Courier du 1er février 1925. En français Le courrier de la bourse de Berlin (BBC), était d’un quotidien allemand de gauche libérale publié de 1868 à 1933 qui traitait principalement des prix des titres négociés sur les bourses et sur les informations sur le marché hypothécaire sans oublier des nouvelles, des rapports de l'industrie, du commerce, de la politique et de la culture. Il était sous-titré : moderne Tageszeitung für alle Gebiete (Quotidien moderne pour tous les domaines).

Auteur : Né à Vienne en 1881 et suicidé avec sa femme à Petropolis au Brésil en 1942. Un immense auteur et un biographe exceptionnel qui a vécu le déclin de l’Europe comme une tragédie. A signaler un excellent film de Maria Schrader, Stefan Zweig - Adieu l’Europe (2015) sur ses années d’exil de Rio de Janeiro à Buenos Aires, de New York à Petropolis.

Extraits :

« Le sentiment de liberté individuelle dans la jouissance submerge l’époque. Citer les particularités des nations et des cultures est désormais plus difficile qu’égrener leurs similitudes. Conséquences : la disposition de toute individualité, jusque dans l’apparence extérieure. »

« Source : d’où provient cette terrible vague qui menace d’emporter avec elle tout ce qui est coloré, tout ce qui est particulier dans nos vies ? Quiconque y est allé le sait : d’Amérique. Sur la page qui suit la Grande Guerre, les historiens du futur inscriront notre époque, qui marque le début de la conquête de l’Europe par l’Amérique. Où pis encore, cette conquête bat déjà son plein, et on ne le remarque même pas (tous les vaincus sont toujours trop lents d’espérer. »

« Nous nous berçons encore d’illusions quant aux objectifs philanthropiques et économiques de l’Amérique : en réalité, nous devenons les colonies de sa vie, de son mode de vie, les esclaves d’une idée qui nous est, à nous Européens, profondément étrangère ; la mécanisation de l’existence. »

« L’indépendance dans le mode de vie et même dans la jouissance de la vie ne constitue plus, désormais, un objectif, tant la plupart des gens ne s’aperçoivent pas à quel point ils sont devenus des particules, des atomes d’une violence gigantesque. Ils se laissent ainsi entraîner par le courant qui les happe vers le vide ; comme le disait Tacite : ‘’ruere in servitium’’, ils se jettent dans l’esclavage ; cette passion pour l’auto-dissolution a détruit toutes les nations. Maintenant, c’est au tour de l’Europe : la guerre mondiale a été la première phase, l’américanisation est la seconde. »

« On ne peut pas sauver l’individu dans le monde, on ne peut que défendre l’individu en soi. La plus haute réalisation de l’homme spirituel reste la liberté, la liberté par rapport à autrui, aux opinions, aux choses, la liberté pour soi-même. »

MÉDIACRATIE

La presse écrite, supplétif d’Amazon et du commerce en ligne

Le numérique a progressivement transformé les déclinaisons web des médias en de vastes supermarchés. Les contenus sponsorisés et publicités marchandes pullulent, les publi-reportages font florès. Et depuis quelques années, la pratique marketing du « content-to-commerce » gagne de plus en plus de terrain : les médias publient des guides d’achats et autres analyses de produits, intégrant des liens marchands vers les plateformes de commerce en ligne. Une source de revenus en plein essor.

Acrimed

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RÉFLEXION

Evola, critique de la civilisation américaine

Dès notre plus jeune âge, un héritage latin nous a amenés à percevoir un malaise vis-à-vis d'un système de valeurs qui n'en était pas un. Les années ont passé, et nous n'avons jamais entendu ou lu de la part des anglicistes et des américanistes italiens des mots qui stigmatisaient le moins du monde la civilisation du soi-disant progrès qui a façonné le monde moderne. Ce n'est que chez Evola que nous avons trouvé la compétence susmentionnée sur le fond, qui est manifestement absente chez les spécialistes. En somme, dans sa manière de tracer le seuil de non-retour, afin de sauver cette valeur liminale propre aux sociétés de moule traditionnel, Evola a su parfaitement raconter deux mondes et leurs maux actuels. D'une part, le monde anglo-saxon, notamment américain, porteur d'une évidente entropie spirituelle que plus personne n'est capable de reconnaître. De l'autre, celle d'une soumission volontaire de l'Italie à une mentalité qui ne lui appartient pas. "Le roi est nu", dit-on. Dans les écrits que nous allons examiner brièvement ici, c'est précisément ce qui est dénoncé.

Euro-synergies

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Un technosite de la société industrielle

Aix-en-Provence continue, paraît-il, d’être « la ville préférée des Français » - enfin – des lecteurs de L’Express et du Nouvel Obs - ingénieurs, cadres et CSP+ - lors de leurs sondages annuels. Ils voudraient tous emménager dans la première au palmarès des « villes où il fait bon vivre » (et sinon, à Bordeaux ou à Montpellier). Tous, sauf notre ami Jacques Rossi qui y réside depuis son enfance, voici quatre ou cinq dizaines d’années, sans avoir grande affection, ni intérêt, pour son lieu de résidence familial. C’est normal. Les « socio-professionnels supérieurs » d’Ailleurs-en-France sont victimes d’une persistance rétinienne ; le syndrome de Cézanne ou de la Sainte-Victoire. Ils s’imaginent la vie dans une toile impressionniste (Arles de van Gogh, Giverny de Monet, Tahiti de...). Ce serait si chic. Si classe. Et puis en-Provence. Persistance mémorielle et syndrome de Mistral, Daudet, Pagnol, Giono, dont les proxénètes de l’immobilier et du tourisme ont su faire de l’argent. Aix, Aquae Sextiae, les Eaux de Sextius (-122 av. J.C.), n’est « en- Provence » que depuis le décret du président Paul Doumer du 2 février 1932, pris à la demande du conseil municipal.

Pièces et Main d’oeuvre

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Conquête et pouvoir des minorités

On aurait tort de limiter les questions de défense aux menaces classiques (les grandes armées du monde) ; ou aux menaces nouvelles de type terroriste. Il est parfaitement possible à des gens plus déterminés et mus par un esprit plus combatif ou tout simplement plus déterminés de nous imposer leur volonté, et éventuellement de nous conquérir, par des voies assez diverses. Il est donc vital de cultiver et développer un esprit de combat, une volonté de se battre quand c’est nécessaire, en tout cas de savoir lutter pour ce que l’on estime bon ; pas nécessairement de façon active pour ce qui est du gros de la population, mais par un déploiement de moyens suffisant (armés ou pas, selon la question), ce qui suppose que cela soit nourri et soutenu par la population. Ce peut être dans le champ militaire ; mais aussi voire surtout dans d’autres domaines : police, justice, voiture, éducation ou économie. Dans son champ, notre armée paraît avoir encore cet esprit – sinon les moyens et la taille ; mais la question posée est bien plus vaste.

Geopragma

https://geopragma.fr/conquete-et-pouvoir-des-minorites/

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RUSSIE

La Russie acte l’impossibilité d’un accord avec l’OTAN et s’apprête à agir unilatéralement

Le bloc militaire de l’OTAN dirigé par les États-Unis est revenu à une stratégie totale de « confinement » de guerre froide envers la Russie et cherche à atteindre une « domination absolue sur tous les terrains », a déclaré mercredi à la presse le vice-ministre des Affaires étrangères de Moscou, Alexander Grushko (photo). Le diplomate a ajouté que Moscou pense que le comportement de l’OTAN crée une menace « inacceptable » pour la Russie qu’elle devra contrer.

Le Cri des Peuples

https://lecridespeuples.fr/2022/01/13/la-russie-acte-limp...

SANTÉ/LIBERTÉ

Covid-19. Ultracrépidarianisme : carton rouge aux journalistes et médecins médiatiques

« De tous les peuples de Gaule, les Belges sont les plus braves », estimait Jules César. Ils semblent aujourd’hui dans l’espace de l’ancienne Gaule rester les plus lucides. Ils ont décidé qu’« ultracrépidarianisme » était le mot de l’année. Inutile de le chercher aux côtés d’« iel » dans Le.La.petit.petite.Robert.Roberte, il n’y est pas. Ce mot désigne l’action de donner son avis sur des sujets pour lesquels on n’a pas de compétence. C’est la méthode pour manipuler l’opinion de la médiacratie.

Polémia

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UNION EUROPÉENNE

Comment les remèdes européens ont affaibli l’économie italienne

Pour bon nombre d’observateurs, et en particulier ceux de la Commission européenne, si l’Italie connaît une stagnation économique depuis le lancement de l’euro en 1999, c’est en raison d’une insuffisante mise en œuvre des réformes structurelles préconisées par l’UE : oui c’est cela libéralisation du marché du travail, ouverture à la concurrence de secteurs traditionnellement réservés à l’État, modernisation de la bureaucratie. Bref, l’Italie serait responsable des difficultés de son économie, lesquelles ne sauraient être imputées à aucun facteur extérieur. Tel est le discours dominant des institutions européennes à l’égard de nombreux pays dont l’incapacité à se réformer est régulièrement soulignée. Et si c’était le contraire ?

The Conversation

https://theconversation.com/comment-les-remedes-europeens...

samedi, 15 janvier 2022

Le gouvernement des conseils (en France aujourd'hui)

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Le gouvernement des conseils (en France aujourd'hui)

par Georges FELTIN-TRACOL

La crise covidienne n’a fait qu’accélérer et qu’entériner la pratique très personnelle de gouverner d’Emmanuel Macron. Candidat en 2017 de la « disruption », cet anglicisme qui désigne à la fois le chamboule-tout, le dégagisme et une posture à contre-courant médiatiquement construite, l’actuel locataire de l’Élysée concentre la totalité des pouvoirs au point qu’à la différence d’Édouard Philippe, Jean Castex n’est que le deuxième de ses collaborateurs et le super-directeur de cabinet d’un gouvernement présidentiel. On se souviendra que c’était déjà le cas, mais d’une manière moins prononcée, entre 2005 et 2007 avec la présence à Matignon de Dominique Galouzeau de Villepin sous la présidence de Jacques Chirac.

La concentration présidentielle de l’autorité se concrétise avec la multiplication des conseils au point qu’on pourrait parler d’une nouvelle polysynodie. Les historiens du droit constitutionnel et des institutions françaises se rappellent que sous la Régence pendant la minorité de Louis XV de 1715 à 1723, le Régent Philippe d’Orléans tente à la demande du mémorialiste Saint-Simon de changer la forme absolutiste du gouvernement de la France. À côté du Conseil de régence mentionné dans le testament du « Roi-Soleil », le duc d’Orléans remplace le Contrôle général des Finances et les secrétaires d’État par sept instances spécialisées.

Le Conseil de Guerre, le Conseil des Affaires étrangères, le Conseil des Finances, le Conseil des Affaires du dedans du Royaume, le Conseil de Commerce, le Conseil de Marine, aussi compétent pour les colonies, et le Conseil de Conscience destiné aux questions religieuses forment des ministères collégiaux avec une soixantaine de conseillers dont certains cumulent les charges dans différents conseils. Réticent envers la monarchie ludovicienne, Saint-Simon s’inspire des expériences impériale, espagnole et russe. Cette façon polysynodale d’organiser la puissance publique au quotidien montre assez vite ses limites et ses déficiences si bien que le Régent rétablit les ministères traditionnels dès 1718.

Dans cette perspective historique, Emmanuel Macron est un « néo-saint-simonien » qui privilégie les réunions en petits comités décisionnels. La Constitution de 1958 ne stipule pourtant qu’un seul conseil de cette nature : le Conseil des ministres en général hebdomadaire. Ses séances se déroulent selon un ordre du jour précis réparti en quatre moments. Le A concerne les projets de loi, les décrets et les ordonnances que doit approuver et signer le chef de l’État. Le B porte sur la nomination des fonctionnaires (ambassadeurs, généraux, préfets, recteurs, etc.). Le C correspond aux interventions des ministres appelés « communications » dont la première et la plus longue revient au ministre des Affaires étrangères. Inaugurée en 2007 par Nicolas Sarközy, la partie D consiste à un échange moins codifié entre les participants du Conseil autour d’un sujet d’actualité. À la différence des IIIe et IVe Républiques, les débats sur la politique gouvernementale n’existent pas et aucun vote n’y est possible. Ce n’est pas le cas pour les « conseils de cabinet » présidés par le Premier ministre, surtout effectifs en période de cohabitation. Le Conseil des ministres peut être considéré comme une phase d’approbation institutionnelle.

Or, cette mouture déplaît à DJ Manu. Il préfère la forme du « conseil restreint », en particulier le Conseil de défense. En s’appuyant sur l’article 15 de la Constitution qui évoque « les conseils et les comités supérieurs de la Défense nationale », le décret du 24 décembre 2009 pris par Sarközy crée le Conseil de défense et de sécurité nationale compétent dans les domaines militaires, diplomatiques et sécuritaires. De ce conseil en découlent le Conseil national du renseignement et le Conseil des armements nucléaires. Leur coordination repose sur le secrétaire général de la Défense et de la Sécurité nationale. Ceux qui y participent doivent laisser à l’entrée leurs téléphones, y compris cryptés, et les discussions sont tenues au secret-défense, ce qui est légitime pour une instance régalienne  s’occupant des services secrets, des forces spéciales et des opérations clandestines.

Sur ce modèle martial, Emmanuel Macron lance en mai 2019 le Conseil de défense écologique dont la gestion dépend à la fois du secrétaire général du gouvernement et du commissaire général au Développement durable. Pourquoi un tel organisme bénéficie-t-il de telles dispositions confidentielles ? Le sauvetage du climat dépendrait-il du GIGN ou du Commando Hubert ? La transition écologique aurait-elle une valeur stratégique inconnue du quidam, ce qui justifierait le secret-défense ?

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La pandémie coronavirale de 2020 a enfin vu la formation du Conseil de défense sanitaire avec la participation du ministre de la Santé et du Directeur général de la Santé, soit son vice-ministre. Les choix pris au cours de ces réunions ne sont pas anodins puisqu’ils affectent la vie courante des Français (apartheid vaccinal, confinement, couvre-feu, restrictions diverses et variées). En « conseil de défense », en tant que chef des armées, le président de la République peut imposer sa volonté. Malgré l’obligation de silence, on sait maintenant que Macron a usé de cette prérogative pour contraindre Édouard Philippe, réticent à tout cadeau accordé au vicomte de Villiers, à rouvrir le Puy du Fou en Vendée à l’été 2020.

Pourquoi le secret-défense s’applique-t-il en matière de santé publique ? L’exécutif a-t-il peur d’un noyautage des lieux par le covid-19 ? Le maréchal Coronavirus aurait-il de redoutables taupes ? Envisage-t-on de lancer des unités d’élite contre les variants Delta et Omicron ? Parler de guerre contre un virus relève de la boursoufflure verbale. L’obligation de se taire tranche singulièrement avec l’exigence croissante de transparence pour les particuliers. Se confirme ainsi un scandaleux « deux poids deux mesures »…

Le recours fréquent à ces conseils de défense thématiques (Conseil de défense et de sécurité nationale, Conseil de défense écologique, Conseil de défense sanitaire en attendant le Conseil de défense économique, le Conseil de défense financière et le Conseil de défense sociétale, voire un Conseil de défense identitaire ou un Conseil de défense démographique) permet à Emmanuel Macron d’ordonner des mesures exceptionnelles, souvent liberticides, prévues à l’article 16 tout en court-circuitant la supervision du Conseil constitutionnel et du Parlement.

Comme le remarquait le Lieutenant Sturm dans le n° 42 de « Revue & Corrigés » de décembre 2021, au Conseil de défense sanitaire viennent en outre s’ajouter le fameux Conseil scientifique et le Haut-Conseil de la Santé publique dont bien des membres ont intérêt à ce que continue la pandémie. Dans le même temps, l’Assemblée nationale à majorité macronienne suit aveuglément les injonctions de l’exécutif. Avez-vous dit contrôle parlementaire du gouvernement ?

La profusion des conseils non élus est un symptômes supplémentaires du passage de la démocratie formelle ploutocratique en despotisme bureaucratique progressiste explicite. En russe, on le sait, « conseil » se dit « soviet ». Avec la présidence pandémique du giflé de l’Élysée émergent les institutions soviétiques de la République hexagonale.

GF-T.

vendredi, 14 janvier 2022

Comment la décarbonisation sans stratégie pourrait marquer le destin énergétique de l'UE

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Comment la décarbonisation sans stratégie pourrait marquer le destin énergétique de l'UE

Andrea Muratore

Source: https://it.insideover.com/energia/cosi-la-decarbonizzazione-senza-strategia-puo-segnare-il-destino-energetico-dellue.html

Le risque d'un utopisme excessif dans la planification des futures stratégies énergétiques et environnementales européennes conditionne-t-il l'ordre du jour des pays de l'UE ? La définition d'un plan (Fit for 55) ancré dans un principe de réalité et le tsunami des prix fin 2021 qui menace de submerger toute perspective de reprise sur le Vieux Continent semblent avoir sécurisé la transition énergétique contre l'assaut des utopistes écologistes, mais cela ne signifie pas qu'il faille baisser la garde.

Sur Inside Over, nous avons souligné à plusieurs reprises qu'une autre question à surveiller attentivement sera celle liée aux répercussions géopolitiques de la transition. Pour un continent à forte intensité énergétique et aussi pauvre en sources primaires naturelles que l'Europe, ces répercussions peuvent évoluer dans le sillage du passage de la dépendance aux sources primaires (telles que le gaz naturel et le pétrole), qui voit aujourd'hui le Vieux Continent soumis à la Russie, à la dépendance aux matières premières stratégiques et aux technologies fondamentales pour permettre le saut en termes d'innovation et d'infrastructures qu'imposera l'ère des énergies renouvelables. Dans ce cas, le pays bénéficiant de cette dynamique pourrait être la Chine, premier producteur mondial de technologies de transition.

220px-Massimiliano_Salini_2.JPGPrenez le cas emblématique de l'ère de la transition verte, celui de la voiture électrique. Les changements en termes de chaîne de valeur risquent de rendre l'Europe, où se trouvent certains des constructeurs automobiles les plus avancés au monde et leurs chaînes de sous-traitance (opérant principalement en Allemagne, en France, en Italie, en Espagne et en Suède, avec des chaînes s'étendant à l'Est dans les pays post-communistes), dépendante des fournitures de composants en provenance de la République populaire. "Une stratégie européenne de l'industrie et des transports est nécessaire pour ne pas passer d'une dépendance partielle de l'UE au gaz russe à une dépendance presque totale aux batteries chinoises", a noté l'eurodéputé de Forza Italia Massimiliano Salini (photo) dans un communiqué. "L'interdiction des moteurs à combustion interne à partir de 2035 revient à tout miser sur les voitures électriques, condamnant de fait l'industrie automobile européenne à la dépendance vis-à-vis de la Chine, qui produit 80 % des batteries mondiales", a ajouté M. Salini, reprenant les propos qu'il a tenus lors d'un débat à la Commission Tran sur le projet Fit-for-55 en présence du vice-président de la Commission Frans Timmermans, délégué d'Ursula von der Leyen pour la transition énergétique.

Malgré l'engagement de l'Occident, une tendance similaire est attendue dans les années à venir : un analyste expert en la matière, Daniel Clarke, a déclaré à Forbes qu'en 2026, Pékin gardera une part élevée sur ce chapitre, estimée entre 60 et 65%, "malgré tous les efforts des États-Unis et de l'Union européenne". Salini a souligné dans son discours que "même en soutenant au maximum les projets des nouvelles gigafactories européennes, selon les estimations de la Commission, en 2035, nous arriverions à couvrir seuls seulement 7 % des besoins de l'UE en batteries."

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Et ce ne sont pas seulement les batteries qui sont au centre de la domination chinoise d'un contexte industriel dans lequel Pékin est en mesure d'exploiter les investissements importants et massifs et les avantages d'échelle industrielle liés à ses politiques. Au sujet de la transition industrielle liée à la relance de la décarbonisation des transports, de la consommation, de l'industrie et des services, il faut rappeler que l'hybridation particulière des nouvelles technologies et des nouveaux modes d'approvisionnement énergétique peut créer une synergie unique. Favorisant ceux qui planifient l'avenir depuis des années sur la base de besoins plus importants en matière de progrès numérique et environnemental, ce n'est pas un hasard si le leadership de la Chine en matière de transition énergétique va de pair avec la course de Pékin pour devenir la première puissance technologique mondiale.

Au cours des siècles passés, le charbon a été à l'origine de la révolution industrielle et de l'essor de la puissance impériale britannique, le pétrole a sanctionné l'hégémonie des États-Unis au XXe siècle et, à l'ère des énergies renouvelables, la Chine est un leader du secteur et s'apprête, grâce à ses ramifications géopolitiques sur les marchés de production des cruciales terres rares et des matières premières stratégiques, à consolider son poids à l'échelle internationale. Pour donner un autre exemple concret, rappelons que le marché des panneaux photovoltaïques à bas coût dépend du polysilicium produit au Xinjiang, que six des sept plus grandes entreprises mondiales de panneaux sont chinoises, et que du lithium au cobalt en passant par le nickel, toutes les chaînes de valeur des principales matières premières liées aux technologies de transition sont entre les mains de la République populaire.

Cela a des implications géopolitiques considérables et peut, à long terme, affaiblir la course à la transition européenne et l'efficacité de mesures telles que le Carbon Border Adjustment Mechanism (Cbam), les tarifs verts proposés par l'Union européenne pour frapper les productions polluantes hors du Vieux Continent. Pour Salini, une des solutions pourrait être de redéfinir les paramètres du Vieux Continent en matière de mix énergétique afin d'adapter les sacro-saints objectifs de transition et de protection de l'environnement au réalisme à court et moyen terme. Une nouvelle évolution de ce qui a déjà été fait en incluant le gaz naturel et l'énergie nucléaire, avec les distinctions qui s'imposent, parmi les sources considérées comme utiles pour la transition dans la plus récente taxonomie de l'UE.

Salini propose une nouvelle révision des objectifs liés à l'objectif de 2035 pour la fin de la circulation et de la vente des véhicules à moteur à combustion interne: "Nous demandons l'adoption d'une approche "cycle de vie", qui prend en compte les émissions de CO2 de l'ensemble du cycle de vie du véhicule, la réalisation d'une étude d'impact intermédiaire en 2028 afin de décider du mix énergétique le plus adapté et de revoir le calendrier et les modalités de l'arrêt éventuel des moteurs à combustion interne". Un tournant qui, comme les précédents, permettra d'examiner de plus près les dynamiques de production, d'industrie et de développement. Il ne peut y avoir de durabilité dans un contexte où la transition économique et énergétique affaiblit la sécurité d'un continent entier. Le développement économique ne serait pas non plus possible dans ce cas en abdiquant le rôle principal dans les nouvelles chaînes de valeur au profit de la Chine. La transition ne sera pas, moins que jamais après les derniers développements, un dîner de gala : et l'Europe doit le comprendre.

Échec de la visite aux États-Unis : la ministre des Affaires étrangères des Verts Baerbock mine la nouvelle coalition

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Échec de la visite aux États-Unis: la ministre des Affaires étrangères des Verts Baerbock mine la nouvelle coalition gouvernementale

Ex: https://www.unzensuriert.at/content/140953-gescheiterter-besuch-annalena-baerbock-unterminiert-die-koalition-in-deutschland/?utm_source=Unzensuriert-Infobrief&utm_medium=E-Mail&utm_campaign=Infobrief&pk_campaign=Unzensuriert-Infobrief

Le 5 janvier, Annalena Baerbock a effectué sa première visite à Washington. Lors d'une conférence de presse tenue par la ministre allemande des Affaires étrangères et son collègue américain Antony Blinken, la discussion a d'abord porté sur la confrontation entre l'Occident, d'une part, la Russie et la Chine, d'autre part, ainsi que de la protection de toutes les démocraties dans le monde.

La ministre des Affaires étrangères des Verts sape la souveraineté allemande

Le secrétaire d'État Blinken a joué le rôle de chef de file, tandis que Baerbock a approuvé tout ce que l'Américain disait et le répétait, y compris quant au sort de Nord Stream 2. Blinken a menacé de faire abandonner le projet "si la Russie renouvelle son agression contre l'Ukraine", ce à quoi Baerbock s'est engagée. Le point essentiel est que ce sont les Etats-Unis - et non l'Allemagne ou l'UE - qui décident de la mise en oeuvre de cet important gazoduc. En fait, cela signifie la capitulation de la souveraineté allemande.

La visite de Baerbock à Washington a été déprimante, car elle a démontré la faiblesse de la ministre allemande des Affaires étrangères aux États-Unis. C'est un secret de polichinelle que les entreprises américaines financent des projets "verts" en Europe, y compris les partis politiques.

Des difficultés pour la coalition gouvernementale

La chef du ministère allemand des Affaires étrangères jette du sable dans les rouages de la coopération avec la Russie et avec la Chine, ce qui profite directement aux Etats-Unis. Des industriels allemands comme Roland Busch, le patron de Siemens, et Klaus-Dieter Maubach, membre du conseil d'administration d'Uniper, ont souligné combien cette orientation était dangereuse pour l'économie allemande.

La contradiction entre l'orientation manifestement pro-américaine de la politique étrangère et les intérêts nationaux déchire la coalition au pouvoir. Par exemple, le secrétaire général du SPD, Kevin Kühnert, a récemment fait remarquer que la mise en service de Nord Stream 2 ne devait pas échouer en raison de la politique étrangère et des différends sur les droits de l'homme avec la Russie. Selon Kühnert, il ne faut pas torpiller le projet mené par le groupe énergétique russe Gazprom en réaction aux différends territoriaux entre l'Ukraine et la Russie. Une déclaration qui est en contradiction évidente avec la position défendue par Baerbock lors de sa rencontre avec Blinken.

La SPD et les Verts en désaccord

Les libéraux-démocrates du FDP, favorables à l'économie, se sont également pris le bec avec les Verts au sujet du gaz naturel. Le ministre des Finances Christian Lindner a accueilli favorablement la proposition de la Commission européenne de reconnaître le gaz naturel comme carburant de transition vers la neutralité climatique, alors que les ministres des Verts ont critiqué cette décision en la qualifiant de "greenwashing".

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Alors que le chancelier Olaf Scholz qualifie Nord Stream 2 de projet "d'économie privée", Baerbock a répété dans une interview à la dpa qu'elle considérait Nord Stream 2 comme plus qu'un simple projet d'économie privée :

Les dernières années ont clairement montré le rôle géostratégique que joue Nord Stream 2, notamment au regard des différentes perceptions que l'on a de ce gazoduc en Europe.

En ce qui concerne Nord Stream 2, la SPD est politiquement beaucoup plus proche du parti d'opposition le plus fort, les conservateurs de la CDU/CSU, que des Verts. Alexander Dobrindt, président du groupe parlementaire CSU au Bundestag, s'est engagé à ce que le gazoduc soit mis en service le plus rapidement possible. Il a déclaré à la dpa que "la remise en question permanente de Nord Stream 2 est une politique fondamentalement erronée".

Des désaccords qui pourraient tout de même - en théorie - conduire à une scission de la coalition gouvernementale allemande.

Les Verts, une force antinationale

Les positions des Verts ne sont manifestement pas déterminées par les intérêts nationaux de l'Allemagne. Toutes les autres forces politiques allemandes sont prêtes à adopter une vision pragmatique de la coopération avec la Russie et la Chine, notamment en ce qui concerne les besoins en gaz, sans la satisfaction desquels l'économie allemande ne peut s'en sortir, et la participation aux projets chinois. Seuls les Verts se concentrent sur les questions des droits de l'homme et du climat, sans tenir compte des intérêts nationaux, obligeant ainsi les Allemands à sacrifier leur propre bien-être économique sur l'autel de valeurs humanitaires abstraites et de projets douteux qui devraient conduire à un soi-disant "tournant énergétique".

Baerbock : les Verts allemands ne sont pas loin de l'administration Biden

Dès le début de l'année 2021, lorsque Joe Biden est arrivé au pouvoir, les Verts allemands ont défendu une action commune avec les Etats-Unis pour adopter une position plus ferme vis-à-vis de la Chine.  En tant que candidate verte à la chancellerie, Baerbock n'a pas caché son admiration pour le gouvernement de Biden. Elle a annoncé que "nous, les Verts allemands, ne sommes pas très éloignés politiquement de l'administration américaine actuelle" et que les États-Unis et l'Allemagne devraient conclure d'urgence un "Green Deal translantique".

Alors que les Etats-Unis en profitent : Pour les Allemands, ce sera encore plus cher

Bien sûr, les actions de Baerbock contre Nord Stream 2 n'ont jusqu'à présent pas abouti à un tel "deal", mais seulement à une forte hausse des prix du gaz sur les marchés, dont seuls les spéculateurs ont profité et qui ont autorisé les pétroliers américains à livrer du gaz liquide en Europe en raison de la hausse des prix. Les Américains se sont enrichis, les Allemands sont confrontés à des problèmes de livraison de gaz - et à la perspective de devoir payer encore plus qu'auparavant.

Jusqu'à présent, le mandat de Baerbock en tant que ministre allemande des Affaires étrangères n'a profité qu'aux Etats-Unis. Il existe un consensus au sein du paysage politique allemand concernant l'énergie et l'économie, qui exclut le point de vue des Verts. Environ 60 pour cent des Allemands ont soutenu la mise en service du gazoduc Nord Stream 2. C'est ce qu'a confirmé un sondage Infratest ditmap réalisé pour la chaîne de télévision ARD le 6 janvier.

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jeudi, 13 janvier 2022

La présidence Macron et la catastrophe catholique

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La présidence Macron et la catastrophe catholique

Nicolas Bonnal

Macron-Medef, comme dit Laurent Joffrin, triomphe aux européennes et serait déjà réélu- lui ou quelqu’une de pire que lui. Or la base de l’électorat Macron c’est le catho devenu si bourgeois depuis la disparition du peuple paysan (revoyez le documentaire Farrebique)… J’ai évoqué ces renégats à coups de Balzac, Bernanos, Céline, Bloy. Ces apprentis Mauriac sont increvables car ils ont du pognon et font assez d’enfants et expriment comme ça une identité même s’ils ont tout ingéré de la modernité et de son abjection. Le bourgeois avale tout, même la merde, dit Bloy qui s’y connaissait, dans son exégèse des lieux communs.

Et notre Bloy rajoutait dans ses belluaires :

« Et ce cortège est contemplé par un peuple immense, mais si prodigieusement imbécile qu’on peut lui casser les dents à coups de maillet et l’émasculer avec des tenailles de forgeur de fer, avant qu’il s’aperçoive seulement qu’il a des maîtres, — les épouvantables maîtres qu’il tolère et qu’il s’est choisis. »

Voici ce que dit le site catholique traditionnel, le salon beige, récemment repris par mon efficace ami Guillaume de Thieulloy :

« Un sondage Ifop pour La Croix, dont les résultats sont détaillés dans le numéro de ce jour, nous apprend que 37% des catholiques pratiquants (78% de participation), et même 43% des pratiquants réguliers (84% de participation) ont voté pour la liste LREM. Le RN arrive 3è, derrière LR, sauf pour les non pratiquants où il est premier.

Nous avons donc 43% des catholiques qui votent pour une liste ayant comme substrat idéologique, pêle-mêle : la dissolution des nations dans le gloubiboulga globaliste, la dilution des protections sociales au profit de la grande finance, la transformation des concupiscences de tous ordres de chaque individu en droits inaliénables, une vision autiste des relations internationales où prime l’interprétation progressiste de l’histoire humaine, quitte à pratiquer sans barguigner des opérations meurtrières de “regime change”, l’avènement d’une humanité nouvelle en totale rupture avec la loi naturelle, et donc le corollaire de tout ceci, la négation (pour les athées), et le reniement (pour les chrétiens), du règne de Notre Seigneur Jésus Christ sur les âmes et les sociétés ! »

Certes, mais tout ça motive, comme l’incendie de Notre-Dame relookée. Une semaine plus tard, le salon beige ajoute :

« 37% des catholiques pratiquants et même 43% des pratiquants réguliers “auraient voté” pour la liste LREM. C’est assez terrifiant lorsque l’on sait le projet de société que porte LReM (mariage homo, PMA, GPA, affaire Vincent Lambert…). C’est pour cela que l’on peut parler d’apostasie (voir ici). »

Et d’expliquer :

« Il serait d’ailleurs intéressant de connaître le taux d’adhésion au Credo de ceux que les instituts de sondage désignent comme catholiques pratiquants. Aller à la messe le dimanche est malheureusement devenu aussi un acte social. Parmi eux, nous serions surpris du nombre de catholiques pratiquants ne croyant pas à la Présence réelle ou n’ayant pas de problème avec l’avortement… »

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L’important c’est que Macron rassure le clan des siciliens du pognon. Laurent Joffrin bien inspiré sur cette question (et parfois sur d’autres) écrit : 

« Le peuple ne se met pas en transe quand on lui parle «racines chrétiennes» et famille tradi ; la bourgeoisie pense moins en lisant des livres qu’en tâtant son portefeuille. Macron-Medef qui abolit l’ISF, allège les impôts sur les revenus du capital, libéralise le code du travail, réforme la SNCF au forceps, lui convient somme toute mieux que les Cassandre souverainistes de la décadence occidentale. Au bout du compte, les classes dirigeantes aiment plus les costumes tuyau de poêle du Président que les vestes de chasse Arnys de Fillon. La droite classique, désormais, ce n’est plus Wauquiez tendance Valeurs Actuelles. C’est Macron. »

Puis le salon beige tend la perche à Eric Zemmour, ce juif hérétique plus catholique que ces cathos de base et de bazar (idem pour Alain Finkielkraut d’ailleurs) :

« Et Eric Zemmour ne dit pas le contraire en accusant la “droite bourgeoise et même catholique” qui a voté Macron d’être anti-française et antinationale :

“Il faut non seulement une union des droites. Mais, au-delà de l’union des droites, il faut le Rassemblement national, il faut la droite patriote qui préfère ses convictions et la Patrie à ses intérêts. Et je vous accorde que c’est mal barré quand on voit le vote de la droite bourgeoise et même catholique à ces européennes qui a préféré En Marche à Bellamy (…) Le général De Gaulle disait nous avons combattu les Allemands, nous avons empêché que les communistes aillent au pouvoir, nous avons affronté les Américains mais nous n’avons jamais réussi à faire que la bourgeoisie soit nationale. C’est le vrai problème. Ce n’est pas qu’aujourd’hui. Ce sont des gens qui se sentent plus proches des New-yorkais que des gens qui habitent Limoges (…) C’est surtout le parti de l’ordre et le parti de ses intérêts. C’était le mot de François Mitterrand qui disait la droite n’a pas d’idée, elle n’a que des intérêts. C’est le parti de l’ordre parce qu’ils ont eu peur des gilets jaunes et c’est les intérêts parce que c’est la mondialisation qui favorise cette classe sociale et qui lui permet de s’enrichir et de protéger ses intérêts”

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En janvier dernier, Eric Zemmour écrivait : “Les héritiers de la Manif pour tous doivent choisir leur camp. Rejoindre l’alliance des bourgeoisies, nouveau « parti de l’ordre »,  ou suivre la révolte des classes populaires.” 

On a compris qui ces partisans du pognon ont rejoint.

Tout cela n’étonnera pas mes lecteurs. Ils savent que pour moi ce catholicisme est mort il y a longtemps et qu’il se survit à lui-même à peu près comme l’américanisme. Le problème comme disait Michelet c’est qu’on ne peut tuer ce qui est mort, ou qui survit en hystérésis depuis quatre bons siècles au moins (lisez mon texte sur Jonathan Swift et sa fin du christianisme – qui date de 1708). On ne construit plus les chapelles et cathédrales, on les visite ; on ne compose plus de sonates et d’oratorios, on va au concert ; on prend a break in the rush dans un ex-monastère. Les abbayes sont vides,  les moines partis, vive le patrimoine, quand il ne crame pas (bof dit-on, on le retapera en le débaptisant avec la cagnotte boursière de LVMH)… Le bourgeois écolo-libéral se sent même catho avec le pape en place qui brasse du migrant et des rodomontades branchées !

Et je citerai donc de nouveau mon athée préféré, Feuerbach, si mal exploité par Onfray :

« Pour ce temps-ci, il est vrai, qui préfère l’image à la chose, la copie à l’original, la représentation à la réalité, l’apparence à l’être, cette transformation est une ruine absolue ou du moins une profanation impie, parce qu’elle enlève toute illusion. Sainte est pour lui l’illusion et profane la vérité. On peut même dire qu’à ses yeux la sainteté grandit à mesure que la vérité diminue et que l’illusion augmente ; de sorte que le plus haut degré de l’illusion est pour lui le plus haut degré de la sainteté. »

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Vers 1850 le maître de l’athéisme allemand remarque l’essentiel avant Nietzsche ; que le catho ou le protestant n’est plus un chrétien mais un bourgeois masqué avec un culte identitaire, qui lui est venu avec la trouille de la révolution et des rouges partageurs de son siècle de rebelles :

« Depuis longtemps la religion a disparu et sa place est occupée par son apparence, son masque, c’est-à-dire par l’Eglise, même chez les protestants, pour faire croire au moins à la foule ignorante et incapable de juger que la foi chrétienne existe encore, parce qu’aujourd’hui comme il y a mille ans les temples son encore debout, parce qu’aujourd’hui comme autrefois les signes extérieurs de la croyance sont encore en honneur et en vogue. »

Nota : les temples on les brûle et le catho s’en fout. Ils étaient vingt mômes à prier pour Notre-Dame-chef-d’œuvre-gothique enflammée, excusez du trop !

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Tout cela se maintient catho-droitier-centriste malgré Giscard et la loi Veil, malgré LGBTQ et ses excès, malgré la télévision et notre américanisation/islamisation. Tout cela se maintient car c’est  mort. Et cela était ainsi vu déjà par Michelet :

« Mais n’est-elle pas naturelle, dira-t-on, une chose qui, ébranlée, arrachée, revient toujours ? La féodalité, voyez comme elle tient dans la terre. Elle semble mourir au treizième siècle, pour refleurir au quatorzième. Même au seizième siècle encore, la Ligue nous en refait une ombre, que continuera la noblesse jusqu’à la Révolution. Et le clergé, c’est bien pis. Nul coup n’y sert, nulle attaque ne peut en venir à bout. Frappé par le temps, la critique et le progrès des idées, il repousse toujours en dessous par la force de l’éducation et des habitudes. Ainsi dure le Moyen-âge, d’autant plus difficile à tuer qu’il est mort depuis longtemps. Pour être tué, il faut vivre. »

Ah, l’éducation et les habitudes et la famille nombreuse (symbole de richesse disait un jour mon science-poseur catho droitier préféré) et la tartuferie moliéresque… C’est pourquoi Macron n’a pas de souci à se faire. Macron est le résident d’un pays zombi adoubé par un électorat de chrétiens-zombis (Todd). Le christianisme des paysans git dans les cimetières. Ce peuple paysan tué par notre monde techno-moderne, par notre révolution bourgeoise et les hécatombes républicaines-humanitaires n’avait pas la vitalité démographique du gros – ou efflanqué – bourgeois mondialisé qui émerveilla/affola tous nos génies.

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Et comme on citait Grandet-Balzac :

– Mon père, bénissez-moi.

– Aie bien soin de tout. Tu me rendras compte de ça là-bas, dit-il en prouvant par cette dernière parole que le christianisme doit être la religion des avares.

Comment ce répugnant Volpone a pu prendre la place du chrétien en France et ailleurs ? La réponse par Fukuyama :

«The bourgeois was an entirely deliberate creation of early modern thought, an effort at social engineering that sought to create social peace by changing human nature itself.”

Sources :

Nicolas Bonnal – Chroniques sur la fin de l’histoire ; Guénon, Bernanos et les gilets jaunes (Amazon.fr)

Honoré de Balzac – Eugénie Grandet

Ludwig Feuerbach – L’essence du christianisme (préface de la deuxième édition)

Jules Michelet – la Renaissance

Léon Bloy – Exégèse des lieux communs ; belluaires et porchers.

Francis Fukuyama – The End of History

Georges Rouquier – Farrebique (film, 1946)

 

mercredi, 12 janvier 2022

Le déclin de l'Europe: une réalité exacte et, en même temps, relative

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Le déclin de l'Europe: une réalité exacte et, en même temps, relative

Carlos X. Blanco

La perception que nous avons, dans cette partie du monde, du déclin de notre civilisation est à la fois exacte et relative.

  1. Exact, car nous, immergés dans l'Europe occidentale, voyons nos valeurs les plus chères se désintégrer, l'autorité disparaître, la créativité et la vie de l'esprit s'éclipser. "Rien n'est plus comme avant", se désole le conservateur. Et pour reconstruire ces valeurs et remettre "le bon vieux temps" sur pied, le conservateur ne peut penser qu'à de vieilles recettes, de simples réflexes défensifs, tous inopérants, car la réaction n'a pas de recettes transcendantes à l'époque dans laquelle elle vit, elle n'échappe pas à son temps comme un poisson ne peut pas sauter hors de son bocal. L'ancien monde ne reviendra jamais, et la restauration de la civilisation est toujours une restauration à partir d'une conjoncture donnée, avec des armes anciennes qui ne peuvent en aucun cas être utilisées pour la renverser dans son exactitude.

arton25607-3f8c0.jpgUn bon spenglerien verrait que notre Europe occidentale est un échec, un échec déjà annoncé par deux guerres mondiales qui ont abouti à la fin d'une souveraineté hégémonique, une fin inéluctable après les massacres généralisés et le désenchantement et le discrédit définitifs de l'Europe pour le reste des peuples de la Terre ; un résultat désastreux provoqué par le mode de vie libéral. Dans la partie occupée par les États-Unis, le mode de vie libéral nous a été imposé. Il en a été ainsi après le blocus systématique et le démantèlement des mouvements populaires, des forces révolutionnaires, des partis communistes, etc. Le mode de vie américain devient l'idéal à atteindre et la culture officielle de toutes les nations, non seulement celles qui ont été vaincues (Allemagne, Italie) mais aussi celles qui ont théoriquement triomphé, bien que pratiquement détruites et délégitimées (Grande-Bretagne et France). L'assassinat de Carrero Blanco, le ferme continuateur du régime franquiste, a été définitif pour imposer ce style de vie américain et démolisseur en Espagne.

Une société de consommation et un parlement libéral dûment contrôlé (c'est facile à faire, puisque dès le début le "parlementarisme" a été promu pour se laisser contrôler) par les pouvoirs ploutocratiques, promettaient de faire de l'Europe occidentale un reflet idéal de sa puissance occupante, c'est-à-dire un reflet de l'empire yankee. Il manquait un ingrédient pour que l'image miroir soit parfaite : le mimétisme de son aspect multiethnique et multiculturel. Pour cela, il fallait que la culture et la mentalité européennes soient prêtes à "payer les coûts" de la colonisation des pays autrefois opprimés. La déconsidération des puissances euro-occidentales, vidées de leur sang dans une guerre mondiale "finale" de 1939-1945, a entraîné le mouvement de décolonisation et l'afflux, depuis les pays nouvellement libérés, non plus de Blancs autochtones (rapatriement) mais d'autochtones désormais décolonisés, qui ont exigé de la métropole l'accès à l'emploi, à l'éducation, au logement et à toutes les autres possibilités de vie dans un monde riche. L'Europe deviendrait ainsi une nouvelle Amérique, un continent fait "pour l'émigration et avec l'émigration". Sans doute, ce n'est pas la même chose de "faire une nation" dans un territoire vierge ou peu peuplé à partir de contingents divers et au milieu d'immensités territoriales (comme le Canada, les États-Unis, l'Argentine), que de "remplir" un continent à faible taux de natalité, mais densément peuplé d'autochtones, comme c'est le cas de l'Europe occidentale. L'"américanisation" de l'Europe était une composante nécessaire aux besoins de réalisation du capital transnational yankee, qui exigeait une "réinitialisation" culturelle radicale des peuples occidentaux, afin qu'ils puissent désormais s'ouvrir sans ambiguïté à un nouveau mode de vie ultra-consumériste, l'American way of life, qui implique le renoncement à la reproduction biologique et l'importation de main-d'œuvre bon marché.

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Notre décadence est exacte, dès que nous sommes une collection de pays militairement occupés (il n'y a pas de politique de défense européenne propre) et culturellement colonisés (colonisée est surtout la culture de la gauche européenne, qui a abjuré le marxisme et embrassé le postmodernisme, le déconstructivisme et le "gendérisme" d'origine française mais passé par le shaker des universités yankees).

Il n'est donc pas surprenant que nous, Européens, en particulier ceux qui sont touchés par la mondialisation (travailleurs, indépendants, paysans), ne sachions pas comment nous doter d'une politique propre et d'une orientation pour les relations avec les autres peuples du monde, qu'ils vivent à l'intérieur ou à l'extérieur de nos frontières. Notre système éducatif fait naufrage, effaçant de notre mémoire l'héritage gréco-romain et chrétien, déracinant des principes tels que l'autorité et l'effort, principes essentiels pour que le peuple travailleur puisse relever la tête.

Nous manquons de moralité et de perspectives d'avenir. Nous devenons ultra-classifiés : nous perdons notre statut de classe (le "prolétariat européen" exact n'est plus détectable) et ceux qui se perçoivent comme tels manquent d'outils pour savoir de quel côté ils doivent se battre, contre quoi et contre qui.

  1. C'est une perception relative. Nous percevons notre déclin de manière relative. Le point de vue non-eurocentrique nous permettrait de voir qu'un monde multipolaire est en train d'émerger. Le XXe siècle est le siècle du déclin de l'Occident. Nous verrons peu à peu comment cette civilisation se prostituera au fur et à mesure que la "protection" américaine se retirera, pour les raisons les plus diverses : tentative de concentration américaine dans la zone Pacifique, en coalition avec des acteurs secondaires (Australie, Japon, restes thalassocratiques du Royaume-Uni, etc.), désaccords avec l'UE, une "union" de plus en plus désunie, et contrainte (par pure survie ou par destin historique) à un contact étroit avec la Russie et la Chine, fournisseurs d'énergie et de produits manufacturés. La Russie et la Chine, deux pôles de puissance essentiels à la survie de l'Europe, en tant que partenaires commerciaux et, qui sait, sauveteurs ou empires absorbants, de notre naufrage, et ce malgré les obstacles imposés par les Yankees ?

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Le monde non-eurocentrique se développe. Les pièges "environnementalistes" que l'Empire yankee, à vocation mondialiste et unipolaire, veut tendre aux blocs émergents ne seront d'aucune utilité. L'Empire ne peut plus conditionner le développement de pays qui aspirent également à s'industrialiser et souhaitent atteindre des niveaux de consommation plus élevés. L'époque du "libéralisme pour les autres et du protectionnisme pour les miens" est révolue. Des milliers de Greta Thunberg peuvent maintenant débarquer sur les rivages de la Chine, de l'Inde, de l'Amérique latine, de l'Afrique... et personne, sauf les imbéciles et les "collaborateurs" bien subventionnés de l'Empire, ne pourra embrayer sur ce discours. Qu'il soit clair que personne ne les écoutera. Le contrôle arabo-yankee de l'énergie nécessaire à l'industrialisation nationale en Europe touche à sa fin. Elle peut se terminer même en Europe, où les pays qui ont encore un potentiel industriel (l'Allemagne, par exemple) peuvent "se réveiller du sommeil dogmatique" de l'idéologie Verte-Yankee et reprendre la voie de la Realpolitik.

lundi, 10 janvier 2022

Souverainisme et "civilisation judéo-chrétienne"

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Souverainisme et "civilisation judéo-chrétienne" *

Claudio Mutti

L'élection de Donald Trump a été saluée par les courants et mouvements de droite comme un événement qui, en signant la défaite de la faction "libérale" à Washington, aurait des répercussions dans toute la zone hégémonique des États-Unis, favorisant les forces politiques conservatrices, eurosceptiques et nationalistes, c'est-à-dire, comme on dit aujourd'hui, populistes et souverainistes. Grâce à la volonté de la droite européenne de collaborer avec l'administration américaine (et avec le régime sioniste, allié historique des États-Unis au Proche-Orient), cela s'est immédiatement traduit par l'activisme de l'ancien stratège en chef de la campagne électorale de Trump, qui s'est rendu en Europe pour conseiller, soutenir et organiser les mouvements souverainistes et populistes.

La civilisation "judéo-chrétienne" et le Triangle du Mal

Les éternels libérateurs ont envoyé en mission en Europe nul autre que l'ancien stratège en chef de la campagne électorale de Donald Trump : Steve Bannon.  Ancien banquier de Goldman Sachs, ancien producteur de films hollywoodiens, ancien animateur du magazine informatique "Breitbart", référence de l'"alt right" américaine, à peine débarqué en Europe, Steve Bannon prédit que les peuples européens seront bientôt libérés de la tyrannie de Bruxelles et prononce sa sentence accablante : "L'Union européenne est terminée, les diktats européens et le fascisme de la propagation (spread) aussi".  Bientôt - a-t-il promis - vous aurez une confédération d'États libres et indépendants" (1).

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En Italie, les milieux de droite, y compris la droite radicale, ont accueilli avec enthousiasme l'engagement de Bannon. Un représentant bien connu de cette dernière écrivait dans un "journal souverainiste" : "N'est-il pas peut-être plus rationnel de penser qu'une maison pourrie depuis les fondations, construite avec des matériaux usés et des valeurs inhumaines, il vaut mieux la démolir pour en reconstruire une autre ? Et que, de toute façon, l'interrègne entre la démolition et la reconstruction est plus stimulant et profitable ? Dans cette perspective, cet aspect du projet de Bannon ne devrait-il pas être considéré comme une bénédiction de Dieu plutôt que comme une utilité ?" (2).

Ces questions rhétoriques, destinées à conduire le lecteur vers une réponse affirmative, s'inspiraient des thèses qu'Alexandre Douguine avait commencé à développer au moment de la campagne électorale de Donald Trump.

Selon la prospective géopolitique partagée et présentée précédemment par Douguine, l'Eurasie est obligée de supporter les agressions de la thalassocratie américaine, qu'elle a toujours projetées de par sa nature même (3) (et pas seulement en raison de l'orientation libérale et mondialiste d'une partie de sa classe politique) afin de conquérir le pouvoir mondial. Si l'on fait abstraction de ce point de vue et que l'on adopte un point de vue essentiellement idéologique, pour Douguine, le "principal ennemi" est désormais le mondialisme libéral, ce qui explique pourquoi il accueille avec enthousiasme l'élection du "conservateur" et "isolationniste" Donald Trump à la présidence des États-Unis". Pour moi - a explicitement déclaré Douguine en novembre 2016 - il est évident que la victoire de Trump a marqué l'effondrement du paradigme politique mondial et, simultanément, le début d'un nouveau cycle historique (...) à l'ère de Trump, l'antiaméricanisme est synonyme de mondialisation (...) l'antiaméricanisme dans le contexte politique actuel devient une partie intégrante de la rhétorique de l'élite libérale elle-même, pour qui, l'arrivée au pouvoir de Trump a été un véritable coup dur".  Pour les adversaires de Trump, le 20 janvier était la 'fin de l'histoire', alors que pour nous, il représente un pas vers de nouvelles opportunités et options" (4). D'où la "stratégie de l'attention" inaugurée par Douguine à l'égard de Steve Bannon : les deux "se reniflent, se cherchent, se parlent, se voient peut-être" (5).

Le projet de Bannon découle d'une approche géophilosophique essentiellement inspirée de la théorie du "choc des civilisations" de Samuel Huntington (6). Comme dans la vision de Huntington, dans celle de Bannon, les États-Unis d'Amérique jouent un rôle hégémonique au sein de la civilisation " judéo-chrétienne ", qui correspond au bloc constitué par l'Amérique du Nord et l'Europe. Quant à la Russie, le rôle que lui réserve le stratège américain est très différent de celui de cœur et de nerf de l'Eurasie que lui a assigné la géographie ; introduisant une variante fondamentale dans le schéma de Huntington, Bannon propose un concept déjà formulé, dans une tonalité anti-islamique par Guillaume Faye (7), qui projetait, en opposition à la vision eurasiste, une "Eurosibérie" pratiquement alliée à l'Amérique "blanche".

L'idée n'est d'ailleurs pas nouvelle; elle avait déjà été avancée en 1986 par un autre Américain, l'écrivain Gore Vidal : "Pour survivre économiquement dans le futur monde sino-japonais, l'Amérique doit nécessairement s'allier à l'Union soviétique. Après tout, la race blanche est une minorité qui a de nombreux ennemis très spécifiques ; et si les deux grandes puissances de l'hémisphère nord ne s'unissent pas, nous finirons par devenir des paysans ou, pire, une simple diversion pour plus d'un milliard d'Asiatiques impitoyables et efficaces" (8).

Bannon plaide, en outre, pour la nécessité de séparer la Russie de ses alliés eurasiens naturels afin de l'ajouter à la zone "judéo-chrétienne", qui est la variante actualisée, revue et corrigée de l'"Occident" ou du "monde libre".  

L'antagoniste de ce bloc hégémonisé par les États-Unis est représenté, dans le schéma bannonien, par un "Axe du mal" qui n'est plus la vieille triade de Bush Jr. (Iran-Irak-Corée du Nord) mais par un triangle dont les sommets sont Pékin, Téhéran et Ankara.  La Chine, l'Iran et la Turquie sont en effet, selon la propre définition de Bannon, le triple "fruit d'anciennes civilisations guerrières, toutes étrangères à la culture judéo-chrétienne" (9).

Bannon réintroduit ainsi, en précisant en termes d'une alliance redoutée entre la Chine, la Turquie et l'Iran, le spectre déjà évoqué par Huntington, selon lequel l'établissement de l'hégémonie américaine sur l'Asie et son imposition du modèle occidental trouverait son principal obstacle dans un "axe islamo-confucéen".  "Le problème sous-jacent pour l'Occident n'est pas le fondamentalisme islamique. C'est l'Islam" (10), avait écrit Huntington, soulignant qu'à côté de l'Islam, il existe un autre "problème" majeur : la Chine.  En effet, il voit dans la civilisation confucéenne un système de valeurs et d'institutions irréductibles à la culture occidentale: "son insistance sur la frugalité, la famille, le travail et la discipline (...) le rejet commun de l'individualisme et la prévalence d'un autoritarisme "doux" ou de formes très limitées de démocratie" (11). Il est donc clair que "l'héritage confucéen de la Chine, avec son insistance sur l'autorité, l'ordre, la hiérarchie et la suprématie du collectif sur l'individuel, fait obstacle à la démocratisation" (12).

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L'internationale populiste-souveraine

Tirant les conséquences de ce tableau, Bannon invoque une "guerre globale" (13) contre les menaces que représentent la Chine et ce qu'il appelle, en ses propres termes, le "fascisme islamique". Considérant que mener une "guerre globale" nécessite un déploiement international, Bannon envisage l'ambitieux projet d'une Internationale qui devrait "regrouper tous les populistes sous un même toit : de l'Europe aux États-Unis et à l'Amérique du Sud, en passant par Israël, l'Inde, le Pakistan et le Japon" (14).

Il y a des mouvements populistes partout : au Brésil avec Bolsonaro, au Pakistan, en Inde, en Europe", a déclaré M. Bannon dans une interview. Je vais partout dans le monde pour faire des discours. Si je le voulais, je pourrais rester hors des États-Unis pendant une année entière et ne rien faire d'autre (...) Le mouvement populiste est partout dans le monde. Les gens cherchent de l'aide. Ils sont à la recherche d'un guide. Ils viennent me voir et me disent : "Dites-moi que nous ne sommes pas seuls" (15).

En ce qui concerne l'Europe, l'Internationale bannonienne s'appelle Le Mouvement (The Movement) et a initialement installé son siège opérationnel à Bruxelles, où le statut officiel de l'organisation a été formalisé le 9 janvier 2017, par l'avocat Mischaël Modrikamen, ancien président de la synagogue libérale de Bruxelles, président de la Fondation Weizmann en Belgique et fondateur du Parti populaire (dont Joël Rubinfeld était vice-président, président de la Ligue belge contre l'antisémitisme, vice-président du Congrès juif européen en 2009 et 2010 et coprésident du Parlement juif européen).

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L'initiative de fonder The Movement a été prise en décembre 2016 à Jérusalem lors du Jerusalem Leaders Summit, sous l'impulsion de Jasmine Dehaene, épouse de Mischaël Modrikamen et membre du conseil d'administration de The Movement.  Le Mouvement déclare ainsi dans ses statuts qu'il souhaite soutenir "la défense d'Israël en tant qu'État souverain sur son territoire historique" (17).

Premier succès revendiqué par Bannon, grâce à son activité en Europe : la formation du gouvernement "jaune-vert" dirigé par le professeur Giuseppe Conte. J'ai simplement exhorté Salvini et son peuple", a déclaré M. Bannon, "à essayer de former ce gouvernement". Ce qui est décisif, c'est que les Italiens l'ont fait. J'ai simplement donné des conseils qui ont été écoutés. Vous avez frappé un coup au cœur de la bête de l'Europe, des capitales étrangères, des médias d'opposition étrangers" (18).

De son côté, Matteo Salvini, une fois devenu vice-président et ministre de l'Intérieur, a annoncé, le premier parmi les représentants des gouvernements européens, son adhésion au Mouvement.  "La nouvelle a été accompagnée d'un tweet triomphant de Mischaël Modrikamen, l'un des fondateurs du Mouvement: " Il est l'un des nôtres, annonce l'homme politique belge" (19).

Le soutien de la Ligue au Mouvement a été immédiatement suivi par celui de Giorgia Meloni, au nom des "Fratelli d'Italia" (20).

Bannon et Modrikamen ont entrepris de créer un "supergroupe" qui, en rassemblant toutes les forces politiques souverainistes et populistes actives en Europe, pourrait remporter une majorité de sièges au Parlement européen.

Souverainistes et sionistes

Les élections pour le renouvellement de l'assemblée parlementaire de l'Union européenne, a déclaré Bannon dans une interview de novembre 2018 à RTL France, seraient essentiellement une épreuve de force entre l'Allemagne et les nations eurosceptiques. En vue des élections européennes, l'agitateur américain a énoncé l'objectif d'installer le siège du Mouvement dans le bastion de l'euroscepticisme, à Budapest, où également son sondeur de confiance, John Mclaughlin, aurait collaboré avec l'équipe de Viktor Orbán (21).

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Selon Bannon, le Premier ministre hongrois serait "l'homme le plus important sur la scène (...) un héros" (22).  En fait, Viktor Orbán est "Trump avant Trump" : c'est ce que Bannon a déclaré lors d'une convention sur le thème : "L'avenir de l'Europe", qui s'est tenue à Budapest les 23 et 24 mai 2018, dans le cadre des événements culturels promus par la présidence hongroise du groupe de Visegrád et présidée par Maria Schmidt, conseillère du Premier ministre hongrois.  Outre Bannon, la convention a vu la participation de plusieurs personnalités aux tendances populistes et souverainistes : l'ancien président de la République tchèque, Václav Klaus, le sociologue canadien d'origine hongroise Frank Füredi, le journaliste anglais Douglas Murray, l'historien belge David Engels et le philosophe italien Diego Fusaro (23).  Le choix de Budapest pour accueillir Le Mouvement avant les élections européennes n'est pas seulement dû à la position radicalement eurosceptique du gouvernement hongrois, mais aussi à un autre fait fondamental : le 19 juillet 2018, Viktor Orbán a été chaleureusement reçu par Benjamin Netanyahu, qui l'a qualifié de " véritable ami d'Israël ", l'a félicité pour sa lutte contre " l'antisémitisme " et l'a remercié pour la position pro-israélienne de son pays (24).  Enfin, l'alliance avec Netanyahu a permis à Orbán d'expulser de Budapest l'Université d'Europe centrale (l'université fondée par le "philanthrope" Soros), qui a toutefois immédiatement trouvé un nouveau foyer à Vienne, capitale d'un autre pays gouverné par les souverainistes (25).  Orbán, pour sa part, a rendu les faveurs de Netanyahu en faisant intégrer le régime sioniste au groupe de Visegrád en tant que "pays associé" (26). La capitale hongroise était présentée comme le lieu idéal pour une entente entre le premier ministre souverain, le chef du régime sioniste et l'agitateur américain.

Il existe un autre ministre souverainiste qui a manifesté de la manière la plus flagrante sa totale disponibilité à l'égard du régime sioniste: Matteo Salvini. Mais aussi les autres mouvements souverainistes, du Rassemblement national à Alternative für Deutschland en passant par l'Ukip britannique, maintiennent la nécessité d'une relation privilégiée avec l'entité sioniste, avant-poste de la "civilisation judéo-chrétienne" selon Bannon. Netanyahou, pour sa part, a identifié les souverainistes comme des alliés du régime sioniste dans le jeu en cours avec l'Union européenne, qui a non seulement cherché à maintenir en vie l'accord sur le nucléaire iranien, malgré les pressions et les représailles de Washington, mais aussi son opposition à la relocalisation des ambassades à Jérusalem.  En juin 2018, le chef sioniste a refusé de rencontrer la haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères, Federica Mogherini, qui a déclaré : "Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a dit qu'il s'attendait à ce que d'autres pays déplacent leurs ambassades"." Il peut garder ses attentes pour les autres, car les pays de l'UE ne le feront pas" (27).

imovoffages.jpgAccomplissant une démarche suggérée à Trump par Steve Bannon, les États-Unis d'Amérique ont déplacé, le 14 mai 2018, leur ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem, reconnaissant officiellement la ville sainte comme la capitale de l'entité sioniste établie en Palestine.  Alors que l'Union européenne et la grande majorité des États membres, opposés à l'initiative de Washington, ont jugé bon de ne pas accepter l'invitation à assister à l'inauguration de la nouvelle ambassade, trois pays au leadership souverainiste (Hongrie, Autriche, République tchèque) ont au contraire envoyé leurs représentants.

Et l'Italie ? Interrogé par Leone Paserman, un représentant de la communauté juive italienne, sur le transfert de l'ambassade d'Italie de Tel Aviv à Jérusalem, Salvini a répondu: "Vous savez comment je pense : pas à pas.  Il y a un gouvernement et je dois aussi écouter les partenaires" (28).  Aussi à la tête du Mouvement. 

* Une version plus longue de cet article se trouve dans le volume AA. VV : Inganno Bannon, Cinabro Edizioni, 2019 (www.cinabroedizioni.it).  Il peut également être commandé sur le site edizioni@insegnadelveltro.it

Traduction espagnole : Francisco de la Torre

Source : https://www.eurasia-rivista.com/sovranismo-e-civilta-giudeo-cristiana/

NOTES

[1] Bannon: ”Questa Unione europea è finita” [Cette Union européenne est finie], http://www.rainews.it, 3 de junio de 2018.

[2] M. Murelli: Mais les Etats-Unis ont changé et nous aussi nous devons évoluer. En ce qui concerne la question du populisme, d'étranges synergies se sont produites. Jetons un oeil sur Bannon et Douguine, sans préjugés et sans dogmes dépassés, "Il Primato Nazionale”, septiembre 2018, a. II, n. 12, p. 45.  Le directeur de e périodique intervient en marge de l'article, en prenant ses distances avec les thèses exprimées par l'auteur.   [Note du trad.] Murelli est le directeur de la maison d'édition AGA Editrice, la principale maison qui publie les oeuvres de Douguine.

[3] Cfr. A. Dugin, “Terra Verde”: América, en: A. Dugin, Continente Rusia, Edizioni all'insegna del Veltro, Parma 1991, pp. 47-64

[4]  https://www.alaindebenoist.com/2017/03/28

[5] M. Murelli, art. cit. p. 44.

[6] S. P. Huntington: The Clash of Civilization and the Remaking of World Order, Simon & Schuster, Nueva York 1996; trad. esp.: El Choque de Civilizaciones y la Reconfiguración del Orden Mundial. Ediciones Paidós Ibérica, S.A., Barcelona, 1997.

[7] G. Faye, The geopolítics of ethnopolitics: the new concept of Eurosiberia, texte présenté lors du colloque "Le futur du monde blanc', tenue à Moscou du 8 au 10 juin 2006. Pour une critique de l'islamophobie de Guillaume Faye, se référer à: Tahir de la Nive, Les Croisés de l'Oncle Sam - Une réponse européenne a Guillaume Faye et aux islamophobes, Avatar, Paris 2003.

[8] "For America to survive economically in the coming Sino-Japanese world," he wrote, "an alliance with the Soviet unión is a necessity. After all, the white race is a minority race with many well deserved enemies, and if the two great powers of the Northern Hemisphere don’t band together, we are going to end up as farmers-or, worse, mere entertainment-for the more than one billion grimly efficient Asiátics" ("Pour que l'Amérique survive économiquement dans le monde sino-japonais en devenir", écrivait-il, "une alliance avec l'Union Soviétique s'avère nécessaire. Après tout, la race blanche est une race désormais minoritaire, qui a beaucoup d'ennemis, et si les deux grandes puissances de l'hémisphère septentrional ne font pas cause commune, nous allons terminer comme simple paysans ou, pire, comme spectacle amusant pour ce milliard d'Asiatiques terriblement efficaces").  Cf. https://ahtribune.com/us/2696-american-empire-die.html

[9] https://www.lastampa.it/2018/03/11

[10] S. Huntington, El choque de civilizaciones y el nuevo orden mundial, cit., p. 259.

[11] S. P. Huntington, El choque de civilizaciones y el nuevo orden mundial, cit. p. 128.

[12] S. P. Huntington, ibidem, p. 284.

[13] "Anyone seeking to trace the pathogenesis of the Islamophobia that would grip Bannon thirty years hence can follow it back to Tehran and his time in the Middle East. The hostage crisis, he came to believe, was just the first hint of a hostility that could grow into something that would one day threaten the West - something that, he would finally conclude thirty-five years later, urgently necessitated ‘a global war against Islamic against fascism" ("Tous ceux qui cherchent à faire la généalogie ce cette pathologie qu'est l'islamophobie qui s'est emparée de Bannon il y a une trentaine d'années doit remonter à son séjour à Téhéran et au Moyen-Orient. La crise des otages, a-t-il fini par croire, n'était que la première manifestation d'une hostilité qui pouvait croître et devenir quelque chose qui, un jour, menacerait l'Occident - quelque chose qui, finit-il par conclure trente-cinq ans plus tard, appelait d'urgence et par nécessité de mener une guerre globale contre le fascisme islamique") (Joshua Green, Devil’s bargain. Steve Bannon, Donald Trump, and the storming of the Presidency, Scribe Publications, London 2017, p. 58). Le fait que l'islamophobie de Bannon est renforcée par un sentiment anti-iranien n'est certainement pas étranger à la collaboration entamée par Bonnon & Co. avec un homme d'affaires saoudien bien connu, le Prince Al-Walid bin Talal (Cfr. J. Green, op. cit., p. 78).

[14] M. Ventura, L’intervista. Steve Bannon. “Serve un super-gruppo dei populisti in Europa”, “Il Messaggero”, 10 de septiembre de 2018.

[15] https://eu.usatoday.com/story/news/world/2018/12/13

[16]  https://www.medias-presse.info/enquete-sur-the-movement-promu-par-steve-bannon

[17] A. Macdonald, Belgian lawyer launches Trump-inspired anti-EU movement www.reuters.com, July 24, 2018.

[18] L. Romano, Bannon e il governo M5s-Lega “Un colpo per la bestia Europa”, www.ilgiornale.it, 3-06-2018.

[19] https://www.republicaa.it/esteri/2018/09/07

[20] M. Pontrelli, Steve Bannon esulta: dopo Salvini anche Meloni dentro The Movement, l’Internazionale sovranista, https://notizie.tiscali.it

[21] http://www.ansa.it/europa/notizie/rubriche/altrenews/2018/11/19

[22] https://www.ilfoglio.it/esteri/2018/03/29

[23] M. Tacconi, Orbán chiama a raccolta a Budapest l’Europa sovranista e neo-populista, https://eastwest.eu/it

[24] http://www.ansa.it/sito/notizie/mondo/mediooriente/2018/07/19

[25] https://www.ilsole24ore.com/art/mondo/2018-11-19

[26] U. De Giovannangeli, Con la visita di Orbán, Israele è membro onorario di Visegrád, www.limesonline.com

[27] M. Crudelini, Quel legame tra Netanyahu, Bannon e i sovranisti d’Europa, www.occhidellaguerra.it

[28] http://www.ansamed.info/ansamed/it/notizie/rubriche/politica/2018/12/12

dimanche, 09 janvier 2022

La revue de presse de CD - 09 janvier 2022

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La revue de presse de CD

09 janvier 2022

Coup d’État d’un enfant mécontent qu’on lui résiste

et d’un président autocrate

« En démocratie, le pire ennemi, c’est le mensonge et la bêtise. Nous mettons une pression sur les non-vaccinés en limitant pour eux, autant que possible, l’accès aux activités de la vie sociale. D’ailleurs, la quasi-totalité des gens, plus de 90 %, y ont adhéré. C’est une toute petite minorité qui est réfractaire. Celle-là, comment on la réduit ? On la réduit, pardon de le dire, comme ça, en l’emmerdant encore davantage. Moi, je ne suis pas pour emmerder les Français. Je peste toute la journée contre l’administration quand elle les bloque. Eh bien, là, les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc, on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie. Je ne vais pas les mettre en prison, je ne vais pas les vacciner de force. Et donc, il faut leur dire : à partir du 15 janvier, vous ne pourrez plus aller au restau, vous ne pourrez plus prendre un canon, vous ne pourrez plus aller boire un café, vous ne pourrez plus aller au théâtre, vous ne pourrez plus aller au ciné… »

Verbatim d’Emmanuel Macron dans Aujourd’hui en France, 5 janvier 2022

ALLEMAGNE

À quel point l’héritage d’Angela Merkel va-t-il peser sur le gouvernement d’Olaf Scholz ?

Si Olaf Scholz a pu être qualifié de chancelier « rassurant », cela tient aussi au fait qu’il cherche à afficher la même sobriété que Merkel. De plus, sur le fond, les deux grands partis de gauche et de droite ont défendu sensiblement la même politique : réduction des dépenses publiques, amélioration de la compétitivité, soutien à la démographie, ouverture à l’immigration… Merkel a même repris certains thèmes du SPD pour mieux l’affaiblir et pour démobiliser ses électeurs, rompant ainsi avec les tabous de la droite sur plusieurs thèmes : annonce de la sortie du nucléaire en 2011, accueil d’un million de migrants en 2015, introduction d’un salaire minimum imposé par la loi en 2015.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2022/01/02/418209-a-quel-poi...

« CULTURE »

La Kiffance, Pepas, En bande organisée : les tubes du réveillon qui parlent armes, trafics et consommation de drogues…

Les plateformes Deezer et Spotify ont dévoilé lundi dernier les chansons qui ont été les plus écoutées le soir du 31 décembre et dans la nuit du Nouvel an. Les paroles de ces chansons édifieront les lecteurs de Breizh Info par leur profondeur et leur poésie. En 2020, les titres les plus streamés sur la plateforme française Deezer avaient été le superficiel « I Gotta feelind » de the Black Eyed Eeas ou encore « Dance Monkey » et « Bonne année 2020 ». Cette année, les paroles des 3 tubes les plus diffusés sont plus agressifs et violents. En effet, les résidents sur le sol de France ont dansé principalement sur des musiques que la grande presse qualifie « d’urbaine » (comprendre « Qui est de la ville, opposé à rural » et non pas « Qui fait preuve d’urbanité polis, courtois, civil »).

Breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2022/01/06/177413/la-kiffance...

DÉSINFORMATION/CORRUPTION

COP26 : Des journaux britanniques ont accepté de l’argent pour vanter la politique environnementale de l’Arabie saoudite

Les journaux The Independent – le mal nommé - et Evening Standard ont été accusés d’écoblanchiment après avoir accepté de l’Arabie saoudite une somme d’argent dont le montant n’a pas été divulgué afin de publier des dizaines d’articles positifs sur l’environnement dans le pays avant, pendant et après le sommet des Nations Unies sur le changement climatique COP26 à Glasgow.

Les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/cop26-des-journaux-britanniques...

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Assange : Décorticage d’une dépêche de l’AFP – Le Podcast des Mutins

Décorticage d’une dépêche de l’Agence France Presse sur Julian Assange avec Laurent Dauré et Viktor Dedaj, deux des meilleurs connaisseurs en France de l’affaire Assange. Une dépêche du 10 décembre 2021 qui relatait de la décision du tribunal britannique de livrer Julian Assange aux États-Unis (voir aussi le film Hacking Justice). Une dépêche très symptomatique des calomnies et biais qui rythment cette affaire et en dit long sur l’état de la presse, l’AFP étant une des trois plus grosses agence de presse mondiale.

les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/assange-decorticage-d-une-depec...

ÉCONOMIE

Du pass vaccinal au portefeuille numérique obligatoire

À la question « des portefeuilles numériques qui existent-ils ? », la réponse est « Oui » ! Les arguments de ses promoteurs pour en vanter les mérites sont simples : le confort, la facilité. « Bienvenue dans le monde du Digital ID Wallet » peut-on lire sur le site de la société Thales, qui avance naturellement tous les avantages escomptés de sa solution permettant de prouver son identité notamment sur Internet et d’affirmer que « Le confort et la tranquillité d’esprit qu’apporte le Digital ID Wallet aux citoyens est indéniable. »

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2022/01/05/418467-du-pass-va...

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ÉNERGIES

Pourquoi les Terres Rares sont-elles si importantes ? (Spatial, Armes, Déchets, Enjeux..) avec Christopher Coonen

Parole d’expert réalisé avec Terra Bellum. Christopher Coonen, membre du Conseil d’administration de Geopragma, nous livre son analyse sur une ressource qui porte de mieux en mieux son nom.

Geopragma

https://geopragma.fr/parole-dexpert-pourquoi-les-terres-r...

Commodités : bon ménage entre marchés et logistique

Dans un billet précédent, nous avons vu l’ironie qu’il y avait de croire à la substitution d’énergies carbonées par de plus vertueuses à l’aide d’incitations et punitions fiscales et de subventionnements politisés. Ni cette prétendue vertu ni l’efficacité de cette substitution ne se révèlent face à des marchés impitoyables dans leur réalisme tout comme dans leurs anticipations.

Le blog de Michel de Rougemont

https://blog.mr-int.ch/?p=8336&utm_source=mailpoet&am...

ÉTATS-UNIS

Quand les Américains tentaient d’introduire la ségrégation en France

Retour sur deux faits divers survenus au lendemain de la Première Guerre Mondiale et sur leur portée politique. Le décolonialisme qui aujourd’hui agite certains milieux a ceci de fâcheux qu’il ne s’encombre guère du passé. Cela pourrait sembler paradoxal, puisqu’il véhicule l’idée que les mentalités propres à l’époque coloniale persistent dans les institutions et les représentations contemporaines, de manière latente et parfois même ouverte, et dictent au quotidien des attitudes injustes, discriminatoires, fondées sur l’origine culturelle.

Elucid

https://elucid.media/societe/quand-americains-tentaient-i...  

Quand Washington manipulait la présidentielle russe

Alors que la justice américaine traque des manipulations russes dans l’élection de 2016, Washington s’emploie à renverser le président Nicolás Maduro au Venezuela. Intolérable sur le territoire américain, l’ingérence serait-elle justifiée quand les États-Unis sont à la manœuvre ? C’est ce que suggère l’élection russe de 1996. À l’époque, Washington et ses alliés avaient pesé de tout leur poids pour sauver un président malade et discrédité… au nom de la démocratie.

Le Monde diplomatique

https://www.monde-diplomatique.fr/2019/03/RICHARD/59641

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FRANCE

Inéligibilité des candidats politiques : le juge pénal peut-il trancher à la place des électeurs ?

En démocratie, toute personne peut-elle, quelles que soient ses idées ou ses actes, se porter candidate à un mandat électif public ? La question se trouve aujourd’hui sous le feu roulant de l’actualité dans la mesure où certains ont appelé à rendre inéligible un candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2022 – Éric Zemmour pour ne pas le nommer – en raison d’infractions pénales commises dans le passé ou présumée et en attente de jugement.

Contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2021/12/27/417780-ineligibil...

Comment l’arrogance de l’État détruit la France

En cinq ans, Emmanuel Macron aura réussi à anéantir la gauche, à enterrer la droite, à ridiculiser l’Assemblée nationale et à faire disparaître le Sénat. La France n’est plus une République reposant sur des institutions, mais le terrain de jeu d’une administration toute-puissante qui s’amuse avec des petits avatars virtuels qui ont été autrefois des individus et des citoyens.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2022/01/09/418761-l-arroganc...

IRAK

De l’intervention en Irak au procès de Saddam Hussein, tout n’était qu’un mensonge

Il y a 15 ans, l’ex-Président de l’Irak Saddam Hussein était pendu. Retour sur une véritable supercherie qui a changé le cours de l’Histoire.

Sputniknews.com

https://fr.sputniknews.com/20211230/de-lintervention-en-i...  

RÉFLEXION

Le rêve d'immortalité de Bezos et l'inéluctabilité de la mort

La mort est un élément fondamental de l'essence humaine. Mais la peur de la mort et la recherche de moyens d'y échapper ont été des thèmes permanents dans l'histoire de l'humanité. Dans la postmodernité, cependant, ces tentatives se sont mêlées au technocentrisme et au transhumanisme. Le dernier en date est l'investissement du milliardaire Jeff Bezos dans les technologies de prolongation de la vie.

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/12/26/l...

Éditorial : Le terrain ne ment pas ; pas toujours

Y aurait-il d’un côté les géopolitologues de terrain et de l’autre ceux des bibliothèques ? Ceux qui sont au plus près des événements, des acteurs, des lieux face à ceux qui compulsent les livres, les statistiques, les données ? Si on forçait le trait, on pourrait dire une géopolitique de l’aventure et une autre de salon.

Conflits

https://www.revueconflits.com/le-terrain-ne-ment-pas-pas-...

Quand les sons et la musique permettent de contrôler les foules

Certaines découvertes technologiques ont des conséquences profondes (domestication du feu, agriculture, écriture, roue, métallurgie, poudre, imprimerie, …). Aujourd’hui elles se succèdent si rapidement que l’homme semble incapable d’en apprécier les impacts. Revenons sur les conséquences de quelques ruptures technologiques dans le domaine du son.

Polemia

https://www.polemia.com/quand-les-sons-et-la-musique-perm...  

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RUSSIE

Poutine

Sous ce titre qui n’est qu’un nom, presque tout ce que l’on sait de l’actuel président de la Russie. En 1991, l’Union Soviétique se désintègre. Les pays constituant cette union retrouvent leur souveraineté et abandonnent tous un système communiste bureaucratique qui était devenu obsolète et trop fermé sur lui-même. Sous Eltsine, premier président élu de cette nouvelle Russie et adoubé par la presse occidentale, la situation générale du pays se détériore car les richesses nationales sont pillées par quelques oligarques sans scrupules financés par les États-Unis qui voient là l’occasion de détruire complètement leur ennemi de longue date.

Le Saker francophone

https://lesakerfrancophone.fr/ceg7-poutine

Révolution de couleur au Kazakhstan

Le nombre de morts parmi les forces de l’ordre lors des troubles à Almaty aurait atteint 18, dont deux décapités par les « manifestants »

Le Cri des Peuples

https://lecridespeuples.fr/2022/01/06/revolution-de-coule...

SANTÉ/LIBERTÉ

Variants, recombinaisons : les risques de la vaccination de masse, par le Dr Christian Vélot

La campagne « vaccinale » contre le Covid-19 a été lancée en France il y a tout juste un an. Pourtant, 2022 s’annonce sous les mêmes auspices que 2021. Le gouvernement agite les peurs en brandissant l’explosion de cas de contaminations, les médecins de plateaux TV annoncent toujours plus de patients en réanimation. Tous pointent un responsable importé d’Afrique du Sud : le variant Omicron. Le docteur Christian Vélot, généticien moléculaire, nous explique les conséquences de la vaccination sur le virus du SarsCov2. Des mutations aux recombinaisons virales, la vaccination de masse en période épidémique est-elle une solution rationnelle ? Réponse dans cette vidéo.

Breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2021/12/26/176854/variants-re...

"Il faut prendre conscience urgemment des problèmes de ces vaccins" - Jean-Marc Sabatier, partie 3

Que savons-nous de l’immunité ? Comment celle-ci se mobilise-t-elle lors d’une infection ou d’une vaccination ? Qu’est-ce que l’immunité innée non spécifique ? Et l’immunité adaptative ou acquise ? Comment les vaccins ont-ils été élaborés ? Ont-ils encore une efficacité sur les nouveaux variants ? Quelle dangerosité pour le nouveau variant Omicron ?  Que sont les phénomènes ADE (Antibody Dependent Enhancement) et ERD (Enhanced respiratory disease) ? Qu’en est-il des effets secondaires de la protéine Spike vaccinale ? Des injections répétées et multiples peuvent-elles conduire à un dérèglement durable du système immunitaire ? Quel rôle la vitamine D peut-elle avoir sur la prévention de l’infection ? Tels sont les grands thèmes abordés par Jean-Marc Sabatier, directeur de recherche au CNRS et docteur en biologie cellulaire et microbiologie, affilié à l’institut de neuro physiopathologie à l’université d’Aix-Marseille, Plus qu’inquiétant…

francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/opinions-entretiens/jean-marc-s...

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Fauci et la grande escroquerie du sida, en guise d’échauffement à celle du Covid

Le nouveau livre de Robert F. Kennedy, Jr. intitulé « The Real Anthony Fauci : Bill Gates, Big Pharma, and the Global War on Democracy and Public Health » n’est pas le livre d’un politicien en quête d’attention. C’est le livre d’un homme déterminé à mettre sa propre vie en jeu dans la résistance contre l’attaque bio-terroriste en cours contre l’humanité par des gouvernements corrompus par l’industrie pharmaceutique. Il appelle à l’insurrection de masse, et son dernier mot est : « On se retrouvera sur les barricades ».

Le Saker francophone

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UNION EUROPÉENNE

Bannière sous l’Arc de Triomphe : le premier acte de la présidence française de l’Union européenne tourne au fiasco

En politique, rien n’est plus important que les symboles. Voir le tombeau sacré du Soldat inconnu dominé par la bannière de l’Union européenne, en ce début d’année 2022, était un sacrilège. Un sacrilège juridique, politique et historique. La Constitution française, dont le président de la République est normalement le garant, consacre, en effet, dans son article 2, le drapeau tricolore bleu, blanc, rouge comme seul emblème national.

Boulevard Voltaire

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Charles-Henri Gallois : « L’Europe supranationale est un concept ringard, inefficace et dépassé »

La France – et, à travers elle, Emmanuel Macron – a pris la présidence du Conseil de l’UE depuis le 1er janvier. Alors que le drapeau européen vient d’être retiré de l’Arc de Triomphe, nous sommes revenus avec Charles-Henri Gallois, président de Génération Frexit, sur le sondage récent (25 décembre) du JDD qui confirme l’attachement des Français à l’Europe des nations.

Front populaire

https://frontpopulaire.fr/o/Content/co737850/charles-henr... 

L’Union européenne veut saborder le nucléaire en Europe

La Commission européenne a publié le 31 décembre 2021 un document appelé « taxonomie » sur les critères de classement des technologies pouvant donner lieu à financement privilégié par les fonds verts. Le nucléaire y figure ainsi que les centrales électriques à gaz très émettrices de CO2 (plus de 400 gCO2eq/kWh), sous le prétexte de faciliter la transition énergétique parce qu’elles en émettraient moins que les centrales au charbon.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2022/01/04/418322-lunion-eur...

samedi, 08 janvier 2022

Les prix du gaz liquéfié américain s'envolent en Europe 

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Les prix du gaz de schiste américain s'envolent en Europe 

Par Eduardo Vior

Source: https://dossiersul.com.br/precos-do-gas-liquefeito-dos-eua-disparam-na-europa-eduardo-vior/

Après que la ministre allemande des affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré dimanche (12 décembre 2021) dans un reportage sur la chaîne de télévision publique (ZDF) que le gazoduc Nord Stream 2 "ne peut pas encore être homologué", les prix du gaz en Europe ont à nouveau fortement augmenté, ce qui a profité aux importateurs de gaz naturel liquéfié (GNL) des États-Unis.

Le prix du gaz a atteint un nouveau record le lundi 13 décembre. Les contrats pour le 14 décembre ont atteint un niveau record de 118 euros par mégawattheure (MWh) dans l'après-midi. C'est une bonne dizaine de pour cent de plus que le vendredi. Les observateurs du secteur ont cité les déclarations du ministre des affaires étrangères comme raison de cette augmentation.

Interviewée par le journal Heute de la ZDF, elle a souligné que le gazoduc "ne répond pas aux exigences de la législation européenne en matière d'énergie et que, de toute façon, les questions de sécurité ne sont pas résolues".

Dans leur accord de coalition, le Parti social-démocrate (SPD), les Verts et le Parti libéral-démocrate (FDP) ont déterminé que les projets énergétiques sont soumis à la législation européenne, "et cela signifie que dans la situation actuelle, ce gazoduc ne peut pas être approuvé parce qu'il ne répond pas aux exigences de la législation européenne sur l'énergie et que, de toute façon, les questions de sécurité ne sont pas résolues", a déclaré l'élue des Verts. L'argument est que le consortium Nord Stream AG est enregistré en tant que société suisse et non dans un pays de l'UE, mais ce n'est pas nouveau : on le sait depuis que l'État allemand a accepté d'établir la connexion.

Qu'en est-il du principe de continuité juridique et de l'obligation des États de respecter leurs engagements ?

M. Baerbock a ajouté que les États-Unis et l'ancien gouvernement allemand avaient discuté "du fait qu'en cas de nouvelle escalade de la tension en Europe de l'Est, ce pipeline ne pourrait pas être connecté au réseau". Elle faisait référence à la situation tendue à la frontière russo-ukrainienne.

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Le pipeline reliant la Russie à l'Allemagne a été achevé il y a quelques semaines. L'Agence fédérale des réseaux a jusqu'à début janvier pour se prononcer sur la licence d'exploitation du gazoduc, par lequel jusqu'à 55 milliards de mètres cubes de gaz naturel seront fournis annuellement de la Russie à l'Allemagne.

L'actuelle ministre s'était déjà prononcée contre Nord Stream 2 pendant la campagne électorale précédant les élections pour le Bundestag. Cependant, le nouveau chancelier Olaf Scholz n'a pas encore pris de position claire sur la question.

Le scénario le plus probable est que la confirmation réglementaire finale pourrait être prolongée jusqu'à la fin du troisième trimestre, voire du quatrième trimestre de 2022, mais si le conflit entre la Russie et l'OTAN au sujet de l'Ukraine s'intensifie, la pression exercée par les États-Unis et les États d'Europe de l'Est sur le gouvernement allemand pour geler le projet augmentera probablement.

Pour les Verts et Annalena Baerbock, ce serait un grand succès de politique étrangère. La décision du gouvernement reste toutefois indécise, car il existe encore quelques partisans de premier plan du gazoduc au sein de la SPD, comme la ministre-présidente de la région de Mecklembourg-Poméranie occidentale, Manuela Schwesig (photo).

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On peut se demander quelles sont les alternatives au gaz russe. Malgré l'expansion des énergies renouvelables, l'Allemagne et les autres pays de l'UE resteront dépendants des importations de gaz et de pétrole dans un avenir prévisible, d'autant plus que, selon l'accord fondateur du nouveau gouvernement de coalition, la République fédérale entend avancer l'abandon progressif de la production d'électricité à partir du charbon ainsi que la fin de l'énergie nucléaire. "Idéalement, cet objectif devrait être atteint d'ici 2030", indique l'accord.

Si l'autorisation est retardée et que l'hiver est d'un froid glacial, les importations de gaz liquéfié en provenance des États-Unis, qui est principalement produit à l'aide de la méthode de fracturation hydraulique, nuisible à l'environnement, augmenteront.

En sa qualité de ministre de l'économie de la grande coalition, l'actuel chancelier Olaf Scholz a offert, à l'automne dernier, son soutien aux États-Unis pour l'importation de gaz naturel américain via la mer du Nord, parallèlement à la construction de Nord Stream 2.

L'opposition des écologistes et de l'ensemble de la presse atlantiste au gazoduc profite non seulement aux importations de gaz américain et renforce le bloc anti-russe en Europe, mais contribue également à justifier les opérations militaires de l'UE en Afrique.
Dans une récente étude, Greenpeace accuse l'Italie, l'Espagne et l'Allemagne d'avoir dépensé plus de 4 milliards d'euros depuis 2018 pour sécuriser militairement les importations de pétrole et de gaz. Selon l'enquête, cinq des huit missions militaires de l'UE ont cet objectif. La mission "Irini" le long des côtes libyennes en est un exemple. Alors qu'elle est censée surveiller le respect de l'embargo sur les armes imposé par les Nations unies à la Libye, elle contrôle et réglemente également les exportations illégales de pétrole volé en provenance du pays d'Afrique du Nord.

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De même, l'opération Atalante dans la Corne de l'Afrique protège les nombreux transports de pétrole et de gaz du Golfe vers l'Europe via la mer Rouge. L'Allemagne a maintenant un ministre des affaires étrangères qui, en tant que membre de l'opposition au Bundestag, avait approuvé la participation de l'Allemagne à "Atalanta".

M. Baerbock était alors en minorité dans son groupe parlementaire, mais on peut s'attendre à ce que les Verts, en tant que partenaires gouvernementaux de la SPD et de la FDP, acceptent à nouveau rapidement les missions militaires que le gouvernement fédéral jugera nécessaires. D'autant plus qu'ils sont commandés par l'UE, dont la trajectoire est décrite par Baerbock comme une "success story".

Dans le contexte européen, l'industrie allemande est aujourd'hui à l'avant-garde de la transition vers l'utilisation intégrale des sources d'énergie renouvelables, mais le financement de cette transition dépend des bonnes relations de l'Allemagne avec la Russie et de son accès continu au marché chinois, son principal partenaire commercial et économique.

En outre, le Bundestag a décidé en 2012 de fermer toutes les centrales nucléaires d'ici 2022 et le contrat de coalition actuel a accepté d'avancer à 2030 la limite de l'utilisation du charbon comme combustible. Parallèlement, à mesure que les sources d'énergie alternatives (vent, eau, hydrogène, etc.) se développent et que l'ensemble de la société s'adapte pour les utiliser, l'industrie augmentera sa consommation de gaz.

Le second gazoduc traversant la mer Baltique a pour fonction de sécuriser l'approvisionnement en gaz pendant la transition. Les partisans de l'alliance atlantique affirment qu'elle créera une dépendance de la stratégie européenne vis-à-vis de la Russie. Ils renforcent cet argument en faisant référence à la crise de l'Ukraine, arguant que si Poutine envahit ce pays voisin, il est impossible d'autoriser un gazoduc qui donnerait à la grande puissance continentale le pouvoir principal sur l'approvisionnement en énergie de l'Europe centrale et occidentale.

L'erreur de cet argument est que la Russie n'a pas l'intention d'envahir l'Ukraine en raison du coût d'une telle opétation, que c'est l'Allemagne qui souffrira le plus si le pipeline déjà terminé n'est pas mis en service (outre les amendes qu'elle devra payer) et que les États-Unis seront les seuls bénéficiaires de toute l'affaire. La République fédérale pourrait payer très cher l'environnementalisme atlantiste de son ministre des affaires étrangères et de l'UE.

***

Eduardo Vior est un politologue argentin.

Originellement dans telam.com.ar

mercredi, 05 janvier 2022

Ukraine, un deuxième Sarajevo?

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Ukraine, un deuxième Sarajevo?

Un tournant dans la grande stratégie de l'hegemon

par Irnerio Seminatore

Si, du point de vue du Concert européen et de la géopolitique mondiale de l'époque, Sarajevo a représenté un défi pour l’Empire Austro-Hongrois, puissance en déclin, le poussant vers une accélération de la première guerre mondiale, la crise ukrainienne actuelle au Donbass et indirectement en Crimée, marque un moment de remise en cause majeure des équilibres européens et mondiaux, successifs à la dislocation de l’Union Soviétique. Est-elle un test de la volonté russo-américaine de rompre la confiance entre les acteurs engagés de l’Est et de l’Ouest et de se montrer indifférents aux répercussions, incalculables, d’ordre planétaire? Aujourd’hui comme alors, le premier concept a volé en éclat a été celui des alliances et de réassurances qui avait suivi la guerre franco-prussienne et la proclamation de l’Empire Allemand à Versailles. Dans la conjoncture actuelle, une série d’accords et de traités qui ont porté règlement en Europe centrale et orientale des futures relations d’amitié et de coopération entre l’Est et l’Ouest, après la dislocation de l’Union Soviétique, sont restés lettre morte.

Or, ce qui est en cause, pour l’exercice de l’indépendance et de la souveraineté de l’Ukraine, ex Etat-membre de l’URSS depuis le Traité de Brest-Litovsk de juillet 1918, historiquement faible, divisée et soumise à des pressions déstabilisatrices diverses, est sa sécurité et son unité territoriale et politique est sa capacité de résister aux jeux d’influence des deux camps. Le prix à payer pour ne se soumettre à l’ordre imposé est une épreuve décisive – la guerre civile ou le conflit ouvert, a impliqué une sous-estimation de l’histoire et des intérêts vitaux d’un Etat-frère – la Russie. Cette sous-estimation, sous pression occidentale, constitue un mauvais calcul, car tout un système de relations politiques et géostratégiques s’est mis en mouvement à l’échelle européenne et euro-atlantique, accélérant les réactions d’autodéfense de chaque camp et motivant les appétits et les ambitions politiques et territoriales des Grands et des puissances moyennes - Chine, Turquie, Israël, Iran.

Ainsi l’analyse conjoncturelle doit tenir compte de la confrontation engagée par cette tension à tous les niveaux et théâtres de conflits, réels ou virtuels, et de la difficulté, aujourd’hui, de déclencher et de maitriser un conflit régional limité. Or, si l’enjeu de la crise ukrainienne, vue de la Russie, repose principalement sur l’exigence de contrer l'adhésion de l’Ukraine à l’Otan et le péril direct et rapproché de cette dernière, la remise en cause, par personne interposée, du status-quo sécuritaire de la part de l'Hégémon, se convertit en une opportunité pour la Russie, qui ne peut lui accorder le contrôle de l’espace maritime de la Mer Noire. En revanche, elle peut réaliser une jonction stratégique majeure entre la mer Baltique (Lituanie, Lettonie, Estonie, Pologne) et la Grande Méditerranée (Méditerranée depuis Gibraltar, plus la Mer Noire jusqu’à la mer Caspienne). 

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Cette jonction, appuyée sur le pivot de la Crimée, réaliserait, simultanément une immense tenaille géopolitique, vers le Sud, car elle permettrait le contrôle du Levant et des pays du Golfe (Arabie Saoudite, Irak et Emirats Arabes Unis), via la Syrie et le port de Tartous, à mi-chemin entre le Bosphore et le Canal de Suez. Serait concernée aussi par ce jeu la Mer Rouge, ancienne voie impériale du Royaume-Uni vers l’Inde et l’Océan Indien. Une vaste zone de conflit, périphérique à l’époque de la guerre froide, deviendrait centrale dans la perspective d’un conflit mondial, car située entre les Balkans, l’Est européen, l’Asie Mineure, le Caucase et l’Asie centrale. Il s’agit d’une zone, qui est partie intégrante de la Grande Méditerranée, verrouillée par la Turquie au Bosphore et donnant l’accès a plusieurs foyers de conflits et de guerres gelées. Après l’écroulement de l’Union soviétique, l’Union Européenne et l’Otan, ont voulu inclure les pays de l’est européen, malgré l’hostilité de la Russie, dans un schème d’élargissement ayant pour but la stabilité politique et la diversification des approvisionnements énergétiques.

Suivant une conception qui remplaça la compétition politique par un compétition économique, encadrée par des règles et par le droit, l’Union Européenne ne fit que remettre à plus tard l’opposition entre libre détermination de la souveraineté et soumission à la règle de prudence de la Realpolitik, en matière d’adhésion à l’Otan de la part de l’Ukraine et de la Géorgie. La poudrière allait se remplir encore davantage de matériel explosif par la montée des tensions, après le coup d’Etat de Maidan et la réintégration de la Crimée dans la Russie. Ce retour interdit à la flotte atlantique de s’installer à Sébastopol et de menacer au cœur Moscou.

L’importance de la Mer Noire, qui n’avait pas échappé dans le passé à Winston Churchill, dans le fiasco militaire de Gallipoli, n’a pas satisfait les appétits d’Erdogan, qui a proposé un partenariat turco-russe sur cet espace maritime, par opposition au projet d’une flotte de l’Otan.

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La contre manœuvre occidentale vis-à-vis de la géopolitique audacieuse de la Russie en Ukraine a été de prendre des mesures de réassurance au Sommet de l’Otan de Newport en 2014, puis au Sommet de Varsovie de 2016, prévoyant l’installation d’états-majors et la rotation des troupes dans le pourtour de la Baltique. Ces mesures pourraient-elles repousser une invasion de la part de la Russie, antagoniste multipolaire du bloc atlantique ? Par ailleurs, sur le front Asie- Pacifique il semble impensable que d’autres foyers de crise, Taiwan ou les deux Corées ou encore la zone de l’Indo-Pacifique, restent intangibles au tsunami du système dans son versant occidental, car les alliances de l’ANZUS (Australie, Nouvelle Zélande, Etats-Unis - 1951), et de l’AUKUS (Australie, Grande-Bretagne, Etats-Unis - 2021) ont été conçues de manière délibérée pour contenir la puissance chinoise. Du coup un grand tournant se dessine dans la stratégie de l’Hégémon, dont, aujourd’hui, on ne peut que spéculer sur les ambitions et sur les issues

L’espérance de gains politico-stratégiques de la part de l’Hégémon, comptant sur un affaiblissement progressif de la Russie et de l’Union européenne et en vue d’un affrontement de grande intensité et de portée systémique contre la Chine, donnerait les mains libres à Israël et à l’Arabie Saoudite pour frapper l’Iran, susceptible de se joindre à la Russie et à la Syrie, via le Liban.

La signification géostratégique de cette frappe consisterait à briser l’axe Moscou-Bagdad- Téhéran, coupant en deux l’Asie centrale et la rendant a nouveaux accessible à l’influence et aux forces occidentales. Parallèlement, la jonction des forces chinoises et russes, déjà présentes en Libye, Ethiopie et Afrique subsaharienne compléteraient une manœuvre d’enveloppement globale, pour se partager les ressources du continent, qui serait ainsi soustrait à l’Europe

Les enjeux stratégiques du XXème siècle dans une ère de non -paix

Pour intimider ou contraindre l’Ukraine, la Russie doit composer avec le Chine sur l’arrière asiatique et avec les Etats-Unis sur le front Occidental.

Après le basculement de l’Amérique vers l’Indopacifique, visant a reconstruire son Leadership dans le monde, ce changement stratégique ne pourra se faire sans le consensus et l’aide de ses alliés européens et asiatiques

Dans la Global Posture Review commandée par J. Biden a son Secrétaire d’Etat, en février 2021, la diplomatie américaine devenait une option par rapport aux conflits rampants dans le monde et perdait la souplesse propre à la complémentarité de sa relation avec la défense.

Il en résultait une obligation d’aligner les forces américaines avec la politique étrangère du pays, en respectant ses priorités dans un contexte international marqué par le retrait progressif du Moyen Orient et par la menace russe. L’échec du conflit afghan, le recadrage de la stratégie de sécurité nationale, justifient-ils la Russie à prendre des risques en Europe de l’Est. Ainsi, dans un contexte géostratégique de compétition accrue avec le Russie et la Chine, la ligne directrice de la Global Posture Review comporte une approche opposée aux précédentes.

Puisque toute forme de pivot vers l’Asie représente un éloignement de l’Europe, qui demeure une porte d’entrée vers les régions cruciales du Proche et Moyen Orient, de l’Asie centrale et de l’Eurasie, comment l’Otan et la présence des troupes américaines peuvent-elles assurer la poursuite du bras de fer avec la Russie.

En particulier la Grande Méditerranée et l’Europe du Sud, demeurent une zone stratégique vitale dans la compétition triangulaire avec la Russie et La Chine. De nombreuses inquiétudes naissent de la fragilité des pays européens, de l’espace cyber et de la refonte des enjeux stratégiques des Etats-Unis à l’échelle mondiale. Tout en n’excluant pas des formes de déséquilibrage régionales de la puissance globale des Etats-Unis, les ambitions américaines en Asie et en Europe traduisent la continuité d’un état d’esprit de l’Administration de Joe Biden avec celle de D. Trump.

Du point de vue planétaire, les enchainements intercontinentaux rendraient extrêmement couteuse une guerre mondiale et totale pour la puissance extérieure maritime, l'Hégémon, la poussant, dans la spiralisation de la violence à faire recours au tabou de la dissuasion, par l’usage de la coercition nucléaire de théâtre dans le but de vaincre militairement sur le terrain des combats et, dans un deuxième temps, à vouloir vaincre politiquement par l’anéantissement nucléaire des acteurs rivaux. En s’interrogeant sur les choix doctrinaux de la politique étrangère des Etats-Unis, après quatre décennies de guerre froide, pendant lesquelles l’Amérique a pratiqué une politique d’endiguement de l’Union Soviétique, Joseph Nye, politologue de la Harvard University, souligne que, depuis 2017, les Etats-Unis sont revenus à la logique de compétition entre grandes puissances. La reconnaissance de l’ambition de construire leur futur autour de la rivalité avec la Chine, n’exclut nullement l’hypothèse d’une compétition régulée avec celle-ci.

A l’heure actuelle, et à propos d’un enjeu régional aux répercussions mondiales, la crise Ukrainienne se dessine comme un tournant décisif, non seulement pour les acteurs majeurs de la scène régionale, mais pour des raisons, en apparence peu évidentes, du système international et de son alternance hégémonique et civilisationnelle.

 Avec la crise ukrainienne, Sarajevo sera au rendez- vous par deux fois dans le courant d’un siècle, mais de manière autrement plus tragique.

Bucarest, 31 Décembre 2021

 

Guillaume Durocher : "Les Grecs de l'antiquité avaient un sens très fort de l'importance de leur ascendance et de leur identité ethno-civilisationnelle"

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Guillaume Durocher : "Les Grecs de l'antiquité avaient un sens très fort de l'importance de leur ascendance et de leur identité ethno-civilisationnelle"

Propos recueillis par Andrej Sekulovic

Ex: https://tradicijaprotitiraniji.org/2021/12/16/guillaume-durocher-ancient-greeks-had-a-very-strong-sense-of-the-importance-of-their-ancestry-and-ethno-civilizational-identity/

Guillaume Durocher est un auteur, essayiste et traducteur qui s'intéresse, entre autres, à l'histoire et à la politique. Il écrit pour plusieurs sites de médias alternatifs tels que Occidental Observer, The Unz Review, Counter Currents et d'autres. Il a également publié récemment son premier livre, The Ancient Ethnostate : Biopolitical Thought in Classical Greece. Nous avons discuté avec lui de son nouveau livre et des questions sociopolitiques actuelles en Europe et aux États-Unis.

En tant qu'auteur et traducteur, vous avez écrit et traduit pour divers sites Internet de médias alternatifs. Pour commencer, parlez-nous un peu des principaux sujets de votre travail.

J'écris au carrefour de l'histoire et de la politique. Pour cette dernière, cela signifie principalement la politique de la France et de l'Union européenne. En ce qui concerne l'histoire, j'ai beaucoup voyagé, ayant écrit sur l'histoire de France, le fascisme et, plus récemment, les Grecs anciens. Je suis de ceux qui croient que l'histoire est une base nécessaire et excellente pour étoffer la pensée morale et l'action politique. Grâce à l'histoire, nous apprenons de l'expérience humaine dans son ensemble, nous commençons à comprendre notre trajectoire collective et nous apprenons des luttes et des expériences passées qui peuvent nous préparer et nous fortifier dans nos propres efforts.

Quels sont vos auteurs et écrivains préférés ?

Je dois beaucoup à de nombreux auteurs. Lorsqu'un écrivain me frappe, lorsque je sens qu'il a une réelle perspicacité qui fait défaut au discours commun, je le dévore. J'exploite ce filon jusqu'à l'épuisement. Il y en a trop pour les citer tous. Mais pour les contemporains, je dois surtout à Kevin MacDonald et à Dominique Venner, pour les anciens, à Marc Aurèle et à Aristote. J'ajoute que nous devrions tous apprendre attentivement tout ce que nous pouvons du "livre de la vie", notre propre expérience subjective.

Vous avez récemment publié votre premier livre, intitulé The Ancient Ethnostate : Biopolitical Thought in Classical Greece. Pouvez-vous nous donner un bref résumé de ce livre ?

Ce livre est le fruit d'une confrontation : entre mon propre statut d'hérétique à l'ère du libéralisme-égalitarisme et mes lectures des classiques de la Grèce antique, d'Homère à Aristote. J'ai découvert que les Grecs étaient résolument biopolitiques et ne s'en cachaient pas. Ils étaient immensément fiers et conscients de leur identité ethno-civilisationnelle grecque, considéraient l'engendrement et l'éducation des enfants comme un devoir familial et social, et promouvaient des valeurs de vertu martiale et de solidarité afin de triompher dans les conflits avec d'autres groupes.

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En bref, il s'agit d'une analyse de l'hellénisme par les lumières du darwinisme. Il s'agit d'une lecture non forcée. Il ne fait aucun doute que les traditions occidentales ultérieures - romaines, chrétiennes, libérales - ont été beaucoup moins biopolitiques dans ce sens.

Plus généralement, ce livre est une introduction aux valeurs et à la pensée politique de la Grèce antique, ainsi qu'à l'état d'esprit remarquable qui leur a permis de se développer, de survivre et de prospérer dans le monde violent de la Méditerranée antique. Nous avons tous besoin de nous détacher spirituellement des hypothèses libérales modernes, qui jugent les sociétés et les cultures à l'aune du choix individuel et de l'égalité fictive, l'esprit du "tout m'est dû". Rafraîchissez-vous en conversant avec les anciens Grecs : leur esprit était celui de l'excellence, de l'épanouissement et du bien commun bien compris !

De nombreux historiens "grand public" affirment que la "race" est un concept relativement "moderne", inconnu dans la Grèce ou la Rome antiques. Pourriez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet, quelle était l'attitude des Grecs anciens à l'égard de leur identité raciale ou ethnique ?

Les Grecs avaient un sens très fort de l'importance de leur ascendance et de leur identité ethno-civilisationnelle. C'est tout simplement omniprésent, d'Homère à Aristote. Ces identités étaient multicouches et concentriques : un Grec était membre de sa famille patrilinéaire, de sa cité, de sa tribu (dorienne, ionienne...), et enfin un Hellène. L'identité la plus saillante différait selon le contexte, mais dans chaque cas, l'identité était essentiellement définie par le partage du sang et de la culture. En cas de conflit avec des étrangers, tels que les Perses et les Carthaginois, les Grecs étaient convaincus qu'ils devaient s'unir pour défendre leur race et leur civilisation contre les menaces communes.

Les Grecs étaient donc tout à fait conscients des différences raciales et de leur propre identité dans ce sens ?

Les Grecs avaient également des idées raciales précoces. Ils pensaient que la géographie pouvait modifier le caractère d'une race et provoquer l'apparition de traits héréditaires. Par exemple, on pensait que les Éthiopiens étaient noirs à cause de la chaleur du soleil. Les Grecs n'ont pas développé de théories raciales systématiques comme l'ont fait les Européens modernes, mais cela n'est pas surprenant, étant donné que le colonialisme signifiait que les Européens modernes étaient constamment confrontés à des êtres humains radicalement différents. En revanche, dans la Méditerranée antique, les différences raciales et ethniques avaient tendance à être graduelles et moins frappantes.

Pourtant, les Grecs étaient frappés par les différences physiques des Africains noirs qu'ils rencontraient occasionnellement. Les Greco-Romains racontaient parfois des blagues sur les Noirs, dont certaines ont été attribuées à Diogène le Cynique. Il est frappant de constater à quel point les idées raciales remontent loin dans le temps, bien avant le colonialisme européen. Les penseurs arabes et perses médiévaux, par exemple, ont longtemps eu des opinions très similaires à celles des Européens sur les Noirs.

Alors que la société américaine semble de plus en plus polarisée, certains auteurs de droite suggèrent que la dissolution de l'empire américain en différents ethnostates serait la meilleure solution. Êtes-vous d'accord avec ce point de vue et, surtout, pensez-vous que cela pourrait devenir une possibilité réelle à l'avenir ?

Je n'ai aucune prétention à la perspicacité ici. Il semble clair que le gouvernement fédéral américain ne peut pas être récupéré par les forces patriotiques. En tant que telle, la partition semble être l'option la plus souhaitable et, en fait, une option de plus en plus plausible étant donné le degré hystérique de polarisation. Il est certain que pour l'Europe, l'effondrement des États-Unis éliminerait un vecteur majeur du mondialisme libéral sur le Vieux Continent et mettrait une pression énorme sur les hommes d'État européens pour qu'ils améliorent leur jeu sur le plan géopolitique.

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L'Amérique rouge (c'est-à-dire l'Amérique républicaine) et le "Flyover Country", tenu en si grand mépris par les libéraux de la côte, semble affirmer de plus en plus son autonomie. Si une sécession devait se produire, il est crucial que les nouveaux dirigeants soient ethniquement conscients, politiquement vigoureux et conscients des conditions particulières, étranges et fluctuantes, de notre siècle. Les dirigeants américains pourraient consulter les mémoires de Lee Kuan Yew, le défunt premier ministre de Singapour, qui a eu de grandes idées sur la façon de construire et de préserver une nation dans une ère de transformation.

Les migrations de masse sont un gros problème pour l'Europe depuis des décennies. Outre les migrations en cours à travers la Méditerranée, nous assistons également à une nouvelle "crise migratoire" aux frontières polonaises, provoquée par le président biélorusse Loukachenko, que les Polonais accusent de "guerre hybride". Quelle est votre opinion sur cette crise actuelle aux frontières entre la Pologne et la Biélorussie ?

L'UE s'est offusquée des élections frauduleuses en Biélorussie et a, je crois, imposé des sanctions, notamment à la demande de la Pologne et de la Lituanie. Le gouvernement biélorusse a riposté en inondant la région de migrants du Moyen-Orient. Il s'agit d'un énième exemple d'instabilité causée par une politique étrangère wilsonienne qui ne peut tolérer des formes alternatives de gouvernement. Nous devrions oublier les obsessions démo-libérales - dont les conséquences sont souvent très néfastes - et œuvrer pour la stabilité et la coopération entre tous les Européens.

Au sein de l'Union européenne, il existe un conflit permanent entre Bruxelles et le V4 et certains autres pays d'Europe centrale. La Hongrie en particulier, et récemment aussi la Slovénie, sont critiquées par Bruxelles et la presse internationale. La plupart du temps, ils prétendent qu'il y a un manque de liberté des médias dans ces pays. Comment voyez-vous ces attaques ou accusations, et ce fossé qui se creuse entre l'Europe de l'Est et du Milieu d'un côté, et l'Europe de l'Ouest de l'autre ?

Il y a clairement un énorme fossé culturel entre l'Europe occidentale et l'Europe centrale et orientale aujourd'hui. Cela tient essentiellement au fait que les Occidentaux se sont radicalisés, adoptant des interprétations extrêmes des droits de l'homme qui nient le sexe biologique, l'hétéronormativité et les fondements ethniques de l'État-nation. Beaucoup nient la légitimité des frontières légales en général. Les gouvernements doivent être jugés en fonction de la mesure dans laquelle ils servent les intérêts de leur peuple. Dans cette mesure, il est évident que les régimes d'Europe occidentale ont fait la preuve de leur faillite et ne sont pas en mesure de juger leurs voisins d'Europe centrale et orientale.

Vous avez également beaucoup écrit sur la politique française, alors peut-être pourriez-vous nous dire comment vous percevez la récente annonce d'Éric Zemmour de se porter candidat aux élections présidentielles de l'année prochaine en France ?

C'est un moment passionnant. Le discours d'Éric Zemmour est tout simplement remarquable dans la politique de la France et de l'Occident dans son ensemble. Il est pro-français, accessoirement pro-blanc et, bien que juif lui-même, il est complètement libéré des tabous de la communauté organisée sur la Shoah, le régime de Vichy et le lobbying ethnique lui-même. Son principal axe de campagne est l'opposition explicite au Grand Remplacement. Il y a toutefois des défauts dans la rhétorique de Zemmour. Il continue à promouvoir l'assimilation - impossible et indésirable à ce stade - et fait une distinction intenable entre les musulmans et l'islam. Mais, dans l'ensemble, il s'agit d'un développement extraordinaire.

Pensez-vous que Zemmour puisse gagner ?

Zemmour a une chance de gagner. Nous ne pouvons évidemment pas dire comment il gouvernerait - il n'a aucune expérience dans ce domaine et beaucoup dépendra de la dynamique imprévisible du pouvoir. Nous pouvons être sûrs que la majeure partie des médias et de l'industrie "culturelle" seront constamment en guerre contre lui. Pourtant, nous pouvons légitimement espérer qu'un président Zemmour préférerait prospérer comme Orbán ou Salvini (jusqu'au coup d'État parlementaire contre lui), plutôt que de patauger comme Trump. Bien sûr, il y a les risques d'échec et de déception, mais qui ne tente rien n'a rien ! C'est la vie !

Quand on parle du grand remplacement, généralement le nom de Richard Coudenhove von Kalergi revient....

L'eau est trouble ici pour deux raisons : Premièrement, Kalergi (photo) est un personnage complexe. Et deuxièmement, il était le croque-mitaine du mouvement national-socialiste. Il a dirigé la principale organisation de la "société civile" appelant à l'unité européenne dans l'entre-deux-guerres et a été reconnu comme un ancêtre spirituel de l'UE en étant le premier lauréat du prix Charlemagne décerné par la ville d'Aix-la-Chapelle en 1950.

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De nombreux groupes et sites web identitaires, dont le nôtre, mentionnent le plan Kalergi et sa "vision" d'un nouvel homme métissé dirigé par la nouvelle "aristocratie juive" européenne. Mais vous avez écrit un article très intéressant sur le sujet, dans lequel vous affirmez que, même si Kalergi était "pacifiste" et "cosmopolite", ses idées comportaient des aspects positifs, et que la vérité est un peu plus complexe. Pouvez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet ?

Kalergi prédisait l'émergence d'une humanité métisse cosmopolite et était extrêmement philosémite (il voyait dans les Juifs un peuple supérieur apte à diriger spirituellement l'Europe). En même temps, dans les années 1920, il a écrit contre l'importation de Noirs africains en Europe. Kalergi avait également une sensibilité aristocratique et pas particulièrement démocratique. Il a donc flirté avec l'Italie de Mussolini pendant un certain temps. Il a donné une interview remarquable, à Julius Evola entre tous, en 1933, dans laquelle il appelait à étendre le fascisme à l'Europe "car il exprime un sage mélange du principe aristocratique autoritaire avec ce qui peut être sain dans le principe démocratique." Nous voyons donc que l'histoire est compliquée !

Mon impression est que Kalergi était opportuniste, ou peut-être ouvert d'esprit. Je ne pense pas qu'il avait un plan très précis pour l'Europe, bien qu'il ait souvent mentionné la Suisse comme modèle. Ces mouvements de la société civile cosmopolites et "paneuropéens" ont tendance à être insipides. Quoi qu'il en soit, bien que Kalergi ait remporté le prix Charlemagne, l'UE a essentiellement suivi sa propre trajectoire - indépendamment de ce que Kalergi préconisait - sous l'impulsion de l'économie et des idéaux libéraux, avec des avancées occasionnelles dues à la politique franco-allemande et à l'éternel plus petit dénominateur commun.

Merci pour cet entretien. Pour finir, dites-nous, en tant que personne qui suit et écrit régulièrement sur les affaires européennes, dans quelle mesure vous connaissez notre pays, la Slovénie, et avez-vous un dernier message pour les lecteurs slovènes et nos militants ?

Je ne suis jamais allé en Slovénie mais je connais quelques Slovènes et je suis frappé de voir à quel point ils ressemblent à leurs voisins autrichiens plutôt qu'aux peuples des Balkans. J'ai goûté de nombreux bons vins slovènes. J'exhorte les patriotes slovènes à ne pas se laisser intimider par la richesse, le prestige et l'empiètement culturel des libéraux occidentaux : restez fidèles à vos instincts et à votre pays ! Aucune folie n'est éternelle.

Dr Tomislav Sunić : "Multiculturalisme et démocratie ne vont pas ensemble".

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Dr Tomislav Sunić: "Multiculturalisme et démocratie ne vont pas ensemble"

Interview réalisée par Andrej Sekulović

Ex: https://demokracija.eu/focus/dr-tomislav-sunic-multiculturalism-and-democracy-do-not-belong-together/

Nous avons parlé avec l'essayiste et ancien diplomate croate, le professeur Tomislav Sunić, du conservatisme, des tabous sur les questions de race et de racisme, des racines communes du libéralisme et du communisme, et d'autres sujets intéressants.

DEMOKRACIJA : M. Sunić, la traduction slovène de votre livre Post-mortem Report, qui constitue une recherche culturelle sur l'ère postmoderne, a été récemment publiée par Nova obzorja. Que pouvez-vous nous dire sur le livre lui-même ?

Sunić : Tout d'abord, je voudrais remercier M. Primož Kuštrin pour la traduction de mon livre et la maison d'édition Nova obzorja, qui a publié le livre. Le livre lui-même n'a pas d'ensemble thématique, sauf, bien sûr, qu'il s'agit d'un livre d'obédience conservatrice, révolutionnaire et nationale. Il est divisé en cinq parties. Il s'agit d'un recueil de mes essais dans lesquels je me concentre davantage sur les points de vue et les idées d'autres auteurs que sur l'expression de ma propre opinion, auteurs qui ne sont malheureusement pas très connus aujourd'hui dans les cercles universitaires occidentaux ou en Slovénie et en Croatie. La raison en est qu'ils sont souvent classés comme des auteurs pro-fascistes et pro-national-socialistes, alors qu'ils n'appartiennent pas nécessairement à cette catégorie.

DEMOKRACIJA : Le livre est divisé en cinq parties. Quels sont les sujets que vous y abordez ?

Sunić : Dans la première partie, je me concentre sur la religion et les différences entre monothéisme et polythéisme, ainsi que sur la façon dont celle-ci, sous sa forme séculaire, affecte la conscience politique contemporaine. Dans la deuxième partie, je me concentre sur le pessimisme culturel. Le livre comprend un essai détaillé sur Spengler et un essai sur Emil Cioran. Dans la troisième partie, je parle de la race, ainsi que du Troisième Reich. Dans la quatrième partie, je me concentre sur le libéralisme et la démocratie. Ma thèse principale est que le libéralisme et la démocratie ne vont pas toujours de pair, mais que le libéralisme peut être l'opposé de la démocratie. Dans la cinquième et dernière partie, je parle principalement du multiculturalisme. En général, je soutiens que le multiculturalisme et la démocratie ne vont pas de pair. Dans un pays multiculturel, chaque nationalité ou minorité aura sa propre définition de la démocratie. Après tout, nous l'avons constaté en Yougoslavie également.

Photo de Tomislav Sunić, ci-dessus, par Polona Avanzo

DEMOKRACIJA : Pouvez-vous nous expliquer votre déclaration dans le cas de la Yougoslavie ?

Sunić : L'idée d'une Yougoslavie démocratique, de la création d'une société mixte dans laquelle tout le monde serait égal, a pu sembler sympathique. Cependant, lorsque les gens sont confrontés à des crises économiques ou autres, ils cherchent des solutions et la protection de leur tribu. Nous en avons été témoins en Slovénie lorsque de nombreux communistes, dont Kučan, ont adopté l'option nationale. Il en a été de même dans les milieux de Tudjman en Croatie. En tant qu'ancien diplomate, je peux vous dire que les communistes et les Yougoslaves se sont rassemblés autour de lui et sont devenus des Croates convaincus du jour au lendemain. Aujourd'hui, ils peuvent servir d'exemples spécifiques aux militants en faveur du multiculturalisme américain au sein même du processus de balkanisation des Etats-Unis. Bien que les gauchistes s'obstinent à nier ce fait, on ne peut tout simplement pas dissuader les gens de recourir à leur tribu, leur nation ou leur secte en quête de protection et d'identité. Ce phénomène est particulièrement marqué aujourd'hui aux États-Unis, où la société est fortement polarisée, notamment en termes de divisions démographiques, raciales et ethniques. Un Américain d'origine japonaise comprendra que l'origine japonaise passe avant tout.

DEMOKRACIJA : Vous mentionnez la balkanisation des États-Unis, où vous avez vous-même vécu pendant de nombreuses années. Quelle a été votre expérience dans les États-Unis libéraux et multiculturels ?

Sunić : L'une des raisons pour lesquelles je suis retourné en Croatie, que j'ai quitté la Californie en 1993, était que les États-Unis connaissaient déjà une balkanisation et une montée de l'intolérance raciale, qui est encore plus prononcée aujourd'hui qu'hier. Ce faisant, je rejette les affirmations selon lesquelles les racistes sont exclusivement blancs et que toutes les autres races sont tolérantes. Aujourd'hui, il y a environ 55 % d'Américains blancs aux États-Unis et 45 % de la population est d'origine non-européenne. Même si des changements démographiques spectaculaires font des Blancs une minorité ou même s'ils disparaissent progressivement, vous pouvez être sûr qu'il y aura des conflits raciaux majeurs entre les Afro-Américains et les Latinos. Aujourd'hui déjà, il y a surtout des affrontements entre les gangs latino-américains et les gangs noirs, et non entre les Blancs et les Noirs. Les statistiques du FBI que l'on peut trouver en ligne montrent que plus de 50 % des meurtres et des crimes violents se produisent entre Noirs eux-mêmes, et dans le cas des statistiques interraciales, ce sont surtout les Noirs qui en sont les auteurs et les Blancs les victimes. En outre, je tiens à souligner que j'ai eu une expérience très agréable aux États-Unis avec mes étudiants d'origine afro-américaine ou asiatique, mais qu'en revanche, j'ai eu la pire expérience de ma carrière avec des Croates conservateurs et "bornés". Je ne porte donc pas de jugement de valeur, je ne fais qu'énoncer certains faits.

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DEMOKRACIJA : Aujourd'hui, la question de la race, sur laquelle vous écrivez vous-même, est devenue un grand tabou parmi les Européens.

Sunić : Parfois, le mot "race" n'avait pas de signification négative ou péjorative. Jusque dans les années 1970, ce mot était utilisé dans un sens neutre, même dans l'Europe de l'Est communiste. Cependant, le mot "race" doit être distingué du terme "racisme", qui a une connotation négative, car il signifie l'exclusion raciale ou la croyance qu'une autre race est inférieure. Aujourd'hui, cependant, le mot "race" est dans certains endroits même aboli par la constitution. Ainsi, il y a quelques années, une décision a été prise en France d'abolir purement et simplement ce mot. De même, les gauchistes et les libéraux soutiennent que la race n'est qu'une "construction" et que nous sommes tous pareils. En agissant ainsi, nous revenons en fait aux idéologies du libéralisme et du communisme. Indépendamment de leurs différences, il convient de noter que les libéraux et les communistes partent tous deux de la conviction que l'homme est une "tabula rasa", que nous sommes tous une feuille de papier vierge sur laquelle nous pouvons écrire ce que nous voulons. Cette croyance est observée chez Locke et surtout chez Rousseau, qui a dit que l'homme est complètement libre quand il naît, et que nous pouvons en faire un génie et un nouvel Einstein ou un travailleur ordinaire. Or, ce n'est pas vrai. La recherche scientifique de ces cent dernières années, de Darwin à la sociobiologie et à la génétique modernes, confirme le fait parfaitement sensé que chaque être humain hérite de certains traits. Cependant, lorsque les sociobiologistes en parlent aujourd'hui, ils doivent utiliser des termes vagues tels que génotype ou haplotype afin de ne pas être qualifiés de racistes.

DEMOKRACIJA : Veuillez nous en dire plus sur les résultats concernant les différences raciales.

Sunić : Richard Lynn a écrit sur les différences de QI entre les nations. Il a inclus les Croates et les Slovènes dans le groupe des nations d'Europe centrale, mais d'un autre côté, selon ses recherches, les Éthiopiens et les Africains ont un QI bien inférieur à celui des Européens. De telles affirmations ne sont en aucun cas racistes, car il s'agit de simples constatations sur les caractéristiques de certaines personnes. Prenez, par exemple, les lauréats du prix Nobel, qui sont pratiquement tous des Européens ou des Blancs, quelle que soit la catégorie dont on parle. Je ne porte donc pas de jugement de valeur et je ne prétends pas non plus que les Européens sont meilleurs que les Noirs, mais seulement que nous devons être conscients des différences qui existent entre nous et qu'au lieu d'être contraints par le marxisme et le consumérisme mondial, les gens devraient être autorisés à avoir leur propre identité façonnée par leurs vertus spécifiques et le climat dans lequel ils vivent. L'imposition même du monde global est le plus grand mal pour toutes les nations.

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DEMOKRACIJA : Vous avez mentionné les différences entre la question de la race et le racisme, mais il semble qu'aujourd'hui seuls les Européens blancs soient traités de "racistes".

Sunić : Le racisme et l'exclusion raciale doivent certainement être condamnés. Je dois cependant souligner qu'il est erroné et injuste d'attribuer de manière répétée le racisme uniquement aux Blancs et de prétendre que seuls les Blancs sont racistes. Ce n'est pas du tout vrai. J'ai vécu suffisamment longtemps en Afrique et en Asie, ainsi qu'aux États-Unis, pour pouvoir affirmer, sur la base de ma propre expérience et de mes observations, que ce n'est pas vrai. À San Francisco et à Seattle, où vivent de nombreux Américains d'origine chinoise, vous verrez très rarement une belle femme américaine d'origine asiatique marcher dans la rue avec un homme noir. Pour eux, c'est tout simplement inacceptable. Il s'agit simplement d'une certaine exclusion raciale, car ils ne veulent pas se mélanger.

DEMOKRACIJA : Vous écrivez dans votre livre que les Grecs et les Romains de l'Antiquité étaient déjà conscients de leur identité raciale. Comment ont-ils vécu la race ?

Sunić : Les anciens Grecs et Romains ne connaissaient pas Mendel, qui a été le premier à proposer la théorie de l'hérédité, mais ils n'étaient pas stupides. Ainsi, dans l'Antiquité, ils ne connaissaient pas certaines règles de la génétique, mais ils observaient les gens et leur physionomie. L'écrivain romain Juvénal et l'historien Salluste, par exemple, se sont vivement opposés à l'immigration de Chaldéens et d'Asiatiques de l'Est à Rome. Il n'est certainement pas nécessaire de s'occuper de sociobiologie et de connaître l'expression complexe de la génétique, mais il suffit d'observer un groupe de personnes ou d'enfants et leur comportement pour tracer certains liens entre eux et leurs ancêtres. Les anciens Grecs et Romains ne disposaient pas de méthodes scientifiques d'analyse des gènes, des chromosomes et des haplogroupes, mais ils avaient un simple bon sens. Ils savaient bien quel serait le produit en fonction de qui épousait qui.

DEMOKRACIJA : Vous mentionnez plusieurs auteurs "conservateurs" dans le livre. Cependant, le "conservatisme" est un concept assez large, alors peut-être pourriez-vous dire quelque chose sur cet "isme" lui-même.

Sunić : Dans certains pays, nous ne connaissons qu'une seule forme de conservatisme, mais il existe également un type de conservatisme auquel nous n'avons pas suffisamment prêté attention. Il s'agit de celui qui est inspiré par Nietzsche, Cioran, Spengler et d'autres. Ce sont des adversaires acharnés non seulement du libéralisme et du communisme, mais aussi du monothéisme et du judéo-christianisme. Dans le livre, je mentionne de nombreux auteurs conservateurs, notamment de la République de Weimar, qui ont très peu en commun avec ce que nous appelons aujourd'hui le conservatisme à Ljubljana ou à Zagreb. Lorsque nous parlons des différentes formes de conservatisme, j'ajouterais également que les conservateurs sont aujourd'hui considérés comme arriérés, mais ce n'est pas le cas. Vous seriez surpris de voir combien d'auteurs de la révolution conservatrice allemande étaient ultramodernes. Je suis très moderne à certains égards. J'aime écouter du rock et, dans mes jeunes années, j'ai vécu en Inde comme un hippie. Je ne rejette pas non plus les révolutions conservatrices catholiques et chrétiennes, je soutiens seulement que ce n'est pas la seule forme de conservatisme. Les conservateurs peuvent aussi être athées, nietzschéens, païens ou polythéistes. Comme le disait le roi de Prusse Frédéric II le Grand : "Que chacun honore son dieu à sa manière".

DEMOKRACIJA : Comment compareriez-vous le libéralisme moderne au communisme ?

Sunić : Aujourd'hui, nous ne pouvons pas lutter efficacement contre le communisme si nous ne sommes pas critiques à l'égard de sa base. Le communisme est né du libéralisme. Ce n'est pas mon opinion: Marx a écrit à ce sujet au 19e siècle. Le libéralisme et le communisme sont, en fait, les deux faces d'une même pièce. En 1991, nous avons vécu l'effondrement du communisme en Europe de l'Est précisément parce que les aspirations communistes, l'égalité, les flux de capitaux et la disparition de l'État étaient mieux réalisés en Europe occidentale et aux États-Unis. Bien sûr, pas au nom du communisme, mais au nom du multiculturalisme. En Europe de l'Est, il ne s'agissait donc pas tant d'une révolte contre l'oligarchie communiste que du constat que la vie à l'Ouest était plus "communiste", puisque les retraites et les prestations sociales étaient plus élevées et que les minorités avaient plus de droits.

DEMOKRACIJA : Alors, le libéralisme d'aujourd'hui, qui devient de plus en plus totalitaire, est-il une continuation de la mentalité communiste ?

Sunić : Si nous voulons combattre efficacement le communisme, nous devons critiquer le libéralisme. Le libéralisme a réussi ce que l'Union soviétique n'a pas réussi à faire. Par conséquent, les communistes ou les marxistes ont accepté l'option paléo-communiste occidentale. Par conséquent, nous assistons aujourd'hui à la disparition de l'État dans l'Union européenne, car l'UE est également fondée sur ces principes paléo-communistes de disparition de l'État. Toutefois, cette disparition ne concerne pas seulement les frontières, mais aussi la suppression des frontières. Je ne veux pas que la Slovénie ou la Croatie deviennent un simple centre touristique pour les riches touristes d'Europe et des États-Unis. Je voudrais qu'elles conservent leurs traditions, qui s'estompent de plus en plus aujourd'hui. Il est vrai que la répression libérale n'utilise pas de méthodes aussi radicales que l'effusion de sang, mais je n'exclus pas la possibilité que cela se produise à l'avenir.

Biographie

Le Dr Tomislav Sunić est un professeur d'université croate à la retraite, diplomate, essayiste et l'un des plus éminents représentants de l'école de pensée de la "nouvelle droite". Il est né en 1953 à Zagreb. De 1983 à 1992, il a vécu en tant que réfugié politique aux États-Unis, où il a obtenu un doctorat en sciences politiques et a ensuite enseigné à l'université de Santa Barbara en Californie. Il est l'auteur de plusieurs livres, essais et autres contributions en anglais, français, allemand et croate.

mardi, 04 janvier 2022

Trêve armée dans le Caucase, mais la volonté impériale d'Ankara ne s'arrête pas pour autant

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Trêve armée dans le Caucase, mais la volonté impériale d'Ankara ne s'arrête pas pour autant

par Clemente Ultimo

Ex: https://www.destra.it/home/tregua-armata-nel-caucaso-ma-la-spinta-imperiale-di-ankara-non-si-arresta/

Un an après la fin de la guerre qui a embrasé le Nagorno Karabakh, ce coin du Caucase est loin d'être apaisé. En fait, la situation est encore plus tendue et potentiellement plus dangereuse qu'elle ne l'était à minuit le 10 novembre 2021, lorsque le cessez-le-feu négocié par le Kremlin et signé par Erevan et Bakou est entré en vigueur.

Un cessez-le-feu qui n'a pas résolu les causes profondes du conflit, se limitant à figer - une fois de plus - les résultats de l'affrontement sur le champ de bataille : cette fois, la victoire est revenue aux Azerbaïdjanais, capables de récupérer non seulement les sept districts annexés par les Arméniens du Haut-Karabakh après la guerre victorieuse du début des années 90 du siècle dernier, mais aussi de larges portions - dont la ville de Chouchi - de la petite République d'Artsakh (non reconnue internationalement). Seule une intervention décisive de la communauté internationale sur le statut de la République d'Artsakh aurait pu avoir un impact réel sur l'avenir de la région, reléguant enfin la coexistence entre Azéris et Arméniens au tronc des rêves impossibles et reconnaissant - enfin ! -  de jure de l'indépendance de facto du Nagorno Karabakh. Mais ce ne fut pas le cas, et l'on préféra accepter les résultats de l'offensive azerbaïdjanaise victorieuse lancée le 27 septembre 2021.

Mais c'est précisément sur la vague de ce résultat incontesté - et incontestable, pour les résultats obtenus après trente ans de défaites - que Bakou a constamment fait monter les enchères dans la confrontation avec Erevan.

La chronique de ces treize derniers mois a été ponctuée d'incidents frontaliers répétés - dans certains cas de véritables batailles avec utilisation d'armes lourdes - qui, nouveauté non négligeable, ne se sont pas limités à la ligne de démarcation entre l'Azerbaïdjan et le Haut-Karabakh, mais ont impliqué l'Arménie elle-même. En d'autres termes, pas les frontières d'un "État fantôme" comme la République d'Artsakh, mais celles d'une nation indépendante depuis trente ans et reconnue par toutes les instances internationales.

Prenant pour prétexte la délimitation incertaine des frontières entre ce qui était alors deux républiques "sœurs" de l'Union soviétique, l'Azerbaïdjan d'Aliyev a effectué une série de coups d'État dans des régions stratégiques (zones minières dans le nord), carrefours routiers et autres) qui n'ont presque toujours été résolus que grâce à l'intervention des unités russes présentes dans la région ou, toutefois, par la médiation du Kremlin, appelé à un difficile exercice d'équilibrage entre deux pays - l'Arménie et l'Azerbaïdjan - tous deux utiles à la politique caucasienne de Moscou. Mais l'objectif clair et déclaré de Bakou va bien au-delà de quelques ajustements de la ligne frontalière, le but à atteindre est le contrôle du "corridor de Zangezur", c'est-à-dire une ligne reliant l'exclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan, un territoire séparé du reste de l'Azerbaïdjan par la province arménienne de Syunik.

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En outre, le neuvième point du cessez-le-feu qui a mis fin à la deuxième guerre du Haut-Karabakh, consacré au rétablissement de la circulation dans les régions touchées par le conflit, contient une disposition expresse selon laquelle l'Arménie s'engage à garantir "la sécurité des liaisons de transport entre les régions occidentales de la République d'Azerbaïdjan et la République autonome du Nakhitchevan" et "avec l'accord des parties, la construction de nouvelles infrastructures reliant la République autonome du Nakhitchevan aux régions d'Azerbaïdjan sera lancée".

Plus que la reconquête du Nagorno Karabakh interne, c'est donc l'objectif principal de Bakou. Et pas seulement ça. Les ambitions des Azerbaïdjanais sont soutenues par la Turquie : après tout, sans l'apport décisif d'hommes, de moyens (à commencer par les meurtriers drones TB2 Bayraktar qui ont littéralement anéanti les positions et les colonnes du Karabakh, ainsi que leurs équivalents fabriqués en Israël) et de technologies en provenance d'Ankara, la guerre de l'automne 2020 ne se serait guère terminée par une issue aussi favorable aux Azerbaïdjanais. Le soutien turc à l'Azerbaïdjan va toutefois bien au-delà d'un appel générique à la solidarité panturque ou à l'hostilité envers l'Arménie, il s'inscrit plutôt dans une vision stratégique à long terme. "Avec la victoire dans le Haut-Karabakh - écrit Daniele Santoro - la Turquie et l'Azerbaïdjan ont ainsi formalisé la promesse de mariage annoncée par Mustafa Kemal lors du dixième anniversaire de la fondation de la république, lorsque le Gazi a averti ses neveux de ne jamais oublier la communion de destin qui lie Turcs et Azerbaïdjanais pour l'éternité. En les incitant à adopter leur peuple frère dès que l'occasion se présente "*.

Ici, cependant, il ne s'agit pas seulement d'"adopter" les Azéris, mais de créer un continuum territorial - grâce au "corridor de Zangezur" - qui unit physiquement la Turquie et l'Azerbaïdjan, c'est-à-dire capable de projeter Ankara au cœur de l'Asie centrale. Lui redonner cette profondeur impériale que, du côté occidental, la Turquie est en train de construire en renforçant son emprise sur la partie nord de Chypre - cette République turque de Chypre du Nord qui n'est pas reconnue internationalement - et sur la Tripolitaine. Dans cette Libye coupable, abandonnée par l'Italie.

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Compte tenu de cette dynamique, il est évident que le Caucase restera une région chaude dans un avenir proche. Malgré les signes de détente observés ces derniers jours, caractérisés par un échange de prisonniers entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan qui a suivi la réunion trilatérale à Bruxelles le 14 décembre. Le "corridor de Zangezur" restera un point de friction entre le bloc turco-azerbaïdjanais et l'Arménie, avec le risque réel que si Erevan ne cède pas à la pression azérie, le conflit pourrait déborder du Haut-Karabakh vers la région de Syunik, déclenchant des réactions imprévisibles parmi les pays de la région, à commencer par l'Iran.

Un scénario aussi complexe devrait pousser les chancelleries européennes à ne pas sous-estimer la position de l'Arménie, qui a actuellement à Moscou le seul soutien réel, reléguant les affaires du Karabakh et du Syunik dans l'univers vague des effets à long - peut-être très long - terme de la dissolution de l'Union soviétique. La poussée impériale turque ne concerne pas seulement le Caucase et l'Asie centrale - des régions déjà stratégiques en soi - mais aussi le Levant et la Méditerranée tout proches. Jusqu'à présent, seuls Paris et Athènes semblent l'avoir compris : il est grand temps que l'Europe - avant même le fantôme appelé Union européenne - en prenne acte.

* Pourquoi la Turquie doit redevenir un empire d'ici 2053 dans Limes "La redécouverte du futur" Octobre 2021

dimanche, 02 janvier 2022

La boussole de l'UE pointe vers l'Ouest

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La boussole de l'UE pointe vers l'Ouest

Par Claudio Mutti

Source: https://www.eurasia-rivista.com/la-bussola-dellue-indica-loccidente/

La Triple Entente anglo-saxonne

Le 15 septembre 2021, le Premier ministre australien Scott Morrison, le Premier ministre britannique Boris Johnson et le président américain Joe Biden ont annoncé conjointement la signature d'un pacte de sécurité trilatéral appelé AUKUS, en vertu duquel les États-Unis et le Royaume-Uni s'engagent à aider l'Australie à développer et à déployer des sous-marins à propulsion nucléaire dans la région du Pacifique afin de contrer l'influence chinoise.

Le "triple marché" anglo-saxon est une étape supplémentaire dans une stratégie américaine plus large visant à encercler l'Eurasie. Cette stratégie, qui vise à empêcher la puissance chinoise de contrôler les zones côtières du continent eurasien, trouve ses racines dans la doctrine géopolitique de Nicholas John Spykman (1893-1943), le "parrain de l'endiguement" de l'Union soviétique, qui a reformulé la pensée de Halford John Mackinder (1861-1947), en soulignant l'importance de la bande côtière (Rimland) de l'Eurasie par rapport au "cœur" du continent.

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Appliquant la doctrine de Spykman aux circonstances actuelles, les stratèges américains visent à contenir la puissance chinoise en l'enfermant dans les deux systèmes d'alliances sur lesquels Washington peut compter en Asie: l'AUKUS et la QUAD. Si l'AUKUS a été évoqué plus haut, le QUAD (Quadrilateral Security Dialogue), né en 2007 à l'initiative du Premier ministre japonais Shinzo Abe et relancé par Donald Trump en 2017, réunit les États-Unis, le Japon, l'Australie et l'Inde.

Les États-Unis ont désormais l'intention de construire une sorte d'OTAN asiatique qui, en déployant ses forces dans le Pacifique et l'océan Indien, formera une barrière contre la République populaire de Chine : à l'est, au sud-est et au sud.

Le 12 mars 2021, le président Joe Biden a ouvert une réunion au sommet avec les premiers ministres japonais, australien et indien, au cours de laquelle plusieurs projets représentant une alternative à la "nouvelle route de la soie" ont été examinés.

Puis, fin août, l'Inde et l'Australie ont mené des opérations conjointes avec les États-Unis et le Japon au large de Guam, l'île des Mariannes qui abrite des bases aériennes et navales américaines. Puis, début septembre, une opération conjointe indo-australienne appelée AUSINDEX 21 a eu lieu au large du port de Darwin, dans le nord de l'Australie. Au même moment, les ministres de la défense et des affaires étrangères de Delhi et de Canberra ont entamé leur premier dialogue stratégique. "En fait", commente "Defence Analysis", "c'est l'approche utilisée par les États-Unis pour contrer la montée en puissance de la Chine dans la région" [1].

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L'effet immédiat du pacte conclu peu après par l'Australie avec les États-Unis et la Grande-Bretagne a été l'annulation de l'accord (90 milliards de dollars australiens) conclu précédemment avec la société française Naval Group (anciennement DCNS) pour la fourniture de douze sous-marins nucléaires. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a qualifié la décision de M. Biden de "brutale, unilatérale et imprévisible" et a parlé d'un "coup de poignard dans le dos". Pour avoir une vision complète de la situation, il faut toutefois rappeler que " la diplomatie française, en intégrant la doctrine indo-pacifique américaine en 2018, s'est alignée sur les priorités des Anglo-Saxons sans les réserves nécessaires à la défense de son indépendance stratégique". Elle n'a pas obtenu de garanties préalables sur sa participation aux décisions, et se voit désormais évincée du triumvirat Etats-Unis-Australie-Royaume-Uni. Pourtant, en avril 2021, la France a participé à des manœuvres navales dans le golfe du Bengale (océan Indien) avec les pays du QUAD : États-Unis, Japon, Inde et Australie, et en mai 2021 dans le Pacifique avec les États-Unis, l'Australie et le Japon, suscitant les critiques de la Chine qui dénonce l'émergence d'une" OTAN indo-pacifique "sur le modèle de la guerre froide" [2].

Une "défense" complémentaire à l'OTAN

Le 22 octobre, dans un effort de normalisation des relations entre la France et les États-Unis, Biden et Macron ont eu une conversation téléphonique, au cours de laquelle, selon un communiqué du gouvernement américain rapporté par Le Monde, "ils ont discuté des efforts nécessaires pour renforcer la défense européenne en assurant sa complémentarité avec l'OTAN" [3].

Un mois plus tard, lors de ses entretiens avec Emmanuel Macron à Rome, à la veille de l'ouverture du G20, le président américain a réparé la rupture avec la France en reconnaissant que les États-Unis avaient agi de manière "maladroite" et inélégante. M. Biden a ensuite évoqué le "système de valeurs identique" des deux pays et a déclaré qu'"aucun allié n'est plus ancien et plus loyal que la France". Aux oreilles de Macron, ces mots ont dû sonner comme une évocation de son compatriote qui fut général de division dans l'armée continentale de George Washington: le marquis de La Fayette, à qui le Congrès a conféré la citoyenneté américaine honoraire il y a 20 ans (bien qu'il ait déjà été naturalisé américain de son vivant). Il suffisait que Biden répète le cri lancé par le général John J. Pershing le 4 juillet 1917, après le premier débarquement des libérateurs en Europe: "La Fayette, nous voila !".

Feu vert, donc, à la "défense européenne" invoquée par le président français ; mais, comme le précise également le communiqué officiel du Palazzo Chigi, "dans un rapport de complémentarité" [4] avec l'alliance "transatlantique". En fait, Macron lui-même, s'attardant sur la nouvelle collaboration entre les États-Unis et l'Union européenne, a noté la nécessité de "renforcer la coordination, la collaboration stratégique entre l'Union européenne et l'OTAN" [5]. Début octobre, le secrétaire d'État américain Tony Blinken avait déjà expliqué à M. Macron que les États-Unis étaient "certainement favorables aux initiatives européennes en matière de défense et de sécurité", mais comprises comme "un complément à l'OTAN", une question sur laquelle l'engagement de Joe Biden est "inébranlable" [6].

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M. Biden a également renforcé les relations avec Bruxelles en concluant un accord visant à alléger les droits d'importation américains sur l'aluminium et l'acier, et à suspendre les droits compensatoires de l'UE sur diverses marchandises en provenance des États-Unis. Selon une déclaration de Mario Draghi, cet accord "confirme le renforcement continu de la relation transatlantique déjà étroite" [7] - un adjectif utilisé par Biden et ses interlocuteurs européens à la place du vieil adjectif atlantique, sans doute pour souligner et réitérer le concept d'une "alliance" qui lie les deux côtés de l'océan éponyme. "Les États-Unis et l'UE inaugurent ensemble une nouvelle ère de coopération transatlantique qui profitera à tous nos citoyens, aujourd'hui et à l'avenir"[8]. C'est ce que Biden a déclaré lors d'une conférence de presse avec Ursula von der Leyen, qui, l'appelant confidentiellement "cher Joe", lui a fait écho avec ces mots: "Depuis le début de l'année, nous avons rétabli la confiance et la communication; c'est une autre initiative clé pour notre agenda transatlantique renouvelé avec les États-Unis " (9). En revanche, sur la question spécifique de la "défense européenne", la présidente de la Commission européenne s'était déjà exprimé le 5 octobre à Brdo, en Slovénie, en qualifiant l'OTAN de "parapluie de sécurité fondamental pour le Vieux Continent" (10).

Le leitmotiv de la solidarité transatlantique et de la complémentarité de la défense européenne avec l'OTAN a été réitéré par Josep Borrell. Illustrant le projet d'une "boussole stratégique" qui - significativement nommée dans le langage de la boussole stratégique de l'anglosphère - entend définir la voie à suivre pour l'avenir de l'Union européenne dans le domaine militaire et dans d'autres domaines, le haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères a déclaré que "l'Europe est en danger" et qu'il est nécessaire de répondre aux "nouveaux défis et menaces", tels que ceux "à la frontière avec le Belarus" [11]. Selon le Haut représentant, la défense de ces "valeurs universelles" qui, selon lui, coïncident avec "nos valeurs libérales", exige une "responsabilité stratégique européenne" ; et celle-ci, a-t-il poursuivi en rassurant les alliés hégémoniques, non seulement "ne contredit en rien l'engagement européen envers l'OTAN, qui reste au cœur de notre défense territoriale", mais au contraire sera "la meilleure façon de renforcer la solidarité transatlantique" [12].

Apparemment, l'aiguille magnétique de la "boussole stratégique" produite par l'UE continue de pointer vers l'Occident.

La primauté de l'Italie

Dans le cadre de la réorganisation de la puissance occidentale, la fonction sous-impérialiste que Washington a assignée à l'Italie, qui a été placée aux commandes par l'ancien partenaire de Goldman & Sachs, est multiple. En ce qui concerne la Libye, lors de la Conférence internationale qui s'est tenue à Paris le 12 novembre 2021, le projet occidental était clair : l'Italie doit être le moteur d'un effort de stabilisation, à partager avant tout avec la France. L'objectif stratégique que l'Italie et la France doivent poursuivre en Libye est l'éviction de la Russie et de la Turquie: "pour Washington comme pour Rome (et donc pour Bruxelles), il est crucial que tant les unités turques déployées en Tripolitaine que celles du groupe russe Wagner et les autres contractants africains positionnés en Cyrénaïque quittent le pays" [13]; un point sur lequel "le président italien est tout à fait en phase avec la vice-présidente américaine Kamala Harris" [14]. En revanche, en ce qui concerne les élections qui doivent avoir lieu en Libye, "tant l'Italie que les États-Unis estiment qu'un président et un exécutif issus des urnes peuvent avoir plus d'influence et surtout recevoir un plus grand soutien politique et diplomatique de Rome et de Washington". La ligne italienne, et la ligne européenne, et la ligne américaine sont complètement superposables" [15].

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Mais la tâche que Draghi et Macron s'apprêtent à accomplir ne se limite pas à ramener la Libye dans l'orbite occidentale. Selon le professeur Giulio Sapelli, porte-parole accrédité dans les milieux atlantistes, "Draghi est maintenant appelé à jouer un autre rôle. Un rôle inhabituel pour lui, mais tout aussi important : endiguer les relations entre l'Allemagne et la Chine en créant un anti-monde pro-atlantique en Europe, en construisant (...) un lien encore plus étroit que celui que l'Italie et la France ont déjà entre elles" [16]. Après l'offense malencontreuse faite à la France par la triple entente anglo-saxonne, l'Italie est appelée à jouer le rôle de bâtisseur de ponts "transatlantiques" entre Paris et Washington. "Si ce nouvel ordre international - commente Sapelli - aura comme élément fondamental l'ascension au Quirinal de Draghi lui-même, la nouvelle configuration des rapports de force européens et de ces derniers avec les USA aura une disposition adéquate pour affronter les défis de la lutte contre l'hégémonie chinoise qui attendent la planète".

Le fait que l'Italie soit candidate pour devenir le pays de tutelle de Washington en Europe, notamment sur le plan militaire, a été affirmé par Loren Thompson dans le bi-hebdomadaire américain Forbes [17], qui fait autorité en la matière, en donnant plusieurs raisons pour soutenir cette thèse. Selon le directeur des opérations du Lexington Institute, l'Italie est un pion très précieux dans le scénario européen, non seulement parce qu'aujourd'hui elle se distingue plus que jamais par son engagement envers l'Occident et la démocratie [18], mais aussi et surtout parce que sa position géographique correspond merveilleusement aux besoins stratégiques de l'Alliance atlantique : à la fois en raison de la position centrale occupée en Méditerranée par la base de Sigonella, et parce que le nord de l'Italie, où sont notamment stockées les armes nucléaires tactiques de l'OTAN, abrite des F-35 qui peuvent se diriger rapidement vers la frontière biélorusse [19].

Le cabinet présidé par l'ancien associé de Goldman & Sachs a notamment consolidé le soutien de l'Italie à la politique américaine dans le monde. En effet, à rebours du gouvernement précédent, il a pris ses distances avec Pékin et s'est montré désireux de s'impliquer davantage dans l'alignement quadrilatéral des États-Unis, de l'Australie, de l'Inde et du Japon, mis en place pour contrer les ambitions chinoises en Asie [20]. De même, "le secteur militaire italien fait les bons investissements" [21], puisque, "comme la Pologne, (...) elle utilise son budget militaire limité pour acheter des armes avancées aux États-Unis" [22]. En bref, conclut le chroniqueur de Forbes, aujourd'hui "il est plus facile d'apprécier le bilan de l'Italie en tant que nation pro-démocratique et pro-américaine" [23], de sorte que les élites politiques de Washington ont une confiance totale dans celles de Rome.

NOTES

[1] “Analisidifesa”, 12 settembre 2021.

[2] Pierre-Emmanuel Thomann, AUKUS, un triumvirat anglo-saxon dans l’Indo-Pacifique pour conserver l’hégémonie mondiale: quelle riposte géopolitique pour la France? Non-alignement et Pivot vers la Russie, “Eurocontinent”, 29/09/2021.

[3] Relations franco-américaines: Emmanuel Macron et Joe Biden se sont entretenus par téléphone, lemonde.fr, 23 ottobre 2021.

[4] G20, il Presidente Draghi incontra il Presidente degli Stati Uniti d’America Biden, governo.it, 29 ottobre 2021.

[5] Riccardo Sorrentino, Biden tende la mano a Macron: “maldestri” sui sottomarini, ilsole24ore.com, 30 ottobre 2021.

[6] Stefano Pioppi, Tra Nato e Difesa europea, così l’Italia può essere protagonista, formiche.net, 6 ottobre 2021.

[7] Draghi: Grande soddisfazione per accordo Ue-Usa su dazi acciaio e alluminio, governo.it, 31 ottobre 2021.

[8] Biden, Usa e Ue combatteranno insieme sfide 21esimo secolo, swissinfo.ch, 31 ottobre 2021.

[9] Claudio Salvalaggio/ANSA, Pace sui dazi con l’Ue. Biden: “Nuova era transatlantica”, voce.co.ve, 1° novembre 2021.

[10] Von der Leyen rilancia l’idea di una forza militare europea: «Complementare alla Nato», it.geosnews.com, 6 ottobre 2021.

[11] www.ansa.it/europa/notizie/rubriche/altrenews/2021/11/10

[12] Josep Borrell, Una Bussola Strategica per l’Europa, 12 novembre 2021, www.project-syndicate.org

[13] Emanuele Rossi e Massimiliano Boccolini, Libia, Draghi porta la strategia italiana alla conferenza di Parigi, formiche.net 12-11-2021.

[14] Ibidem.

[15] Ibidem.

[16] Sapelli: ecco la missione anti-Cina e Germania affidata dagli Usa a Draghi, ilsussidiario.net, 23-10-2021.

[17] Loren Thompson, Italy Is Becoming More Important To U.S. Security. Here Are Five Reasons Why, www.forbes.com, 15-11-2021.

[18] “Italy stands out as a nation that is reliably committed to the Western alliance and to democracy” (Ibidem).

[19] “Italy’s geographical circumstances are ideal for shaping security conditions in the Mediterranean Sea—the most important body of water in Western history. The naval air station at Sigonella in Sicily, where long-range surveillance aircraft are deployed, is almost exactly equidistant from Beirut and Gibraltar at opposite ends of the sea. It is also a short hop by air to the most troubled countries in North Africa, most notably Libya. In the north, the country’s territory extends so far into central and eastern Europe that Italian F-35s stationed there are within unrefueled range of Poland’s border with Belarus. NATO stores tactical nuclear weapons at two bases in the north, comprising a powerful component of the alliance’s deterrent to Russian aggression” (Ibidem).

[20] “In recent months, the government of Prime Minister Mario Draghi has exhibited an interest in becoming more involved in the quadrilateral alignment of America, Australia, India and Japan established to counter Chinese ambitions in Asia. Draghi’s predecessor had a brief dalliance with China’s Belt and Road initiative, but Draghi has since distanced Italy from Beijing and shown great interest in developing closer ties to New Delhi—underscoring his country’s preference for democratic partners” (Ibidem).

[21] “Italy’s military is making the right investments” (Ibidem).

[22] “Like Poland, (…) Italy is leveraging its limited military budget to buy advanced U.S. weapons” (Ibidem).

[23] “it is easier to appreciate Italy’s track record as a pro-democratic, pro-American nation” (Ibidem).

La revue de presse de CD - 02 janvier 2022

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La revue de presse de CD

02 janvier 2022

DÉSINFORMATION

« Dangereux pour nous tous » : Snowden alerte sur le précédent que pourrait créer l'affaire Assange

Le lanceur d'alerte tire la sonnette d'alarme concernant l'affaire Assange et le précédent que celle-ci créerait si le fondateur de WikiLeaks était extradé aux Etats-Unis. Pour Snowden, cela ouvrirait la porte à tous les abus contre le journalisme.
RT France

https://francais.rt.com/international/94034-dangereux-pou...

Torture interminable : l’AVC d’Assange révèle la version occidentale de la scie à os saoudienne

« L’éditeur de WikiLeaks, âgé de 50 ans, qui est en détention provisoire dans une prison à sécurité maximale alors qu’il lutte contre son extradition vers les Etats-Unis, s’est retrouvé avec une paupière droite affaisée, des problèmes de mémoire et des signes de dommages neurologiques », rapporte le Daily Mail. « Le mini-AVC a été probablement déclenché par le stress de l’action des Etats-Unis en cours devant les tribunaux à son encontre et par une baisse globale de sa santé alors qu’il fait face à son troisième Noël derrière les barreaux. »

Le Cri des Peuples

https://lecridespeuples.fr/2021/12/30/torture-interminabl...

Contrôle de l’information : après la commission Bronner, Viginum

L’élection présidentielle approche et ce que l’on pourrait appeler une oligarchie macronienne met en place les conditions d’une bonne réélection du président sortant via une plus grande efficacité du contrôle de l’information, que celle-ci soit privée ou publique. Viginum est une parfaite illustration du second terme.

OJIM

https://www.ojim.fr/controle-de-linformation-viginum/?utm...

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FRANCE

L'appel solennel du "Collectif des maires résistants"

"L'heure est grave", lance le "Collectif des maires résistants" en introduction d'un appel solennel qu'ils lancent aux Français. [texte intégral ci-après] Fabrice Marchand et Thierry Renaux sont tous deux maires de petites communes rurales dans les Ardennes. Aujourd'hui, le projet gouvernemental de passe vaccinal les conduit à passer la vitesse supérieure. Leur constat d'une démocratie confisquée, et même "trahie", d'un pays dans lequel Emmanuel Macron instaure un "pouvoir absolu", avec le concours d'une partie des médias qui alimentent une "vérité sous influence", les conduit à appeler leurs concitoyens à "redevenir les maîtres de leur destin, les capitaines de leurs âmes". Quels sont leurs constats ? Leurs revendications ? La traduction concrète de cet appel ? Leurs projets pour peser dans la vie publique, alors que s'ouvre la campagne présidentielle ?

Francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/videos-le-defi-de-la-verite/lap...

GAFAM

CYBER-BILAN 2021 ; une année cyber-explosive qui aura radicalement changé la donne en matière de cybersécurité et de cybermenaces

Le nombre d’attaques informatiques contre les entreprises et les administrations françaises avait déjà quadruplé en 2020, par rapport à l’année 2019. Et les cyberattaques n’ont – fort logiquement – pas cessé de faire les gros titres de la presse, tout au long de cette année chaotique. Hacks, rançongiciels et confidentialité des données : un bilan 2021 très cyber-explosif ! Voici ce qu'il faudra en retenir… 

Atlantico

https://atlantico.fr/article/decryptage/2021-une-annee-cy...

GÉOPOLITIQUE

2001-2021 : 20 ans du XXIe siècle. Quel bilan pour la diplomatie française ?

De l’intervention en Afghanistan (2001) au retrait de Barkhane (2021), des tensions avec la Russie et les États-Unis au développement de la construction européenne, la diplomatie française a connu deux décennies d’intenses déploiements. Bilan avec Olivier Chantriaux, chercheur associé à la chaire de géopolitique de la Rennes School of Business.

Conflits

https://www.revueconflits.com/2001-2021-20-ans-du-xxie-si...

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RÉFLEXION

La mode comme matrice de la dictature écologiste et woke

La mode (les gens de la mode) est new Age et occultiste en diable. Elle court après les gourous. La mode est bourrée de pognon, ne crache pas dessus, se fout des pauvres mais est à l’avant-garde de tous les bouleversements sociétaux.

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/12/25/l...

Idéologies contre idéologies

Nous traversons en somme une période à la fois à la fois hyper et dé-idéologisée. Hyper parce que l’impératif de conformité morale et « sociétale » envahit le moindre aspect de notre vie commune (langage, écriture, rapports personnels). Et qu’il décèle des périls partout. Tout est sensible et signifiant, tout peut produire de la violence et des victimes (symboliques s’entend). Mais la période est dé-idéologisée dans la mesure où les modes traditionnels de médiation du conflit droite/gauche, partis, syndicats, se sont globalement abolis au profit du même modèle.

Le site de François-Bernard Huyghe

https://huyghe.fr/2021/12/09/ideologies-contre-ideologies/

RUSSIE

Ukraine : que retenir de l’échange Poutine/Biden, et à quoi ressemblerait un conflit entre l’OTAN et la Russie ?

Compte rendu de la discussion téléphonique entre Vladimir Poutine et Joe Biden au sujet de l’Ukraine le 30 décembre 2021

Le Cri des Peuples

https://lecridespeuples.fr/2021/12/31/crise-des-missiles-...

Trente ans après l’effondrement de l’URSS, ces États fantômes qui hantent l’espace post-soviétique

Trente ans après la disparition de l’Union, une demi-douzaine d’entités non reconnues internationalement existent aujourd’hui sur ce que fut son territoire. Comment en est-on arrivé là, et quelles sont les perspectives de ces contrées et de leurs habitants ?

The Conservation

https://theconversation.com/trente-ans-apres-leffondremen...

SANTÉ/LIBERTÉ

Immunité, vaccins, effets indésirables, traitements : analyse de Jean-Marc Sabatier - Partie 1

Que savons-nous de l’immunité ? Comment celle-ci se mobilise-t-elle lors d’une infection ou d’une vaccination ? Qu’est-ce que l’immunité innée non spécifique ? Et l’immunité adaptative ou acquise ? Comment les vaccins ont-ils été élaborés ? Ont-ils encore une efficacité sur les nouveaux variants ? Quelle dangerosité pour le nouveau variant Omicron ?  Que sont les phénomènes ADE (Antibody Dependent Enhancement) et ERD (Enhanced respiratory disease) ? Qu’en est-il des effets secondaires de la protéine Spike vaccinale ? Des injections répétées et multiples peuvent-elles conduire à un dérèglement durable du système immunitaire ? Quel rôle la vitamine D peut-elle avoir sur la prévention de l’infection ? Tels sont les grands thèmes abordés par Jean-Marc Sabatier, directeur de recherche au CNRS et docteur en biologie cellulaire et microbiologie, affilié à l’institut de neuro physiopathologie à l’université d’Aix-Marseille, avec qui nous nous sommes entretenus.

Francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/opinions-entretiens/jean-marc-s...

Tribune : « Une nouvelle religion vaccinale est née en Occident »

L’idéologie de la vaccination intégrale et répétée des populations est une sorte de nouvelle religion, avec son dieu, ses grands maîtres argentiers, ses dévots, ses techniques de propagande de masse et ses mensonges éhontés. En ouvrant désormais la voie à la vaccination des enfants et en créant par ailleurs entre les citoyens des discriminations inédites pour des régimes réputés démocratiques, elle viole des droits humains que l’on croyait « inaliénables » et dresse les citoyens les uns contre les autres. Plus de 2.300 universitaires, médecins et soignants alertent dans cette tribune, absolument pas reprise dans les médias officiels.

QG média

https://qg.media/2021/12/12/tribune-une-nouvelle-religion...

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Omicron plus fort que Pfizer

Les chiffres d’omicron commencent à tomber, et “on peut discuter de tout, sauf des chiffres ». Les chiffres ne mentent pas et ne sont pas tendres avec la stratégie du tout vaccin. Certains propos de scientifiques complotistes concernant le cumul des doses avec baisse des défenses, semblent se confirmer (également confirmé par les autorités britanniques). Quant au « vaccin », si on peut appeler cela un vaccin, avec une injection tous les 3 mois, ce n’est plus un vaccin, mais cela devient une thérapeutique génique, qui ressemble trop à ces chimiothérapies que l’on répète aux cancers stades terminaux, en attendant la fin. En espérant qu’ici, quand on parle de fin, c’est celle de l’épidémie, qui arrivera en 2022, l’histoire de ces grandes épidémies depuis des siècles étant toujours la même, avec ou sans traitement.

covid-factuel

https://www.covid-factuel.fr/2021/12/31/omicron-plus-fort...

UNION EUROPÉENNE

Le droit européen contre le droit national - en l'occurrence la Pologne

De même que la Hongrie était devenue la tête de Turc de l'UE le mois dernier, c'est maintenant au tour de la Pologne d'être torpillée comme le plus grand pécheur de l'Europe. Cette attaque frontale a été déclenchée par l'arrêt de la Cour constitutionnelle polonaise (PGH) remettant en cause la primauté automatique du droit communautaire sur le droit polonais.

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/12/25/l...

De quelle couleur sont les « Verts » européens ?

La « Charte des Verts européens » comble ses vides en enchaînant les clichés, qui plairont à 90 % du public, car ils sont écrits de manière à éviter (autant que possible) de dire quoi que ce soit qui soit largement controversé. Par exemple : « Notre réponse est le développement durable, qui intègre des objectifs environnementaux, sociaux et économiques pour le bénéfice de tous. » (Oh ? Et comment cette belle idée va-t-elle se concrétiser dans la réelle politique ? Quelles sont les mesures, et le classement précis des priorités, lorsque l’une de ces valeurs entre en conflit avec l’autre, ce qui arrive souvent ?) Le parti vert semble accompagner les libéraux, mais quelle est leur réalité ? Que font-ils réellement, lorsqu’ils sont au pouvoir ? Dans leur propre pays, et dans l’UE ? Prenons un cas très concret (mais largement représentatif).

Le Saker francophone

https://lesakerfrancophone.fr/de-quelle-couleur-sont-les-...

L’UE contre la désinformation ou pour le contrôle de l’information ?

« L’UE doit intensifier son action de lutte contre la désinformation », estimait en juin dernier la Cour des comptes européennes dans un communiqué accompagnant la publication de son rapport spécial « La désinformation concernant l’UE : un phénomène sous surveillance mais pas sous contrôle ».

OJIM

https://www.ojim.fr/ue-desinformation-controle-de-linform...

vendredi, 31 décembre 2021

Quand Cicéron explique Macron...

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Quand Cicéron explique Macron...

Nicolas Bonnal (2019)

Pour parler de lui et de ce qu’il nous inspire, je ne connais rien de mieux que cet extrait de la Biographie universelle, publiée en 1814 et retrouvée par votre serviteur grâce à Google books :

« Étonné d’entendre une vieille femme prier les dieux de conserver les jours de Denys, il voulut connaître le motif d’une prière si extraordinaire, tant il connaissait la haine qu’on lui portait. « Je prie les dieux, lui dit cette femme,  de te donner une longue vie, parce que je crains que celui qui te succédera » ne soit plus méchant que toi, puisque tu es pire que tous ceux qui t’ont précédé (1). »

Eh oui, certains se plaignaient du président Coty, qui eurent la cinquième république ; de de Gaulle, qui eurent Pompidou et Giscard ; de Mitterrand, qui eurent Chirac ; de Sarkozy et de Hollande, qui eurent Macron. Jusqu’où ne descendrons-nous pas ? Mais comme dit un de mes lecteurs commentateurs préférés, quand on touche le fond, on creuse encore ! Ah Bush, ah Obama, ah Trump en attendant Omar !

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Et comme on parlait de lui (de Denys donc) et de Cicéron, on citera le livre V des magnifiques Tusculanes (un jour, promis, je parlerai du songe de Scipion) :

« XX. Denys devint tyran de Syracuse à vingt-cinq ans; et pendant un règne de trente-huit, il fit cruellement sentir le poids de la servitude à une ville si belle et si opulente. De bons auteurs nous apprennent qu'il avait de grandes qualités car il était sobre, actif, capable de gouverner; mais d'un naturel malfaisant et injuste; et par conséquent, si l'on en juge avec équité, le plus malheureux des hommes. En effet, quoiqu'il fût parvenu à la souveraine puissance, qu'il avait si fort ambitionnée, il ne s'en croyait pourtant pas encore bien assuré. En vain descendait-il d'une famille noble et illustre; quoique ce point soit contesté par quelques historiens. »

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Le caractère de Denys est la méfiance – la paranoïa !!! - vis-à-vis de ses proches et des syracusains :

« En vain avait-il grand nombre de parents et de courtisans, et même de ces jeunes amis, dont l'attachement et la fidélité sont si connus dans la Grèce. Il ne se fiait à aucun d'eux. Il avait donné toute sa confiance à de vils esclaves, qu'il avait enlevés aux plus riches citoyens et à qui il avait ôté le nom qui marquait leur servitude, afin de se les attacher davantage. Pour la garde de sa personne, il avait choisi des étrangers féroces et barbares. Enfin la crainte de perdre son injuste domination l'avait réduit à s'emprisonner, pour ainsi dire, dans son palais. »

On sait que notre président a des gardes du corps du Mossad… Mais évitons les ennuis et revenons à Denys. Lui a au moins des filles qui lui font la barbe :

«  Il avait même porté la défiance si loin, que, n'osant confier sa tête à un barbier, il avait fait apprendre à raser à ses propres filles. Ainsi ces princesses s'abaissant par ses ordres à une fonction que nous regardons comme indigne d'une personne libre, faisaient la barbe et les cheveux à ce malheureux père. Encore, dit-on, que quand elles furent un peu grandes, craignant le rasoir jusque dans leurs mains, il imagina de se faire brûler par elles les cheveux et la barbe avec des écorces ardentes. »

Denys adore les perquisitions :

« On raconte de plus, que quand il voulait aller passer la nuit avec l'une de ses deux femmes, Aristomaque de Syracuse, et Doris de Locres, il commençait, en entrant dans leur appartement, par les perquisitions les plus exactes, pour voir s'il n'y avait rien à craindre; et comme il avait fait entourer leur chambre d'un large fossé, sur lequel il y avait un petit pont de bois ; il le levait aussitôt qu'il était avec elles, après avoir pris la précaution de fermer lui-même la porte en dedans. »

Cicéron (qui finit les mains et la tête coupées) poursuit son amusante énumération :

« Fallait-il parler au peuple? Comme il n'eût osé paraître dans la tribune ordinaire, il ne haranguait que du haut d'une tour. Étant obligé de se déshabiller pour jouer à la paume, qu'il aimait beaucoup, il ne confiait son épée qu'à un jeune homme son favori. Sur quoi un de ses amis lui ayant dit un jour en riant : Voilà donc une personne à qui vous confiez votre vie, et le tyran s'étant aperçu que le jeune homme en souriait, il les fit mourir tous deux; l'un pour avoir indiqué un moyen de l'assassiner; l'autre, parce qu'il semblait avoir approuvé la chose par un sourire. »

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Mais Denys est lié au mythe de Damoclès (pour moi c’est un mythe plus qu’une histoire). Et cela donne sous la plume acérée comme on dit du maître de la prose latine : 

XXI. Un de ses flatteurs, nommé Damoclès, ayant voulu le féliciter sur sa puissance, sur ses troupes, sur l'éclat de sa cour, sur ses trésors immenses, et sur la magnificence de ses palais, ajoutant que jamais prince n'avait été si heureux que lui : Damoclès, lui dit-il, puisque mon sort te paraît si doux, serais-tu tenté d'en goûter un peu, et de le mettre en ma place? Damoclès ayant témoigné qu'il en ferait volontiers l'épreuve, Denys le fit asseoir sur un lit d'or, couvert de riches carreaux, et d'un tapis dont l'ouvrage était magnifique. Il fit orner ses buffets d'une superbe vaisselle d'or et d'argent. Ensuite ayant fait approcher la table, il ordonna que Damoclès y fît servi par de jeunes esclaves, les plus beaux qu'il eût, et qui devaient exécuter ses ordres au moindre signal. Parfums, couronnes, cassolettes, mets exquis, rien n'y fut épargné. »

Evidemment il y a un prix à payer, ajoute notre sage et sarcastique Cicéron :

« Ainsi Damoclès se croyait le plus fortuné des hommes, lorsque tout d'un coup, au milieu du festin, il aperçut au-dessus de sa tète une épée nue, que Denys y avait fait attacher, et qui ne tenait au plancher que par un simple crin de cheval. Aussitôt les yeux de notre bienheureux se troublèrent : ils ne virent plus, ni ces beaux garçons, qui le servaient, ni la magnifique vaisselle qui était devant lui : ses mains n'osèrent plus toucher aux plats : sa couronne tomba de sa tête. Que dis-je? Il demanda en grâce au tyran la permission de s'en aller, ne voulant plus être heureux à ce prix (2). »

Peut-être que grâce à Damoclès l’autre ne restera pas…

Notes

(1) Biographie universelle, ancienne et moderne. 1814, Google books, tome onzième, p. 120.

(2) Cicéron, Tusculanes, V, Remacle.org

mercredi, 29 décembre 2021

Voulez-vous d'un "Macron remastérisé" pour gouverner la France?

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Voulez-vous d'un "Macron remastérisé" pour gouverner la France?

par Frédéric Andreu

La ficelle est grosse comme une corde, mais diablement efficace : le système électoral et la logique pernicieuse du “vote utile” consistent à nous faire choisir, au final, non pas entre deux visions du monde radicalement différentes, mais entre deux copies du même. Les élections présidentielles françaises illustrent parfaitement cette stratégie avec la montée de Valérie Pécresse dans les sondages. Le but du système étant de nous fourguer un “Macron remasterisé” en nous donnant le choix entre un énarque idéologique d'un côté et une autre énarque plus pragmatique.

Par quel tour de passe-passe le système s'y prend pour s'auto-reproduire tous les cinq ans? C'est très simple : la démocratie avance toujours par “étapes”, jamais de face, et en présentant des copies du même afin que tout tourne autour du même rond-point idéologique.

C'est une question d'ingénierie sociale que connaissaient déjà les Anciens. En effet, les Présocratiques ont montré un certain nombre de principes qui prévalent de toute éternité. Ils ont notamment démontré qu'entre l'original et la copie, c'est toujours la copie qui l'emporte. Le pouvoir du "double" est fascinatoire et intrinsèquement luciférien (en tant qu'il est "porteur de lumières"). D'ailleurs, le candidat est étymologiquement le “candidus”, celui qui porte la tunique blanche qui reflète la lumière. A l'époque antique, la tunique était un signe de visibilité mais à notre époque d'écrans omniprésents, il est devenu le règne du reflet luciferien. La stratégie du double règne dans nos consciences avec une redoutable efficacité. La démocratie, qui s'exerce en France le temps de déposer un bulletin pendant quelque instant est un exercice de “pensée magique” qui consiste à faire croire au “changement”, à l' “alternative”. C'est l'aspect fascinatoire du système électoraliste. 

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Que faire face à ces gorgones de papier issues des mêmes cavernes universitaires ? Il reste à brandir le bouclier de Persée. Ne pas regarder en face Macron, Pécresse, c'est refuser déjà de valider leur vocabulaire et autres "éléments de langage", leurs arguments à coup de taux de croissance, leurs poncifs historiques de la seconde guerre mondiale, leur logique de bilans et autres courbes économiques destinés à donner un vernis scientifique à  ce qui n'est qu'une croyance économique.  

Tout ce petit monde formé aux méthodes de la "com" a le pouvoir magique de transformer notre jugement en pierre, c'est pourquoi il ne faut pas se prémunir de leurs stratégies. Leurs "éléments de langage" sont des formules de sorcellerie médiatique. Il convient au contraire de montrer que la stratégie du système est celle de la photocopieuse qui, en période électorale, marche à plein régime. Elle consiste à envahir le paysage médiatique de copies du même afin de faire croire à la liberté de choix entre deux candidats en réalité consensuels sur le fond mais opposés sur la couleur des tickets de métro; opposés sur tout mais consensuels sur le processus néolibéral de déréalisation du monde.

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Entre Macron et Pécresse, on nous dira que voter pour Pécresse, c'est être moderne car c'est voter pour une femme. On nous opposera des différences de fond sans jamais nous dire lesquelles. Dans l'ère de la démocratie cosmétique, la victime, c'est l'imagination, la poésie, le don gratuit, la tradition - et finalement ce "pays réel" qui agonise en silence sous les coups de boutoir des normes, alors même que son négatif, le “pays légal” triomphe dans tous les domaines. C'est pourquoi les lendemains des élections se suivent et se ressemblent. Ils ressemblent à ces lendemains de fête lorsque les convives sont partis et que l'on se retrouve avec la gueule de bois et la maison sans dessus dessous. Toujours ce même sentiment de descendre en enfer, de voir la France et l'Occident s'évaporer dans le néant. Le même sentiment de ne croiser que le vide dans les yeux des passants.

Je ne dis pas que les candidats, en tant que personne, seraient porteurs de toutes les responsabilités. Tout revient, comme l'a bien montré Guy Debord à l'auto-mouvement cybernétique du capital en oeuvre dans la “Société du Spectacle”. C'est elle qui explique pourquoi sous François Hollande, on finissait par regretter Sarkozy ; sous Macron, on a regretté Hollande, et pourquoi nous sommes tous plus ou moins en train de nous demander si l'on ne va pas regretter Macron...

En réalité, les idéologies programmatiques, surtout celles qui nous promettent le bonheur sur terre, sont des "calypsos” (les forces de la captation et de la dissimulation) des véritables processus en cours dans l'Histoire. On remarquera en effet que tous les systèmes opposés sur le papier, capitalisme et communisme (voire, dans une moindre mesure, le fascisme), ont tous servi le processus technicien. Ils ont tous remplacé l'objet par le produit, le jardin par l'usine, la qualité par la quantité et au final, l'homme par la machine...

La stratégie de nos Macron ou Pécresse consiste à accompagner le broyage systématique du Pays Réel tout en jouant la carte de la nouveauté. Il faut paraître jeune et "branché", ou à l'inverse, réactionnaire. Toutes les stratégies sont bonnes pourvu que la France demeure une puissance inféodée aux grands ensembles mondiaux au rebours de ce que sa situation géopolitique lui commende : être le fer de lance des pays “non-alignés”.

Au lieu de chercher le consensuel mou, le pathos, le cercle de raison, les candidats devraient au contraire se rappeler qu' "un homme persuadé persuade". La foi agit comme une onde de choc et non comme une programation. Le phénomène Zemmour le montre bien.

A "gauche", Mélenchon auto-censure ses pulsions nationalistes à la Marcel Déat. A "droite", les idéaux restent prisonniers du tribunal idéologique de la gauche. En 2006, Pécresse n'a-t-elle pas déclaré que la “société métissée est l'avenir de la France” ? Quant à Marine Le Pen, elle court derrière la « respectabilité » c'est-à-dire derrière les inférences de la gauche idéologique. Au fond des choses, le jeu électoraliste est implicitement pervers car basé sur la peur et le vote utile.

Un pays qui a connu l'aventure bonapartiste est dans son Histoire  prédisposé à jouer un autre rôle que celui de caniche nain des oligarchies mondialistes. Même si la démographie n'est plus celle de la fin du 18ème siècle, la France, riche du génie de ses peuples, de sa géopolitique liée à ses territoires ultramarins, est prédisposé à être le chef de file des pays non-alignés du monde.

La France est une locomotive que l'on cherche a réduire à un wagon.

dimanche, 26 décembre 2021

Crise migratoire en Europe de l'Est

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Crise migratoire en Europe de l'Est
 
Crise des réfugiés

par Nick Krekelbergh

Ex: Nieuwsbrief Knooppunt Delta - nr. 164 - December 2021

Au cours des derniers mois, l'Europe a été confrontée une fois de plus, peut-être pour la première fois depuis l'apparition de la pandémie du coronavirus, à une manifestation plus ou moins vive de ce que l'on appelle la "crise migratoire". Bien sûr, on ne peut pas dire que le phénomène de la migration endémique vers l'Europe ait été absent pendant tout ce temps. L'accident le plus meurtrier impliquant des migrants sur la Manche à ce jour, qui a eu lieu le 24 novembre, a rappelé brutalement, au prix de 27 vies, que la "jungle" de Calais a peut-être été évacuée, mais que le trafic illégal de personnes entre l'Europe et les îles britanniques se poursuit sans relâche. Des centaines de migrants attendent toujours de passer au Royaume-Uni sur la côte nord de la France. L'année dernière, un nombre record d'entre eux s'est aventuré dans ce voyage risqué, avec 15.400 migrants arrivés rien qu'entre le 1er janvier et le 31 août. Ces chiffres de l'immigration clandestine ont atteint un pic en particulier pendant les mois d'été.

Ce qui est nouveau, en revanche, c'est l'escalade à la frontière entre plusieurs pays d'Europe orientale, dont l'un est en dehors de l'Union européenne et l'autre à l'intérieur. Il ne s'agissait pas des scènes auxquelles nous sommes déjà habitués en provenance de la Méditerranée ou des longs flux de migrants empruntant la route des Balkans, mais d'une accumulation improbable de réfugiés, souvent originaires du Kurdistan irakien, dans un no man's land entre les pays slaves de Pologne et de Biélorussie, loin au nord, ainsi que les pays de la mer Baltique. Au cours de l'été 2021, le nombre de migrants illégaux entrant dans l'espace Schengen via la Lituanie a été multiplié par 50. Cette évolution a été rapidement suivie d'une forte augmentation des flux migratoires vers la Lettonie et la Pologne. Le Belarus enverrait délibérément les migrants à travers la frontière et les attirerait même à Minsk avec des visas touristiques, pour ensuite leur montrer le chemin vers les frontières de l'UE. La Lituanie a rapidement réagi en construisant une clôture de 508 km pour fermer la frontière, et la Lettonie a également rapidement commencé la construction d'un mur similaire. Une telle construction était improvisée et totalement nouvelle, car jusqu'à présent, pas plus de quelques dizaines de migrants s'étaient aventurés du Moyen-Orient à travers l'Europe de l'Est. Le consensus social s'est toutefois avéré large et il n'y a pas eu besoin d'un grand débat politique. Le gros de la migration s'est déplacé à l'automne vers la Pologne, qui a réagi comme si elle avait été piquée par une guêpe. Des troupes ont été mobilisées et envoyées à la frontière et des milliers de migrants ont été piégés entre les armées polonaise et biélorusse dans un camp de tentes près de Kuznica.

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La Pologne fait partie de l'Union européenne depuis 2004, mais elle est depuis 2015 sous la coupe de la coalition dominée par le PiS, un parti national-conservateur, et se montre depuis lors de plus en plus euro-critique. En octobre de cette année, la décision du tribunal constitutionnel de Varsovie selon laquelle certaines parties du droit européen violent la Constitution polonaise a provoqué de nouveaux troubles à Bruxelles, et les craintes - à la limite de l'hystérie - d'un hypothétique Polexit ont augmenté de manière exponentielle à la nomenclature de l'UE et dans les médias d'Europe occidentale. Depuis les années 1990, le Belarus est dirigé par le leader postcommuniste Loukachenko, qui a instauré un régime autocratique et peu libéral qui est resté extrêmement populaire pendant des décennies. Cela s'explique en partie par le maintien de nombreuses structures sociales et économiques de l'ancienne Union soviétique, qui a épargné à l'ancienne république soviétique une grande partie du malaise économique de ses voisins causé par les libéralisations sauvages des années 1990 et les crises financières de 2008 et 2010. Ces dernières années, cependant, la popularité du leader charismatique a été mise à mal et le régime a été soumis à une pression croissante. Après le déclenchement d'importantes manifestations à l'été 2020, Loukachenko a réussi à éviter un Maïdan à l'ukrainienne, mais seulement en échange d'une influence croissante de Moscou, de sorte que la transition pacifique du pays vers une ère post-Loukachenko semble résider principalement dans la réalisation éventuelle d'une Union-État supranationale (qui existe théoriquement depuis 1999) avec la Russie.

Jeu d'échecs géopolitique

Les Bélarussiens éprouvent un profond ressentiment à l'égard de l'UE, qui présente la dirigeante de l'opposition bélarussienne Sviatlana Tsikhanouskaya comme la grande gagnante des élections et tente d'imposer des sanctions strictes au pays (183 personnes et 26 entités figurent sur la liste des sanctions, ainsi que toutes les compagnies aériennes bélarussiennes). En Occident, Mme Tsikhanouskaya, l'épouse du blogueur Tsikhanousky, qui a été condamné à 18 ans de prison, est considérée comme le visage de l'opposition, bien qu'en réalité celle-ci soit très divisée et comporte également une importante composante pro-russe. Selon un sondage réalisé par Chatham House à l'été 2021, le candidat présidentiel le plus populaire est même le larbin de Gazprom Victor Babarika (également en prison), et Loukachenko est toujours beaucoup plus populaire que Tsikhanouskaya, qui représente elle-même moins de 10 % des votes, mais qui correspond à l'idéal occidental d'une femme, d'un pouvoir et d'une "citoyenne du monde" (bien qu'elle ait pu elle-même être affectée à ce rôle par des étrangers sans trop de contribution après avoir fui le territoire du Belarus à l'été 2020). La Lituanie et la Pologne ont joué un rôle de premier plan dans le soutien de l'opposition biélorusse en 2020, bien que ce rôle semble désormais avoir été largement repris par l'Union européenne. Tout récemment encore, Ursula von der Leyen a annoncé, à la suite d'une rencontre avec Tsikhanouskaya, qu'elle disposerait d'un paquet d'investissements de trois milliards prêts si un changement de régime - souhaitable pour l'UE - devait avoir lieu au Belarus.

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Il est donc clair que la crise aux frontières orientales de l'Europe faisait partie d'une partie d'échecs géopolitique sophistiquée, mais ce n'est pas nouveau. Après tout, il est depuis longtemps inhabituel que la migration vers l'UE soit au centre des négociations avec des pays situés à la périphérie du continent européen. À cet égard, il y a déjà eu le "Turkey deal" avec Erdogan en 2016, selon lequel les migrants illégaux arrivant sur les îles grecques pouvaient être renvoyés en Turquie. Elle a non seulement fourni à la Turquie environ six milliards par an, mais aussi un levier pour exercer une pression géopolitique. Cela a été démontré lorsqu'en 2019, l'armée turque a mené l'opération Printemps de la paix au Kurdistan, à la frontière avec la Syrie, et a menacé d'ouvrir les portes à 3,6 millions de réfugiés vers l'Europe lorsque cela a suscité des critiques internationales. En fait, cet accord semble avoir eu un effet d'entraînement. Le Maroc reçoit environ 130 millions de subventions européennes depuis 2014 pour arrêter les migrants à la frontière et l'Espagne a signé un accord selon lequel tout réfugié qui traverse à la nage le détroit de Cueta peut être renvoyé. La réalité, cependant, est régulièrement différente. Pas plus tard qu'en mai de cette année, le gouvernement marocain de Mohammed IV a exercé des représailles contre l'Espagne pour avoir hébergé Brahim Ghali, l'un des dirigeants du Polisario, un mouvement indépendantiste luttant pour le Sahara occidental. Des milliers de migrants ont traversé à Cueta sans que les garde-côtes marocains n'interviennent. Dans d'autres incidents similaires, les gardes-frontières marocains mobilisent même les migrants et leur montrent le chemin. Une situation similaire à celle du Belarus, donc.

Par rapport aux autres frontières extérieures européennes, la détermination rigide avec laquelle les Polonais maintiennent leurs frontières fermées et le niveau de militarisation qui l'accompagne sont peut-être des éléments distinctifs. L'arrivée de l'hiver rigoureux d'Europe de l'Est a mis fin temporairement à l'impasse à la frontière. Les Biélorusses ont démantelé les camps de tentes à partir du 17 novembre et ont rapatrié une grande partie des migrants, mais on s'attend à ce que le jeu recommence tout simplement au printemps prochain. A suivre, sans doute ...
 

Nick Krekelbergh

Éric Zemmour, le pour et le contre

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Éric Zemmour, le pour et le contre

par Georges FELTIN-TRACOL

Le mardi 30 novembre 2021, à quarante-huit heures de deux événements historiques chers à ce fervent napoléonien, Éric Zemmour a décidé de se présenter à l’élection présidentielle. Sa candidature attise les tensions au sein du « camp national » avec les partisans respectifs de Marine Le Pen, de Florian Philippot, de Nicolas Dupont-Aignan, de François Asselineau, voire d’Yvan Benedetti. Son entrée officielle dans l’arène électorale va-t-elle bouleverser les actuels rapports de forces ? À voir…

D’après les sondages, l’ancien journaliste se trouve dans le quatuor de tête en compagnie d’Emmanuel Macron, de Valérie Pécresse et de Marine Le Pen. Il faut néanmoins rester prudent envers ces indicateurs à la fiabilité aléatoire. Ils constituent en effet de redoutables outils de manipulation médiatique. Ces instruments de guerre psychologique de masse sont dorénavant capables de fomenter dans l’opinion des détestations ou des adhésions factices. Souvenons-nous que quatre mois avant le 21 avril 2002, Jean-Pierre Chevènement faisait figure de troisième homme… Les couvertures de la presse people sur Éric Zemmour participent à une entreprise de formatage des mentalités qui à la fois le valorise et le dénigre. Nul doute que la papesse des ragots de pissotière à peine sortie de taule soit en service commandé pour l’Élysée. Quant aux nombreux exemplaires vendus de La France n’a pas dit son dernier mot, ils ne préjugent en rien du résultat final au soir du premier tour. Avec divers titres (biographies historiques et essais politiques), le vicomte Philippe de Villiers se vend bien. Il ne fit pourtant aux présidentielles de 1995 et de 2007 que 4,74 % et 2,23 %. Supposons qu’Éric Zemmour écoule trois cent mille volumes, que tous les acheteurs soient ses électeurs et qu’ils entraînent avec eux une autre personne, cela ne ferait que six cent mille suffrages, soit, avec une abstention de 50 %, 2,66 % des votes exprimés. Le nouveau candidat est peut-être la victime d’une illusion savamment orchestrée.

413IdvOdhmL._SX319_BO1,204,203,200_.jpgFaudrait-il que le 10 avril prochain, les électeurs puissent encore trouver dans les bureaux de vote des bulletins marqués « Éric Zemmour » ? Obtiendra-t-il les cinq cents parrainages nécessaires ? La transparence tyrannique du calamiteux Flamby a imposé la publicité des signatures. Souvent lâches malgré leur appel incessant au civisme de leurs administrés, les élus locaux ne cachent plus leurs réticences à soutenir un candidat. Et quand bien même le « Z » les aurait, rien n’empêcherait le Conseil constitutionnel, fort du précédent de 1969 avec Pierre Sidos, de rejeter sa candidature soit pour des formulaires mal remplis, soit parce qu’il a été condamné à deux reprises pour délit d’opinion. Cette dernière hypothèse serait osée quand on sait que parmi les neuf conseillers constitutionnels siège un ancien condamné exilé une année au Québec…

Supposons qu’Éric Zemmour franchisse ces deux obstacles. Il a déjà compris la nécessité de fortifier son équipe, d’où la nomination comme directeur de campagne de l’ancien n°2 de l’armée de terre, le général Bertrand de la Chesnais. Il va avoir du boulot en raison d’une organisation pour l’heure  « vaporeuse ». Qui fait quoi entre les Comités Zemmour, Génération Z et les Amis d’Éric Zemmour ? Une campagne présidentielle est un marathon de courses de 110 m haies.

La précédente chronique se gaussait de la dénomination grotesque qui affuble certains partis. Force est de constater que le nom du mouvement zemmourien, Reconquête !, n’appartient pas à ce registre de tiédeur sémantique. C’est un beau titre et un excellent mot d’ordre qui a des précurseurs. Le programme embryonnaire demeure en revanche toujours déficient. Le nouveau candidat n’émet presque aucune critique envers l’actuel despotisme sanitaire. Hormis l’immigration et une vision enjolivée des « Trente Glorieuses », en particulier les décennies 1950 et 1960, ses quelques propositions semblent contenter les nostalgiques de Nicolas Sarközy, les exclus de Marine Le Pen, les orphelins de Marion Maréchal, les déçus de François Fillon et les recalés de « La Manif pour Tous ». Éric Zemmour pense réaliser sur sa personne la fameuse « union des droites », cette alliance fantasmagorique entre la « droite hors-les-murs » d’essence versaillaise et le « bloc populaire » péri-urbain ou la coagulation entre la petite bourgeoisie conservatrice et les Gilets jaunes. Pas sûr que l’amalgame prenne…

mon-programme-faye.jpgS’il veut vraiment réussir cette synthèse improbable, même si les questions sociale, identitaire et écologique sont intriquées, Éric Zemmour devrait puiser dans Mon Programme écrit en 2012 aux Éditions du Lore par Guillaume Faye. Les commentateurs ne comprennent pas que l’auteur de Premier sexe soit protectionniste à l’extérieur et libéral à l’intérieur. Tout en se référant à des libéraux hétérodoxes tels que Vilfredo Pareto, Maurice Allais et François Perroux, Guillaume Faye développait « un programme révolutionnaire [qui] ne vise pas à changer les règles du jeu mais à changer le jeu ». Le « Z » se sent-il capable de changer le jeu ? Lors de son discours de Villepinte, il aurait pu proclamer sa volonté de renverser la table. Il s’arrête au milieu du Rubicon.

Bon éditorialiste et essayiste de talent, le personnage Zemmour n’est pas antipathique. Ses deux condamnations judiciaires en font même une victime du politiquement correct. Il est le seul candidat présent dans les sondages à souhaiter l’abrogation salutaire des lois liberticides et mémorielles hémiplégiques. En 2013, il a signé la pétition des « 343 salauds » contre la pénalisation des clients de prostituées. S’il n’a pas encore adopté toutes les convenances médiatiques, son parler vrai tranche avec le ronron douçâtre des autres candidats.

Son entourage immédiat constitué d’anciens sarközystes et de start uppers ex-macroniens soulève toutefois des interrogations légitimes. Ne l’a-t-il pas empêché d’accepter naguère les invitations de s’exprimer sur Radio Méridien Zéro ? N’est-ce pas sous sa pression que le nouveau candidat a en partie estimé l’inélégance de son doigt d’honneur à une rombière marseillaise qui le méritait largement ? Cet entourage risque de le mener dans une impasse libérale-conservatrice guère compatible avec les aspirations sociales-sécuritaires de la « France périphérique ». On touche là une réelle béance stratégique, tactique et programmatique.

Éric Zemmour répète volontiers qu’il souhaite refaire le RPR des années 1980 (et non, nuance, le FN des années 1970 ou du début des années 1990 !). Mais quel Rassemblement pour la République ? Celui du discours d’Égletons de 1976 en faveur d’un « travaillisme à la française » (comprendre une forme édulcorée de gaullisme de gauche en confrontation directe avec le libéralisme avancé giscardien) ? Celui de 1977 qui ouvre ses listes municipales à Paris aux militants du Parti des Forces nouvelles ? Celui, anti-européen, de l’« Appel de Cochin » de 1979 rédigé par Marie-France Garaud et Pierre Juillet ? Celui de la période 1982 – 1986 qui bénéficie des travaux du Club de l’Horloge ? Celui du putsch interne raté de Charles Pasqua et de Philippe Séguin en 1990 contre Alain Juppé ? Celui du « non » au référendum sur le traité de Maastricht en 1992 ? Ou bien celui de 1995 avec un Jacques Chirac faisant campagne sur la « fracture sociale» ?

Le nouveau candidat se dit « gaulliste » et « gaullien ». Pourquoi tient-il alors des propos ultra-libéraux à faire pâlir Thatcher et Reagan ? Il devrait plutôt souscrire à des mesures de « démondialisation » pratiques susceptibles de réconcilier les sans-culottes artisans et commerçants, canuts propriétaires de leurs outils de travail et les catholiques sociaux d’Albert de Mun, de Léon Harmel, de René de La Tour du Pin et de G.K. Chesterton : l’intéressement des salariés aux bénéfices, la participation effective à cette communauté productive de destin nommée « entreprise », l’association capital – travail et la cogestion. Par ailleurs, il ne réclame pas la sortie de la civilisation européenne du carcan décadent de l’Union faussement européenne et ouvertement cosmopolite.

Les écrits politiques d’Éric Zemmour inclinent nettement vers une recentralisation politico-administrative autour de Paris et de l’Île-de-France. C’est une grave erreur. La France souffre d’une hypertrophie centralisatrice parisienne ainsi que d’une décentralisation avortée monopolisée par les partis politiques. Oublie-t-il qu’en 1969, Charles De Gaulle défendait une régionalisation couplée à une déconcentration administrative bien plus pertinente que les lois Defferre de 1982 ? Ignore-t-il qu’en 1947, l’ancien non-conformiste des années 1930 Jean-François Gravier dénonçait dans Paris et le désert français les ravages anciens du centralisme parisien ?

81AIXrEMpvL.jpgSon autre grave erreur concerne l’assimilation. Nostalgique de l’école de la IIIe République, le candidat préfère ne pas s’attarder sur le bilan désastreux des « Hussards noirs ». Au-delà des souvenirs savoureux de Marcel Pagnol dans la classe de son père, les lois scolaires de Jules Ferry ont durablement et profondément altéré l’identité enracinée et européenne de la France. Les instituteurs de la « Belle Époque » ont brisé les identités vernaculaires et ainsi indirectement favorisé le terrible ethnocide des campagnes françaises entre 1914 et 1918.

Vouloir et même exiger au XXIe siècle l’assimilation de fait impossible de millions de non-Européens est non seulement un non-sens, mais c’est aussi un mépris pour toutes les personnalités collectives. Osons le dire fermement ! Le désaccord sur ce sujet entre Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour relève de l’ordre du degré et non de sa nature. La « créolisation » rêvée du premier n’est que l’aboutissement ultime de l’« assimilation » républicaine du second.

Éric Zemmour entend-il vraiment adopter une « synthèse nationale et  populaire » ou bien ne fait-il que sonner le tocsin civilisationnel ? Les prochaines semaines montreront s’il est en mesure d’atteindre le seuil du second tour ou bien s’il sera un autre Louis Ducatel.

GF-T.

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 14, mise en ligne le 14 décembre 2021 sur Radio Méridien Zéro.

samedi, 25 décembre 2021

Les revues de presse de CD - 12 & 19 décembre 2021

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Les revues de presse de CD

12 & 19 décembre 2021

DÉSINFORMATION

Et si Assange avait révélé des crimes chinois ou russes et non américains ?

Si Julian Assange était un journaliste et éditeur chinois, il aurait reçu le prix Nobel, serait la pièce maîtresse de la Journée internationale des droits de l’homme célébrée ce 10 décembre, et cette semaine, son portrait aurait figuré en proue du sommet sur la démocratie du Président Joe Biden.

Le Cri des peuples

https://lecridespeuples.fr/2021/12/10/si-assange-avait-re...

États-Unis : l’indignation sélective des médias face aux tragédies

La couverture d’une tragédie semble dépendre de l’origine du présumé criminel.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/12/07/416080-etats-unis...

ÉCOLOGIE/ÉCONOMIE

Le mur de l’argent revisité. En route vers le trillion. L’irrésistible ascension des zombies.

Le terme mur d’argent, ou mur de l’argent exprimait dans les années 1920 l’opposition des grands capitalistes à toute réforme économique et sociale. Il fut forgé par Herriot en 1924 je crois. pour exprimer l’action négative des détenteurs de capitaux face à la montée d’une démocratie ouvrière,

Brunobertez.com

https://brunobertez.com/2021/11/21/editorial-le-mur-de-la...

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La longue agonie du fret ferroviaire

Le 22 octobre dernier, le premier ministre inaugurait en grande pompe la reprise du train des primeurs : le Perpignan-Rungis. Après deux ans de suspension, ce retour fait écho aux mesures annoncées le 27 juillet pour relancer le fret ferroviaire. Cette initiative semble pourtant déjà s’inscrire dans une longue liste de plans de relance qui n’ont pas donné les effets escomptés. Alors, comment expliquer ce déclin du fret ferroviaire ?

Le Vent Se Lève

https://lvsl.fr/la-longue-agonie-du-fret-ferroviaire/

FRANCE

Dans les coulisses du Brexit 

Malgré ses dénégations répétées en boucle sur des chaînes d’information complaisantes, le gouvernement français est en train de lâcher les pêcheurs qui naviguent en mer du Nord et dans la Manche. Dans la vive querelle qui oppose Paris à Londres au sujet des zones de pêche dans les eaux britanniques et anglo-normandes, la République française et l’Union dite européenne démontrent leur évidente volonté de ne surtout pas nuire à la Grande-Bretagne.

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/12/04/d...

GAFAM

Amazon tente de torpiller une loi protégeant les libraires

La multinationale du e commerce a proposé au gouvernement français de relever ses frais d'envois des livres dans l'Hexagone en échange d'un engagement à retirer la loi établissant un prix de port minimal. Une proposition qui fait suite à un intense travail de lobbying. 

Challenges.fr

https://www.challenges.fr/economie/amazon-tente-de-torpil...

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GÉOPOLITIQUE

Comment peut-on être Tigréen (suite et fin ?) ?

Les Tigréens sont des guerriers redoutables. Ce sont eux qui ont permis à l’Ethiopie de vaincre l’Erythrée. Ce sont également des hommes d’autorité qui ont dominé la vie politique éthiopienne après le renversement et le départ en exil de Mengistu en 1991. Participant tout d’abord au gouvernement de Abiy Ahmed, originaire de l’ethnie oromo, ils le quittèrent en 2020 et refusèrent de participer au Parti de la Prospérité du Premier ministre, estimant que celui-ci ne faisait pas aux Tigréens la place qu’ils devraient occuper. L’alliance conclue avec les Erythréens ne pouvait pas non plus leur plaire, eux qui avaient largement contribué à les mater. Aujourd’hui, l’Erythrée, qui cherche à prendre sa revanche, se trouve impliquée dans la guerre civile éthiopienne. Mais elle ne s’en sort pas bien.

Geopragma.fr

https://geopragma.fr/comment-peut-on-etre-tigreen-suite-e...

Géopolitique de l’espace

Dans un monde en mutation profonde avec un changement sans précédent des paradigmes de la puissance, les États puissants sont en quête d’un renforcement d’une souveraineté extraterritoriale afin d’asseoir leur suprématie et de fait d’avoir des relais de rééquilibrage stratégique. Dans ce sens, l’espace est devenu un terrain de plusieurs enjeux que ce soit économique, scientifique, militaire ainsi que géostratégique.

Conflits

https://www.revueconflits.com/la-geopolitique-de-lespace/...

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LECTURE

Tous résistants dans l’âme. Éclairons le monde de demain !, du docteur Louis Fouché, 214 p., 17 €. Guy Trédaniel éditeur, Paris, 2021.

Présentation :

Curieux et intéressant ouvrage composé de sept discussions issues de YouTube entre l’auteur et son interviewer et ami Stéphane Chatry. Si Louis Fouché est très pertinent sur la santé et le néolibéralisme, le transhumanisme et le déferlement totalitaire (ce qui n’est pas rien dans ces temps difficiles !), il apparaît dans d’autres domaines (permaculture humaine et arts militants notamment) trop rempli de bons sentiments quelque peu naïfs, à l’instar des dessins, sympathiques mais un peu « justes » qui illustrent ce livre.

Auteur :

Louis Fouché est un docteur en réanimation à l’AP-HP de Marseille qui a très courageusement fait face au délire totalitaire qui a accompagné l’apparition du Covid19. Il est l’un des plus brillants ambassadeur du collectif Reinfocovid et a très brillamment relayé les diagnostics du professeur Raoult.

Extraits :

« Le néolibéralisme est un système d’asservissement intégral du vivant pour maximiser le profit financier. Son moteur principal est la peur ».

« Le capitalisme se base sur l’idée que la rotation accélérée de capital – dit autrement : la destruction du monde puis sa reconstruction – génère du profit. […] On appelle cela la ‘’destruction créatrice’’. C’est le principe de Schumpeter. Il est enseigné, ad nauseam, aux étudiants en école de commerce, en écoles d’ingénieurs, en écoles d’administration. Et si on le file, comme on file une métaphore, on l’amène un cran plus loin encore à la ‘’disruption’’. Ce concept a été théorisé par Clayton Christensen, professeur à la Harvard Business School. Si quelqu’un propose un outil technique – qui peut être une innovation technique, une innovation managériale ou administrative – qui va plus vite que la capacité du groupe à le métaboliser, alors ce quelqu’un prend le contrôle sur le système. »

« L’idéologie transhumaniste est surtout portée par des gens qui n’ont plus aucun problème matériel réel. Le seul problème qui leur reste à affronter est celui de la mort. Il faudrait donc la dépasser. Et le rêve transhumaniste ultime serait de télécharger notre esprit sur une clé USB, notre identité, afin qu’on puisse la recharger dans un nouveau véhicule, un nouveau corps dans une sorte d’éternité infiniment suspendue de nous-mêmes. »

« Derrière cette feuille de route numérique de duplication du monde pour nous aider en permanence à ce que tout soit plus fluide, plus facile, à ce que ta vie soit liquide, il y a une prétention totalitaire. Parce que, si tu lui échappes, tu seras un grain de sable dans l’engrenage. Tu vas empêcher le plan de se dérouler comme il se devait. Tu vas constituer une bifurcation, une anomalie, pire un danger ? Et c’est intolérable. Tout va être mis en œuvre pour que tu ne puisses pas faire autrement »

« En France, les lois sont votées à 3 heures du matin par quelques députés présents. Il ne se trouve plus personne pour s’y opposer. C’est une ignominie démocratique, une ignominie sanitaire : pourtant, le législateur y souscrit. Les législateurs servent d’autres intérêts que ceux des citoyens. Les juges ne prennent aucune décision qui aille à l’encontre du pouvoir exécutif. Le pouvoir journalistique et médiatique ne donne plus qu’un unique son de cloche, univoque et simpliste. C’est désormais une véritable propagande. »

« Pendant cette crise du Covid, énormément de gens ont été et sont encore dans une ‘’extraordinaire banalité du mal’’. Ils veulent juste que les trains arrivent à l’heure. Sans jamais regarder où vont les trains. L’un des enjeux est de regarder en face où vont les trains, puis de tout faire pour les faire dérailler, pour essayer que ça s’arrête. Parce que sans résistance, le totalitarisme peut rester très longtemps figé. »

« Le sujet de l’art est quasiment passé sous silence. Comme si l’art n’existait plus, comme si les artistes, devenus non essentiels, avaient vocation à crever de cette crise, éradiqués parmi les scories des choses accessoires. Des gens qui ne serviraient à rien ! C’est la logique du néolibéralisme où il faut être ‘’’utile’’’, participer à la croissance infinie de la matérialité du monde sous peine d’être considéré comme un parasite qui vivrait sur le budget des autres ! »

POLOGNE

La fin du mythe de l’Amérique

À bien des égards, la vie en Pologne est meilleure qu'aux États-Unis. Nous avons de meilleures écoles, de meilleurs transports publics, des soins de santé plus efficaces, des taux de criminalité et de sans-abri radicalement inférieurs. Mais ce qui est le plus surprenant, c'est que les Polonais sont plus nombreux que les Américains à avoir des économies.

Euro-synergies

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RÉFLEXION

La bataille culturelle contre le progressisme : elle ne peut être menée avec des prémisses communes à ce même progressisme !

La droite rappelle souvent la nécessité de mener une "bataille culturelle" contre le progressisme rampant, une expression destinée à dépeindre une sorte de dérapage de combat culturel, journalistique et médiatique dans lequel deux visions du monde radicalement opposées se battent pour l'hégémonie culturelle. Cependant, pour mener une telle bataille, il faut se battre avec des principes tout-à-fait opposés à ce progressisme, des principes qui proposent une alternative radicale (non pas parce qu'ils sont extrémistes, mais parce qu'ils vont à la racine des problèmes qui sont en jeu). Lorsque cela ne se produit pas, lorsqu'il n'y a pas adoption de principes radicalement opposés, la bataille des droites est inévitablement perdue.

Euro-synergies

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RUSSIE

Danse autour d’un champ de bataille

Une “guerre” sourde se déroule autour d’un champ de bataille pour l’instant virtuel, nommé Ukraine. On assiste à une formidable “guerre de communication”, – plus qu’une guerre de la seule information tant est grande la complexité exotique, – où des alliances inédites de circonstance sont activées pour la séquence crisique actuelle.

Dedefensa.org

https://www.dedefensa.org/article/danse-autour-dun-champ-...

SANTÉ/LIBERTÉ

Que contient le QR code du pass sanitaire ?

Le QR code du pass sanitaire contient plein de choses, mais pas votre anonymat.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/12/06/402940-que-contie...

Pfizer va-t-il nous vendre (cher) un traitement précoce moins efficace que l’ivermectine ?

Le Ministre des Solidarités et de la Santé a annoncé il y a quelques semaines que la France a déjà acheté au laboratoire Merck 50 000 doses de Molnupiravir (aussi vendu sous le nom de Lagevrio), un nouveau traitement précoce contre le Covid-19, sur lequel les études sont en cours et qui soulève des inquiétudes sur les risques d’effets secondaires. Le prix aux USA est d’environ 850$ la dose, mais M. Véran a gardé secret le prix français de cet adorable cadeau.

covid-factuel.fr

https://www.covid-factuel.fr/2021/12/03/pfizer-va-t-il-no...

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Des décennies de profits et de scandales pour une industrie pharmaceutique qui mise sur les vaccins

Le plus grave problème posé par les géants du médicament, c’est leur influence néfaste sur la recherche médicale. L’industrie domine ce secteur et il existe des preuves solides que les études financées par les entreprises tendent à présenter des biais favorables au produit du sponsor.

The Conversation

https://theconversation.com/des-decennies-de-profits-et-d...

DÉSINFORMATION

Le projet maléfique de Gates s’appuie sur la corruption. 319 millions déversés dans les médias

Bill Gates est un corrupteur de tout ce qui compte dans le domaine public, académique, médiatique, politique et scientifique. Même le storytelling de la fondation de Microsoft cache mal un immense plagiat connu des initiés et bien protégé par les médias mainstream.

Le blog de Liliane Held Khawam

https://lilianeheldkhawam.com/2021/12/07/le-projet-malefi...

ÉTATS-UNIS

Concurrence mondiale : La suprématie américaine sous un autre nom

Dans une interview sur CNN, Jake Sullivan, conseiller de Biden pour la sécurité, a déclaré que c’était une erreur d’essayer de changer la Chine : « L’Amérique ne cherche pas à contenir la Chine : ce n’est pas une nouvelle guerre froide. » Les remarques de Sullivan interviennent une semaine après que le président Biden a déclaré que les États-Unis ne cherchaient pas de « conflit physique » avec la Chine, malgré la montée des tensions. « Il s’agit d’une compétition », a déclaré Biden. Cela semblait en effet signaler quelque chose d’important. Mais est-ce bien le cas ? L’utilisation du mot « concurrence » est un peu curieuse en tant que terminologie et nécessite un petit décryptage.

Les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/concurrence-mondiale-la-suprema...

Le Sommet du déni de la démocratie

Le président américain Joe Biden a marqué le pas le mois dernier de manière consistante avec la politique étrangère de son pays depuis la formulation de la doctrine Monroe en 1823, celle-ci à l’époque devant « préserver le continent nord-américain et l’Amérique latine contre de nouvelles interventions colonisatrices européennes. » Depuis, cette doctrine a été étendue et appliquée à travers le monde par ses prédécesseurs, pour le meilleur et pour le pire. Naturellement, il défend et promeut les intérêts nationaux des Etats-Unis comme devrait le faire chaque président ou premier ministre pour son pays. Mais il s’est lourdement trompé sur l’organisation d’un « Sommet de la démocratie ».

Geopragma

https://geopragma.fr/le-sommet-du-deni-de-la-democratie/

Ce que l’affaire Assange révèle du pouvoir américain depuis le 11 septembre

Dix ans de captivité et une seule condamnation, pour défaut de comparution. Un asile politique accordé, puis révoqué. Des procédures viciées. Et une mise hors-jeu de fait : depuis 2018, Wikileaks n’a pratiquement rien publié. Son fondateur, Julian Assange, attend l’issue de la demande d’extradition vers les États-Unis, où il encourt 175 ans de prison ; le jugement rendu le 10 décembre par la Haute cour de justice de Londres constitue une nouvelle victoire pour la partie américaine. Alors que la couverture médiatique se focalise sur la défense de l’accusé et les atteintes portées à la liberté de la presse, ce prisme juridique occulte les enjeux effectifs de l’affaire : le formidable réseau de pression géopolitique qui s’exerce sur la justice britannique, et le mode de gouvernement par le secret caractéristique de l’État américain depuis le 11 septembre. L’absence d’analyses approfondies sur ces enjeux dans la presse est symptomatique d’une carence de contrepouvoirs.

Le Vent Se Lève

https://lvsl.fr/ce-que-laffaire-assange-revele-du-pouvoir...

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FRANCE

La Nouvelle-Calédonie, un atout stratégique méconnu dans le Pacifique

Le 12 décembre 2021, les électeurs de Nouvelle-Calédonie exprimaient leur souhait de demeurer français à l’issue d’un troisième référendum en trois ans, certes boycotté par les indépendantistes. Au-delà des mines de nickel et du combat politique des partisans de l’autodétermination, les Français de métropole connaissent mal cet archipel d’îles jouxtant l’Australie en mer de Corail. S’y joue pourtant une partie essentielle dans l’affrontement des puissances.

Conflits.com

https://www.revueconflits.com/la-nouvelle-caledonie-un-at...

La menace turco-islamiste en France. Enjeux & perspectives

Une récente note de la DGSI a alerté sur la pénétration de l’islam fondamentaliste en France. S’appuyant sur des associations françaises et étrangères, des mouvements liés aux Frères musulmans ou à Al-Qaïda tentent de prendre le contrôle des populations immigrées pour les détacher de la France et se servir d’elle. État des lieux, à travers l’exemple des réseaux turcs.

Conflits

https://www.revueconflits.com/la-menace-turco-islamiste-e...

GAFAM

Puissance des géants du numérique, impuissance des États ?

Les Gafa vont-ils dominer le monde ? Quels sont leurs rapports avec les États, sont-ils leurs adversaires ou leurs alliés ? Éléments de réponse avec Laurent Gayard.

Conflits

https://www.revueconflits.com/gafa-puissance-laurent-gaya...

GÉOPOLITIQUE

L’Ukraine du Maïdan

L’histoire récente de l’Ukraine est, comme celle de la Syrie qui en sera notre deuxième exemple, un condensé des techniques utilisées par les États Unis pour forcer les pays récalcitrants à se soumettre à son idéologie ultralibérale. Révolutions de couleurs, terrorisme, corruption, propagande de guerre et autres psyops pour les pays concernés et propagande médiatique pour le monde occidental afin que la population ne puisse pas en comprendre les enjeux.

Le Saker francophone

https://lesakerfrancophone.fr/ceg9-lukraine-du-maidan

ISRAËL

Un ex-chef des renseignements israéliens qui a un autre point de vue sur l’Iran

Danny Citrinowicz estime – entre autres – que le manque de nuances des politiciens a entraîné un échec politique « colossal »

The Times of Israël

https://fr.timesofisrael.com/cet-ex-chef-des-renseignemen...

SANTÉ/LIBERTÉ

Tribune : « Une nouvelle religion vaccinale est née en Occident »

La séquence d’appel à la vaccination des enfants par le gouvernement français ce lundi 6 décembre était écrite d’avance. Telle est la nouvelle religion qui se répand dans le monde et permet aux grands maîtres argentiers Pfizer et Moderna d’engranger 1 000 dollars de bénéfice par seconde à chaque instant de nos vies, le tout orchestré par leurs vassaux régionaux que sont devenus la plupart des gouvernements occidentaux ainsi que les agences internationales – à commencer par une Commission Européenne emmenée par une Ursula von der Leyen orchestrant la grande opération vaccinale tout en ayant un fils travaillant pour le cabinet McKinsey et un mari directeur d’une entreprise de biotechnologies orientée vers les thérapies génétiques.

QG.media

https://qg.media/2021/12/12/tribune-une-nouvelle-religion...

Covid-19. Sans surmortalité, les mesures sont-elles justifiées ?

A l’heure où la vaccination est ouverte aux enfants et aux adolescents ; à l’heure où il leur est demandé de respecter des restrictions nombreuses et contraignantes (port du masque, distanciation sociale, pass sanitaire…), sans forcément s’attacher à exposer les arguments qui ont conduit à cette situation, il est temps de faire un pas vers eux et de rendre l’information accessible. Cette vidéo propose une vulgarisation scientifique qui tend à détailler et mettre en évidence les erreurs d’interprétation liées aux calculs réalisés pour établir une surmortalité en 2020 par rapport à 2019, avec les fameux 9% de mortalité en plus. Car s’il s’avère qu’il n’y a pas eu de surmortalité due à l’épidémie de Covid, l’ensemble des mesures prises par la suite n’ont de ce fait pas de fondement scientifique et sont ainsi sérieusement à remettre en cause.

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2021/12/18/176515/covid-19-sa...